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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 08:39

 

Communiqué de La Brique ( non diffusé localement en kiosque) à propos de la soirée du 14 janvier au CCL

 

Vendredi 14 janvier, au cours de la soirée de La Brique qui se déroulait au Centre Culturel Libertaire (CCL), une altercation a servi de prétexte à un exercice de harcèlement grandeur-nature : 53 personnes arrêtées, plus de 15h de garde à vue, jamais on n'a autant « embarqué » d'un coup.

Rétablissons la vérité face aux versions policière, journaliste et fasciste qui circulent à propos de cette soirée.

 

On organise une fête hip-hop. Le début de soirée se passe bien. Les DJ et les rappeurs assurent, l'ambiance est bonne. Au delà des habitué-es du lieu, de nombreuses personnes viennent pour la première fois.

 

À l'extérieur, une banale embrouille comme on en voit tous les week-ends dans n'importe quel bar ou discothèque débouche sur l'arrivée de deux flics qui, comme à leur habitude, font dégénérer la situation en voulant embarquer des gens au hasard. La lacrymo est utilisée une première fois. Tout le monde se retranche dans le CCL. En bas, la fête continue. Certains ne sont toujours pas au courant de ce qui se passe en haut.

 

Avec une étonnante rapidité, les flics se jettent comme des enragés sur les lieux et assiègent le local fébrilement barricadé. Pour nous faire sortir, ils envoient du gaz lacrymogène par les extrémités de la porte d'entrée et par une fenêtre qu'ils ont cassée. L'atmosphère devient irrespirable.

 

Asphyxiées, les premières personnes tentent de sortir mais sont directement frappées à coups de tonfa, jetées à terre, insultées, menottées. Les flics regazent un coup alors que l'on continue de sortir. L'intervention est d'une brutalité hallucinante. Nous sommes ensuite embarqués dans les fourgons, et on se retrouve toutes et tous dans les geôles du commissariat central de Lille-Sud.

 

À ce moment l'incompréhension est totale. Les flics se défoulent. La violence atteint des sommets tristement ordinaires dans les geôles de France : injures racistes, sexistes, homophobes, humiliations, coups, mauvais traitements, pas d'eau ni d'alimentation pendant des dizaines d'heures, non assistance aux personnes évanouies ou suffocantes...

 

Au départ, le « pronostic vital » d'un flic serait engagé. Comme à leur habitude, les larbins de la presse régionale s'empressent de relayer la version policière, trop contents de semer le doute sur un graffiti « à caractère raciste et injurieux », et de taper sur notre journal et le CCL. Aucun policier n'« a été entraîné de force dans les locaux et molesté ». Au final, un flic serait en état de choc, sans même un ongle retourné. Conclusion : 53 arrestations, deux procès pour « jet de projectiles » et « violences sur agent »... pour rien.

 

Tous ces faits ne sont pas si exceptionnels. Surtout ici, à Wazemmes, dans ce quartier populaire et vivant attaqué depuis quelques années par une entreprise de nettoyage social menée conjointement par les flics, les urbanistes, la mairie et ses supplétifs sociaux. Le Centre Culturel Libertaire (CCL) fait partie des indésirables qu'il convient de faire déguerpir. Tout comme le raid policier organisé rue Jules Guesde il y a quelques mois, ce qui nous est arrivé vendredi soir est malheureusement récurrent à Wazemmes et dans les autres quartiers populaires lillois. Il s'ajoute à une présence policière continue dans le quartier et aux contrôles d'identité intempestifs...

 

Moins banal en revanche, c'est la rafle, le fichage, la rétention de plus de 50 personnes d'un seul coup, la réquisition d'affiches, brochures et littérature au sein d'un lieu politique. C'est dans un but politique, de contrôle et d'intimidation que cette opération a été menée.

 

Bien évidemment, nous apportons tout notre soutien aux inculpés. Mais nous témoignons également notre soutien total aux personnes du quartier qui pourraient s'estimer blessées par des tags idiots1, pour lesquels le CCL et La Briquedéclinent toute implication.

Pour finir, le collectif de La Brique aurait un conseil à donner à celles et ceux que ça ne dérange pas de
colporter l'image d'un collectif qui ne prendrait pas la mesure, voire qui en rajouterait, dans le racisme
ordinaire et la guerre entre les pauvres : apprenez à lire et demandez-vous à qui servent ces amalgames trop
faciles
. Bien sûr, et comme tout le monde, on n'est pas sauvé-es de certains déterminismes sociaux. Et on est prêt-es à en discuter. Mais surtout, vous observerez dans nos pages qu'on a toujours défendu les enfants de colonisés stigmatisés par l'État et une presse aux ordres, qu'on s'est toujours positionné du côté des femmes – voilées ou non, des quartiers populaires, des victimes de bavures, des émeutiers, des engeôlé-es, des vandales, des crève-la-dalle...


Encore une fois : plus de hip-hop et moins de flics – dans la rue des Postes comme dans toutes les autres.

Allez, salut.

1 Pour que les choses soient claires, un individu pose depuis plusieurs années « cochon » sur tous les murs de la métropole, y compris ceux de magasins tels que les kebabs ou autres épicerie arabes. Une signature salement inopportune dans une société raciste qui stigmatise sans relâche les musulman-es.

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 08:36

RAPPORT SUR LES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET SANITAIRES 2011

Groupe de Travail « Droit à la santé »

 

Un collectif d’associations (la plate forme des Droits économiques, sociaux, culturels et sanitaires) participe à l’élaboration d’un rapport (alternatif, ou contre-rapport) sur les atteintes apportées à ses Droits en France. Il doit rendre son texte en février 2011. Il sera alors l’objet d’une relecture collective permettant la rédaction du rapport définitif adressé en juin à la Commission des Droits Economiques Sociaux et Culturels de l’O.N.U.

 

La Coordination des comités de défense des maternités et hôpitaux de proximité qui a dirigé le précédent rapport (2008), souhaite vivement désormais élaborer le nouveau rapport collégialement, avec le plus grand nombre d’associations intéressées. Ainsi nous vous proposons de reprendre le rapport de 2008, d’en analyser les évolutions concrètes et les éventuelles modifications légales et réglementaires qui ont été émises au cours de la période 2008-2011.

 

Si certains points ne sont pas abordés et qu’ils nécessitent d’être soulignés, ils doivent évidemment figurer dans notre rapport. Il n’y a aucune limitation au volume de ce premier rapport. Nous déciderons alors, à l’issue de ce travail ce qui nous paraitra le plus important à souligner et à faire figurer dans le rapport de dix pages comportant dix points de recommandations adressé ainsi que le précédent à la Commission Spéciale de l’O.N.U.

 

Il est par ailleurs recommandé à tous les volontaires d’ajouter à ce texte, un témoignage filmé sur la dégradation des droits à la santé (d’environ 10 mn) :

 

Voici quelques indications à discuter, à amender, à modifier sur le rapport préliminaire proposé par la coordination.

 

I/ Le budget santé des foyers s’est accru de 50 % au cours des sept dernières années selon l’organisation UFC Que Choisir. La cause principale serait liée à l’augmentation des tarifs des mutuelles de 44 % au cours de cette période alors que les remboursements ne progresseraient que de 27 %. Cette augmentation de la part restant à charge est due aux différents forfaits et franchises anciens ou nouveaux en augmentation :

-      concernant les consultations, les médicaments, le forfait hospitalier, ou le déremboursement total ou partiel de médicaments,

-      la multiplication et l’accroissement des dépassements d’honoraires.

Une telle augmentation est créatrice de la part restante, est créatrice :

-      d’une inégalité forte devant la santé,

-      elle-même facteur de réduction du recours aux soins par renonciation ou report (23 % de la population selon un sondage 2010 CSA).

 

II/ L’hospitalisation publique entraîne aujourd’hui une part restant à charge de 5.4 %. Pour les cliniques privées (lucratives) cette part est de 15.4 %. Or, la loi « Hôpital-Patients-Santé-Territoire » (HPST du 2/07/2009), incite dans le cadre de l’objectif annoncé de convergence public-privé à créer des associations (groupement de coopération sanitaire : G.C.S.) public-privé et prévoit de confier à ces associations de statut privé ou public des missions d’intérêt général, en particulier de soins (il s’agit d’une nouvelle forme juridique d’établissements de santé).

 

Un tel glissement vers l’extension de la privatisation participe à l’inégalité d’accès aux soins précédemment cité.

 

III/ La généralisation du recours au mode de comptabilité de gestion privée, appelé tarification à l’activité (T2A) a entraîné un déficit chronique parfois profond (supérieur à 10 %) pour la majorité des hôpitaux publics. Une telle pression financière génère une fragilisation de leurs fonctions de services publics. En effet, les plans de retour à l’équilibre, imposés aux directions par les Agences Régionales de Santé (ARS) justifient les réductions de personnel (au moins 30000 pour la fonction publique hospitalière), des budgets de formation, d’hôtellerie, imposent des réductions de la durée moyenne de séjour (DMS), des fermetures de lits et de services entiers par regroupements hospitaliers. Les communautés hospitalières qui devraient avoir pour fonction le développement de réseaux de soins, de soutien, par complémentarité, aboutissent en fait à de véritables fusions. Ils laissent en place les seuls services de soins de suites et de rééducation, de moyens et longs séjours, de gériatrie……

 

Par ailleurs, les budgets d’investissement (par autofinancement principalement) sont réduits au strict minimum en raison même de l’affaiblissement des recettes, par le biais de l’ONDAM et de la tarification à l’activité. Le barème des tarifs est revu à la baisse chaque fois qu’une hausse des volumes d’activité est constatée au niveau national. On en est à la 11ème version en 5ans. De nombreux hôpitaux doivent avoir recours aux emprunts bancaires, dégradant ainsi leur budget. La plupart des investissements à long terme est purement et simplement supprimée et une partie importante des investissements à court et moyen terme est réduite.

 

Ces réductions de l’offre de soins et de leur qualité, de l’hôpital public, constituent un appel d’air pour le secteur commercial qui conforte l’atteinte à l’égalité des soins et à leur qualité.

 

 

IV/ Les fermetures de maternité et de services de chirurgie, qu’elles que soient les raisons invoquées, entrainent la désaffection des hôpitaux concernés et en définitive la désertification sanitaire des bassins de vie concernés. En effet, outre le vide que créent ces fermetures, elles entraînent la disparition des omnipraticiens et spécialistes libéraux qui perdent un indispensable relais sanitaire dans toute filière de soins (Malvy 2010).

 

V/ La médecine scolaire est en déshérence : chute massive des effectifs (1394 en 2010, pour 15 millions d’élèves et d’étudiants toutes catégories comprises). Ce sont les couches précarisées de la population qui en font principalement les frais.

 

VI/ La médecine du travail est également en crise : baisse du recrutement (5810 médecins du travail)  liée à la fois à la chute du numérus clausus et d’autre part au refus grandissant d’une médecine servile, sans indépendance professionnelle et sous tutelle des employeurs (collectif de Bourg-en-Bresse 2010).

 

Cette désaffection laisse en friche le travail de prévention des pathologies professionnelles. La fonction de veille sanitaire de ces médecins face aux menaces, pour la population générale, liées à la dissémination de produits cancérigènes et de molécules nouvelles dont la nocivité n’est pas connue, est ainsi remise en cause.

 

VII/ L’insalubrité d’une partie du parc immobilier public et privé est une cause d’inégalité par détérioration sanitaire des conditions de vie.

 

VIII/ Les gens du voyage, les personnes victimes de mesures de rétention administrative et les étrangers en situation irrégulière sont, par leurs conditions d’habitat, de clandestinité imposée et de pauvreté, soumis à des conditions d’hygiène, d’alimentation, de sommeil, de privation affective, discriminativement souvent exclus partiellement ou totalement de tout accès aux soins : menaces sur l’Aide Médicale d’Etat (AME) et misère des permanences d’accès aux soins de santé : PASS.

 

IX/ La France est passé de 1999 à 2009 de la 5ème à la 14ème place dans le monde (Monique KAMINSKI, 2010) pour la mortalité infantile. Le taux de ce marqueur a pour la 1ère fois depuis 1945 augmenté de 3.6 à 3.7/1000.

 

Si la significativité de cette différence est à vérifier, il n’empêche que la seule stagnation de ce taux justifie, pour les épidémiologistes l’ayant publié, la recherche de sa cause.

 

X/ La mortalité dans les prisons françaises est particulièrement élevée et supérieure à celle de tous les pays européens (2 pour mille, Population et Société 12-2009). Ce sont principalement les conditions de détention (surpopulation) mais également l’accès aux soins qui en sont la cause.

 

XI/ La réorganisation des soins psychiatriques inquiète un grand nombre de professionnels qui dénoncent la criminalisation de la maladie mentale, le caractère administratif des conditions de placement d’office, les traitements sous contrainte contraire aux principes de toute attitude thérapeutique et portant atteinte à la dignité humaine.

 

La privatisation de l’activité médicosociale de la psychiatrie : suivi, disponibilité institutionnelle, aide sociale, appartements thérapeutiques, ateliers protégés, ……, aggravent les facteurs de discrimination et de difficultés d’accès aux soins.

 

XII/ Pour la première fois dans l’histoire sanitaire de la France depuis la Deuxième Guerre Mondiale, le nombre de médecins par habitant a diminué en 2009. Il devrait diminuer jusqu’en 2015 ; cette situation est un facteur de fragilisation de l’ensemble du dispositif sanitaire français déjà mis à mal par les conditions précédemment soulignées. « Au-delà d’une situation, globalement alarmante, » le Conseil National de l’Ordre des Médecins dénonce « l’existence d’énormes disparités régionales : de 290 à 340 habitants par médecin selon les régions (Bulletin de l’Ordre national des médecins, Juin 2010).

 

 


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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 08:04

 depuis des mois des pétitions internet (sans mobilisation publique) ce sont opposé à cette privatisation. On ne peut passer sous silence  la prolongation pour dix ans la centrale nucléaire du Tricastin.  Par soucis  du maintien de l'emploi . Un  homme intégre a essayé d'alerter le patron de GDF Suez  qui se targue d'être  un homme soucieux du développement durable. Je vous laisse à lire sa lettre. utilisez la pour alerter  les euro députés Michel Rivasi et José Bové. Ceux-ci  sont présent  tous les deux  à Corabio à la gare TGV à 14h

 

 

 

Monsieur Mestrallet,

président directeur général,

société GDF Suez.

92400 Courbevoie, France

 

 

 

 

Monsieur le Président,

L'activité de votre groupe porte essentiellement sur l'exploitation énergétique du gaz. Je réside en Tricastin depuis 20 ans où l'on est confronté principalement à l'exploitation de l'énergie nucléaire. Comme vos concurrents , vous tentez de nous démontrer que face à la crise climatique, ces deux énergies sont complémentaires. Ce n'est pas notre point de vue. Ici nous sommes confrontés à l'exploitation de réacteurs nucléaires en fin de vie. Pour la protection de l'environnement et la santé de nos concitoyens, nous avons demandé publiquement l'arrêt des quatre réacteurs du Tricastin. Il nous apparu qu'une telle mesure est économiquement inacceptable par l'exploitant, EDF, qui s'oriente plutôt vers une prolongation, à grands frais, de leur durée de vie au-delà de 30 ans.

Une autre solution nous semblerait plus acceptable par toutes les parties, pour différentes raisons(1) :remplacer le réacteur nucléaire par une turbine à gaz à cycle combiné. Avec Electrabel en Belgique, vous avez acquis depuis longtemps une compétence dans ce domaine. Cette solution permettrait de continuer à exploiter la partie électrique de la centrale, qui vient d'être rénovée. Elle dispenserait l'exploitant d'une dépense stérile de démantèlement du matériel contaminé. Nous allons pas vous exposer les avantages environnementaux de l'exploitation du gaz en rapport à celle de l'énergie nucléaire, en particulier pour l'évacuation et le recyclage les déchets.

Ainsi, au lieu de proposer l'installation d'un nouveau réacteur nucléaire en Tricastin, nous vous demandons d'envisager un accord avec EDF de reprise du centre de production d'électricité du Tricastin pour éviter une friche industrielle polluée qui coûtera, à terme, un coût de démantèlement prohibitif. Il s'agirait là d'un choix industriel bien compris, certes inhabituel dans les rapports entre grandes entreprises françaises, que je connais bien depuis 40 ans.

J'ai bien noté que votre groupe se soucie « d'éthique et de compliance » dans ses décisions stratégiques. Il y a là une occasion d'en faire la preuve.

Nous vous remercions ,Monsieur le Président, de l’attention que vous-même, où vos proches collaborateurs, porteront à nos réflexions de riverains.

Un membre associatif de la Commission Locale d'Information du Tricastin,

Jean-Pierre Morichaud.

 

 

 

 

(1) que nous avons évoqué publiquement dans un article diffusé par notre revue locale : Les Epines Drômoises.

 

 

 

Ça y est, c'est voté.
AUJOURD'HUI DÉBUT ET FIN DE LA SESSION PARLEMENTAIRE AU SÉNAT POUR PASSER LE PROJET DE LOI NOME..........les nouveaux compteurs EDF !
DANS QUELQUES JOURS CE NE SERA PLUS UN PROJET MAIS UNE VÉRITABLE LOI
SCÉLÉRATE AVEC APPLICATION AU 1ER JANVIER 2011.  QUAND NOS FACTURES ET CELLES DE NOS AMIS AUGMENTERONT ON NE POURRA PLUS DIRE QUE L'ON NE SAVAIT PAS.
 A DIFFUSER LARGEMENT ÉVIDEMMENT !>
APRÈS FRANCE TÉLÉCOM, LA POSTE, LA SNCF, ETC... EDF
Pour les fameux compteurs qui devraient être installés bientôt et qui devraient nous être facturés au prix très très fort (vers les 300 €) , et qui, de surcroit, ne seraient pas fiables : il ne faudra rien signer.
On ne peut pas refuser à EDF d’accéder aux compteurs, et de les changer : par contre comme nous n’avons rien demandé, nous n’avons aucune obligation de signer quelque document que ce soit, et, du moment que nous n’aurons rien signé, EDF ne pourra pas nous obliger à payer ces compteurs.
Attention aux signatures : aucune, même pour la réception de travaux etc …
LES TARIFS D’ÉLECTRICITÉ VONT AUGMENTER POUR PERMETTRE LA CONCURRENCE !
À TERME, L’USAGER PEUT S’ATTENDRE À DES HAUSSES SUBSTANTIELLES DE SA FACTURE, COMME CELA S’EST DÉJÀ PRODUIT POUR LE GAZ.
NE LAISSONS PAS FAIRE !
C'est la loi Nome, soit la Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité,  concoctée par le gouvernement.
Le principe en est simple : constatant que la concurrence ne fonctionne pas plus de 96 % des Français restent fidèles à l’opérateur historique (EDF) le gouvernement a décidé de la créer… artificiellement.
La loi étant passée dans une relative indifférence, à partir du 1er janvier 2011, EDF aura obligation de revendre à ses concurrents jusqu’à 25 % de sa production  d’électricité. Un véritable hold-up !
Les fournisseurs d‘électricité vont se voir offrir un quart de la production,  que les Français ont déjà payé avec leur facture, pour qu’ils puissent réaliser des profits, au seul bénéfice de leurs actionnaires.
C’est une première que d’obliger une entreprise, dans le monde de la "concurrence libre et non faussée", à céder une partie de ses atouts à des concurrents  qui produisent peu ou pas du tout d’électricité.

Si vous êtes scandalisé, diffusez au moins ce message !
Une fois livré à la concurrence et surtout au " privé " ce sera trop tard.
Le prix de l'électricité sera fixé par des groupes privés qui en fait seront des filiales d'un seul et unique groupe !
Vous n'y croyez pas ?
Alors remettez vous dans le contexte de nos chères autoroutes Françaises que nos parents et grands parents ont payées avec leur impôts et qui ont été vendues et  bradées à de grands groupes privés ….. Cela profite à qui ?
Et le prix à payer pour y circuler ? N'est-ce pas scandaleux ?
Mais c'est trop tard, car ce réseau routier n'appartient plus en totalité à l'État ! Et pour le reste ce sera pareil !
Aujourd'hui le service public coûte cher, mais ce n'est rien face à ce qui  nous attend si nous le bradons à des groupes privés !
Si vous pouvez faire circuler sans modération autour de vous ce message,
n'hésitez pas !!


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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 22:30

Anti loppsi 2 la mobilisation continue malgré le vote du sénat le 19 janvier

On remercie les camarades dijonais de cette contribution

Dijon - appel à mobilisation "stoppons la loppsi" - sam.29 janvier à 11h

publié le 20 janvier 2011

## Stoppons la LOPPSI et ses avatars !

+++ Invitation à tout ceux qui souhaitent agir face aux politiques sécuritaires.

## samedi 29 janvier à 11h place du Bareuzai ## Déambulation Anti-loppsi à Dijon + repas, musique, discussions, constitution d’un réseau de solidarité

- A l’appel du collectif anti-loppsi dijon - stopponslaloppsi@riseup.net

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lopsicouvp

Retrouver l’affiche et le texte de l’appel à photocopier attachés ci-dessous.

Par temps de "crise", de démantèlement des protections sociales et d’augmentation des inégalités, la LOPPSI représente un nouvel épisode de la guerre aux pauvres et aux formes de vie considérées comme dangereuses par le gouvernement. Des couvre-feux pour les mineurs à la censure de l’internet en passant par la répression des vendeurs de rue et des regroupements de jeunes, des destructions des camps de Rroms à celle des habitats alternatifs, la LOPPSI tape sur tout ce qui bouge (voir analyse détaillée au dos). Elle mobilise à cet effet les « citoyens », offre de nouveaux pouvoir aux vigiles, et prévoit l’installation de mouchards dans les ordinateurs. Le pouvoir veut museler les contestations et mouvements qui ressurgissent et se cherchent. Il traque les moyens de débrouilles dans la précarité ou les espaces de rencontres des démunis. Il recadre ceux qui tentent de vivre autrement et d’échapper à la contrainte d’être rentable et exploitable à merci. Plus les lois passent, plus nous intégrons le sentiment d’être surveillable en permanence, et plus décider par soi-même de ce qui est acceptable ou non et agir en conséquence devient proscrit.

Dans cette optique, la LOPPSI ne fait d’ailleurs que confirmer la tendance. Les dispositifs que viennent renforcer cette loi sont déjà largement appliqués et entrés dans la vie quotidienne, à grand renfort de nouvelles technologies. A titre d’exemple local et sans attendre ces nouvelles mesures, la Mairie de Dijon a, de son propre chef, installé un parc de 26 caméras de video-surveillance en 2007. Cette même mairie mène aussi depuis des années une politique assumée d’expulsions et de destruction des habitats de fortune des Rroms, et d’autres bâtisses occupées, sans toujours s’embarrasser de procédures. A Dijon encore, grâce aux politiques préfectorales, des dizaines de lycéens vont passer en procès en janvier pour être aller manifester dans la rue lors du mouvement des retraites.

Malgré les nombreuses manifestations un peu partout en France, nous ne nous faisons pas d’illusions sur le fait qu’un gouvernement "à l’écoute" abroge ou modifie cette loi. La LOPPSI montre aussi crûment qu’on ne peut espérer s’en sortir en construisant son alternative, sa yourte, son squat ou son potager discrètement dans son coin. Pourtant les mouvements sociaux et révoltes qui se font écho d’un pays à l’autre depuis quelques mois, et les multiples insoumissions créatives développées au quotidien, témoignent de la vivacité des résistances toujours possibles.

Si nous voulons rejoindre à Dijon le mouvement anti-loppsi, ce n’est pas pour se contenter de ralentir un peu le rouleau compresseur, mais bel et bien pour ouvrir des perspectives d’émancipation. Il s’agit de tisser des liens et des solidarités entre les personnes et groupes dont la LOPPSI cible les modes de vie et les luttes, et d’oeuvrer aux formes d’organisation nécessaires à empêcher son application. Il s’agit d’être capable de continuer à braver l’interdit haut et fort, de vivre sans être paramétrés et pistés, d’être méconnaissable face aux caméras, de refuser les couvres-feux et d’occuper les rues, de diffuser des contenus subversifs sur internet ou à la sauvette, de multiplier les rencontres et habitats hors-normes...

++++ Que vise la Loppsi ? quelques aspects de la loi :

La LOPPSI 2 est la suite de la Loi d’Orientation et de Programmation de la Sécurité Intérieure votée en 2002 qui définissait les orientations nationales des politiques de sécurité

# Vidéo-surveillance : La loi prévoit de tripler le nombre de caméras (60’000). On autorise des entreprises privées à mettre des caméras qui filmeront la voie publique, on étend de toutes façons la possibilité pour les autorités de placer des dispositifs de vidéosurveillance partout (et notamment pour les manifestations). Les municipalités seront fortement incitées et subventionnées pour installer leur « vidéoprotection ».

# Habitats précaires, alternatifs, nomades : L’article 32 ter A renvoie entre autre aux attaques estivales du gouvernement contre les Rroms. Il se lit plus généralement comme une offensive à l’encontre des habitants d’habitations de fortune, de campements de sans-abris mais aussi à l’encontre de personnes ayant choisi d’habiter caravanes, roulottes, camions, tipis, yourtes, auto et éco-constructions. L’article vise à permettre de passer outre les quelques possibilités de se défendre devant la justice et d’obtenir des recours et délais pour protéger ce type de domicile.

L’article 32 ter A prévoit une possibilité d’expulsion dans un délai de 48h après simple mise en demeure du préfet sans décision de justice. L’article prévoit une sanction financière pour ceux qui ne s’exécuteraient pas assez vite, ainsi que la destruction de l’habitation et des biens qu’elle renferme, sur procédure accélérée. Il n’est prévu ni relogement ni hébergement pour les expulsés. Ils doivent quitter les lieux et se rendre “invisibles”.

# Citoyen relais et privatisation de la sécurité : La LOPPSI prévoit de mettre des citoyens au service de la police. Des missions de surveillance du voisinage peuvent leur être confiées, mais aussi de délation des troubles à la tranquillité publique, des jeunes qui font l’école buissonnière ou qui occupent les halls. A ce propos un amendement prévoit d’augmenter l’amende jusqu’à 1500 euros pour l’occupation en réunion des espaces communs, des parkings souterrains, des toits des immeubles, et permet de prendre des mesures correctives ou éducatives à l’encontre des mineurs impliqués ou de leurs parents. Quant aux majeurs, ils pourront être convoqués devant le tribunal de police. Le texte prévoit aussi de délivrer des pouvoirs de policier à des agents de sécurité engagés par des boites privées comme par exemple contrôler une identité ou procéder à une fouille.

# Mineurs : La criminalisation de la jeunesse est un des objectifs majeurs du gouvernement depuis quelques années. La loppsi offre la possibilité de comparution immédiate pour les mineurs délinquants, l’instauration de couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, des pressions financières sur les parents, du fichage et des sanctions pour les jeunes jugés absentéistes.

# Peines Planchers : De la même façon l’amendement 390 étend les peines planchers aux violences aggravées dès le premier acte de violence alors qu’elles ne concernent aujourd’hui que les délits commis en récidive légale.

# Cybercriminalité : La police pourrait utiliser tout moyen (physiquement ou à distance) pour s’introduire dans des ordinateurs et en extraire des données dans diverses affaires, allant de « crimes graves » à divers délits comme « l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d’un étranger en France commis en bande organisée ». La loi prévoit aussi d’augmenter les moyens de censure des sites en s’en prenant, pour amorcer le processus, au contenu "pédophiles". On se souvient qu’avec ce même prétexte consensuel, le fichage adn s’était étendu en quelques années à la quasi-totalité des autres formes de délits.

# Délit de vente à la sauvette : Elle n’était réprimée que par une amende atteignant au maximum 750€. Avec la LOPPSI II il est prévu de faire de cette pratique un délit, punissable de 6 mois de prison et de 3750€ d’amende !

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afficheLoppsi2

Portfolio

affiche Loppsi lopsicouv

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 14:41

 trouvé sur istanbul.indymedia.org, 16.01.2011 traduction du blog du laboratoire

 

Dans la soirée du 16 Janvier 2011, à sept heures, il y avait une attaque de feux d'artifice contre le principal centre commercial d'Istanbul, Cevahir AVM.
Quatre des sept pétards a explosé et a frappé la porte en verre du centre commercial. Avec l'explosion des pétards personne n'a été blessé, juste un peu la panique.
Alors que les banques, centres commerciaux, la restauration rapide, et d'autres composants de la culture de la consommation, ils réduisent l'imagination et du temps libre pour de la merde et de la dette
et de notre planète a commencé à être inhabitable en raison de l'adiction  et la marchandisation, nous ne pensons pas un peu inapproprié de saboter la création (art-sabotage dans le texte original).

Les mesures que nous avons fait dans ces termes sont en solidarité avec nos autres otages actuellement dans le donjon de la Grèce et la Conspiration des noyaux de feu.
   salutations insurectionalistes
ÖFKE (RAGE)

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 23:09

 Si à la misère économique, à la crise et à la détresse se joignent encore les meurtres entre peuples et la guerre fratricide entre nations civilisées, l’indignation et l’énergie révolutionnaire seront montés au plus haut degré d’ébullition - ce sera l’aube de la Révolution sociale. »

Le bruit des armes et celui des révo­lutions emplis­sent le monde. Le capi­ta­lisme s’est mis à tenter un der­nier effort pour conquérir la planète. Croissance illi­mitée, c’est sa condi­tion d’exis­tence. Mais plus il va crois­sant, plus il court à sa perte. Guerre et révo­lution accom­pa­gnent sa crois­sance ; guerre mon­diale, révo­lution mon­diale cons­ti­tuent sa ruine.

C’est le monde qu’il lui faut conquérir avant d’avoir accom­pli sa tâche et gagné le droit de s’en aller. Que son domaine était petit jusqu’alors ! A la vérité, dans un cer­tain sens, il domi­nait déjà le monde depuis plu­sieurs siècles. Mais les pays loin­tains n’étaient pour lui que des contrées de déb­ouchés, dép­end­antes et sans force : elles n’étaient ni sa patrie ni son siège. Le capi­ta­lisme les rég­issait, mais ils n’étaient pas eux-mêmes capi­ta­lis­tes. Pour patrie et pour siège, le capi­ta­lisme n’avait qu’un petit ter­ri­toire sur terre : l’Europe cen­trale. C’est là qu’il s’est élevé, du sein de la vie pri­mi­tive du moyen-âge et qu’en trois siècles de rapide évo­lution, il a, d’un système de pro­duc­tion réduit au vil­lage, crée un système mon­dial de tra­vail supéri­eu­rement orga­nisé, repo­sant sur un gran­diose dével­op­pement tech­ni­que et scien­ti­fi­que.

C’est de ce petit coin de terre que la Révolution s’est rép­andue sur le monde. Si limité que fût son domaine, le capi­ta­lisme avait en lui, de par sa force intéri­eure, de quoi sub­ju­guer l’uni­vers. Le régime de pro­duc­tion natu­relle, c’est le repos ; si gigan­tes­que que soient les agglomé­rations d’hommes, il n’en sort pas d’énergie motrice : elles ne cher­chent pas à déb­order sur le monde. Le capi­ta­lisme, c’est la vie, le mou­ve­ment sans arrêt, la trans­for­ma­tion inces­sante : aussi pénètre-t-il en élément per­tur­ba­teur dans la masse morte des autres régions, comme une colo­nie de cham­pi­gnons enva­hit le ter­rain nour­ri­cier autour d’elle. Expansion, c’est sa néc­essité fatale : il ne peut sub­sis­ter sans pays auxi­liai­res, à la fois gre­niers et déb­ouchés. Voilà ce qui l’a contraint à la conquête du monde ; son époque his­to­ri­que, l’âge moderne, com­mence avec la déc­ouv­erte et l’explo­ra­tion du globe tout entier. Il a pro­duit les forces indis­pen­sa­bles pour cela : non seu­le­ment sa tech­ni­que, ses armes, ses outils, ses denrées à bon marché, lui don­naient la supér­iorité sur les peu­ples loin­tains, mais avant tout, il avait crée une huma­nité nou­velle. Il affran­chis­sait les hommes des vieux modes de penser pai­si­bles et tra­di­tion­nels de leur étroit milieu, il éveillait les énergies qui som­meillaient en eux, la har­diesse, l’esprit d’aven­ture, la force et l’absence de scru­pu­les. Il envoyait au loin des pira­tes et des conquérants, plus témér­aires que les Vikings, plus heu­reux qu’Alexandre, plus cruels que Gengis-Khan, piller les trésors du monde. Les Indes opu­len­tes étaient mises sous le joug européen, l’Afrique deve­nait un rés­ervoir d’escla­ves, l’Amérique et l’Australie furent repeu­plées, pro­mues au rang de seconde Europe, habitées par la race blan­che.

Tout cela n’était pour­tant que tra­vail pré­pa­rat­oire, en com­pa­rai­son des bou­le­ver­se­ments qui ont com­mencé il y a quel­ques dizai­nes d’années. Le régime éco­no­mique des autres par­ties du monde n’était encore touché que super­fi­ciel­le­ment : c’étaient des colo­nies, ce n’étaient pas des sièges du capi­ta­lisme. Aujourd’hui, c’est le monde entier qui doit deve­nir son siège d’établ­is­sement. Les trésors natu­rels de la terre entière ont eu beau l’enri­chir, il a soif de plus d’or encore. Il sait que, de toutes les mines, la plus inép­ui­sable et la plus riche est la force de tra­vail humaine, pourvu qu’on l’exploite par les meilleu­res mét­hodes. Comment pour­rait-on lais­ser si fol­le­ment inac­tive toute cette force immense de tra­vail ren­fermée dans les foules d’hommes jaunes, bruns et noirs, se conten­tant de négocier avec elles, de les ruiner, de leur impo­ser tribut ? Les exploi­ter, on ne le peut bien qu’en expor­tant la pro­duc­tion capi­ta­liste par toute la terre. C’est ainsi que com­mence véri­tab­lement la révo­lution intéri­eure du monde.

En Amérique, une contrée indus­trielle a surgi aux Etats-Unis, qui se dresse à égal de la vieille Europe, qui passe les mers et étend de plus en plus son capi­ta­lisme par tous les conti­nents. L’Afrique est divisée en domai­nes d’exploi­ta­tion où le capi­tal européen est maître absolu. Les nègres, autre­fois arra­chés à leur patrie comme escla­ves, sont main­te­nant en escla­vage dans leur propre pays, et toutes les scènes de la Case de l’oncle Tom parais­sent d’inno­cents jeux d’enfants auprès des hor­reurs, des mas­sa­cres en masse qui sév­issent dans l’Afrique sub­ju­guée par le capi­tal. Voici main­te­nant que le capi­ta­lisme se met à la part de beso­gne la plus grosse qui lui restât à faire, la clé de voûte de son évo­lution, l’indus­tria­li­sa­tion de l’Asie.

En Asie flo­ris­sait une civi­li­sa­tion vieille de mil­liers d’années, alors que l’Europe était encore un pays bar­bare. Là, dans deux ou trois vallées fer­ti­les de l’Inde et de la Chine s’entasse la moitié du total humain. D’anti­ques Etats, d’anti­ques reli­gions, qui se sont main­te­nus à tra­vers tous les orages du temps, les hommes sont groupés en nations géantes, à un niveau élevé de civi­li­sa­tion, quoi­que pét­rifiée. Car, en dépit de tous les chan­ge­ments poli­ti­ques de sur­face, le régime éco­no­mique est resté pareil des dizai­nes de siècles, pro­duc­tion agri­cole inten­sive, dont le sur­pro­duit ali­men­tait les per­son­na­lités chan­gean­tes des prin­ces, des sei­gneurs féodaux ou des conquérants étr­angers.

Enfin, le capi­ta­lisme est venu et sa dure main détruit le repos éternel. Il vient en ennemi, en exploi­teur, en concur­rent ; par­tout où il va, il éveille hos­ti­lité, haine, rés­ist­ance. Et les Asiates ne sont pas sans déf­ense comme les nègres, qui n’avaient pas dépassé le stade de la tribu. En même temps qu’ils adop­tent la civi­li­sa­tion europé­enne, qu’ils contem­plaient d’abord avec sur­prise et admi­ra­tion, ils devien­nent enne­mis de l’Europe. Leur classe d’intel­lec­tuels s’appuie sur les ancien­nes tra­di­tions natio­na­les ou reli­gieu­ses, pour grou­per les hommes de leur race, avec le concours d’une presse à vaste dif­fu­sion, en unités capa­bles de rés­ist­ance. Mais ils ne peu­vent battre l’ennemi détesté qu’avec ses pro­pres armes. Arrêter l’inva­sion du capi­ta­lisme, ils ne le peu­vent pas ; ce qu’ils peu­vent, c’est de l’accueillir et, par des révo­lutions intéri­eures, lui donner les coudées fran­ches, pour barrer la route au capi­ta­lisme européen. Ce qu’on appelle le « réveil » de l’Asie, c’est le reflet dans les esprits de l’enva­his­se­ment des pays civi­lisés de l’Asie par le capi­ta­lisme : poli­ti­que­ment, il prend la forme d’une lutte entre le capi­ta­lisme asia­ti­que, jeune et en voie de pro­grès, contre le capi­ta­lisme européen, vieux et tou­jours puis­sant.

Une pér­iode de luttes entre peu­ples, de pro­por­tions gigan­tes­ques, s’ouvre pour l’Asie et les pays voi­sins : à la fois expé­ditions colo­nia­les, révo­lutions, guer­res. Mais c’est tout autre chose, c’est plus que les guer­res, qui accom­pa­gnent tou­jours les com­men­ce­ments du capi­ta­lisme. C’est le com­men­ce­ment de la fin : ces luttes exer­cent un contre-coup vio­lent sur les luttes de classe en Europe. Il faut au capi­ta­lisme de grands pays auxi­liai­res, lui per­met­tant de s’étendre et, par là, de vivre. Mais le monde libre éch­appant de plus en plus au capi­ta­lisme, se fait de jour en jour plus res­treint ; la terre capi­ta­liste, et par conséquent le nombre des par­ti­ci­pants à la concur­rence, devien­nent de jour en jour plus grands. La révo­lution poli­ti­que de l’Asie, le soulè­vement de l’Inde, la réb­ellion du monde musul­man oppo­sent à l’expan­sion du capi­ta­lisme d’Europe en obs­ta­cle décisif. Pourtant, il faut qu’il conti­nue cette expan­sion. Comme la Vengeance suit le Crime, il a sur ses talons la révo­lution prolé­tari­enne ; cesse-t-il d’avan­cer, sus­pend-il sa course, la révo­lution l’atteint et l’abat. L’arrêt de l’expan­sion, source de toute prospérité nou­velle, c’est la crise et le chômage, la misère et le dés­espoir pous­se­ront les masses à la rév­olte. C’est pour­quoi le capi­ta­lisme tend toutes ses forces pour rompre les bar­rières qui l’arrê­teraient ; il se pré­ci­pite avec rage contre le filet de plus en plus serré qui entrave sa marche. De plus en plus res­serrés les uns contre les autres sur un ter­rain tou­jours rétréci, les concur­rents, les Etats capi­ta­lis­tes d’Europe se heur­tent chaque jour plus vio­lem­ment ; des col­li­sions san­glan­tes devien­nent de plus en plus iné­vi­tables. Aux guer­res d’indép­end­ance et de colo­ni­sa­tion en Asie se lie la guerre géné­rale entre les peu­ples européens.

Mais là, le capi­ta­lisme trouve un autre obs­ta­cle. L’ennemi auquel il espère éch­apper en cher­chant de quel­que côté à se faire une issue par la guerre, c’est jus­te­ment l’armée dont il aurait besoin pour cette guerre. La grande masse du prolé­tariat, prête pour la Révolution, ne sau­rait tolérer qu’à l’heure où elle veut arri­ver, en sup­pri­mant les exploi­teurs, à faire sa patrie une habi­ta­tion d’hommes libres et heu­reux, les exploi­teurs impuis­sants dév­astent, dép­euplent et rui­nent la terre et l’huma­nité. Elle leur refuse l’obé­iss­ance : à la velléité d’une guerre mon­diale, elle rép­ondra par la révo­lution mon­diale. Si à la misère éco­no­mique, à la crise et à la détr­esse se joi­gnent encore les meur­tres entre peu­ples et la guerre fra­tri­cide entre nations civi­lisées, l’indi­gna­tion et l’énergie révo­luti­onn­aire seront montés au plus haut degré d’ébul­lition - ce sera l’aube de la Révolution sociale.

1938 "Living Marxism", novem­bre 1938, rédigé en anglais sous le pseu­do­nyme de J. Harper.

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 22:58

APRES LA TUNISIE… LA GALAXIE !!!

Le soulèvement continue en Tunisie. Il a déjà fait tomber le clan Ben Ali en à peine un mois. La bourgeoisie – locale et mondiale – a lâché cette famille. Continuer à soutenir un régime aussi haï devenait problématique pour la bonne marche des affaires. Mais elle ne l’a fait qu’en dernière extrémité, contrainte par la révolte populaire.

La presse martèle que l’essentiel des pillages et violences est le fait de miliciens benalistes et autres « méchants casseurs ». Mais, sans avoir tous les éléments, on peut dire que ces miliciens jusqu’au-boutistes ne sont qu’une minorité des cohortes de flics du régime déchu. En gros, il s’agit des porcs les plus compromis dans la répression et les intérêts du clan. Ils ne peuvent donc pas retourner leur veste aussi facilement que leur anciens collègues et amis. Et le nouveau régime ne les mettra certainement pas tous au chômage, il n’y a pas d’Etat sans police. Insister autant sur leur rôle et sur un climat de guerre de tous contre tous a pour but de justifier la restauration de l’ordre. De plus, on a bien vu que des attaques massives contre la marchandise et les biens ont eu lieu depuis le début du mouvement, menées par des prolétaires, jeunes ou pas, femmes ou pas ! Qu’il s’agisse de grands magasins, de villas et voitures de luxe, d’affrontements... Il s’agit là de nécessités de survie, aussi bien que de vengeance sociale. Un soulèvement, une insurrection, une révolution, ne peuvent que donner lieu à des attaques contre la propriété, les bourgeois et ceux qui les défendent.

Pour les idéologues démocrates, surtout de gauche, le peuple est magnifique quand il permet à une partie de la bourgeoisie d’en remplacer une autre (surtout s’il s’agit d’eux-mêmes !). Par contre, s’il continue sur la lancée de sa révolte et met réellement en danger les intérêts capitalistes, il devient un chien enragé à abattre.

Comme beaucoup de Tunisiens, on se réjouit qu’un dictateur ait été foutu en l’air et, avec lui, la chape de plomb policière avec laquelle il gouvernait : dizaines de milliers de flics et d’indicateurs, torture et censure généralisée… Encore une fois, on nous présente la démocratie comme la seule suite logique d’une insurrection. Mais dictature et démocratie ne diffèrent pas par nature, seulement par les modalités de fonctionnement de l’Etat. Elles ne sont que les deux facettes d’un même système. L’Etat moderne, quel qu’il soit, est indispensable à la perpétuation de la société de classes capitaliste, dont l’exploitation est le cœur.

Contrairement aux dictatures, les démocraties disposent de nombreuses instances de médiation qui ont pour but de canaliser, dévier, atténuer la violence sociale et le conflit de classes. Ainsi, le droit de vote prétend donner à chacun la possibilité de choisir ce qu’il veut vivre ; en réalité, les diverses offres politiciennes ne peuvent que mener la politique du capital à quelques nuances près. Les libertés d’expression de manifestation et de grèves ne sont permises que dans la mesure où elles n’atteignent pas trop le coeur du problème.

La situation en Tunisie est loin d’être stabilisée. Et d’ores et déjà, dans plusieurs pays proches à divers égards, des événements font écho – au Maghreb comme au Moyen-Orient. En Europe, les quelques améliorations arrachées par les luttes, sautent une à une. Les conditions de vie sont de plus en plus dures ; de nombreux mouvements sociaux, émeutes, etc. répondent à leurs plans d’austérité drastiques. C’est toute l’évolution du système qui a généré une exploitation plus dure. Les tensions sociales en sont forcément accrues, ce à quoi les Etats, y compris démocratiques, ont dû et devront répondre par une répression plus forte et une gestion sécuritaire généralisée. La crise majeure des dernières années accélère et intensifie ce processus. Et il n’y a aucun doute sur le fait que lorsque les intérêts des classes dirigeantes seront vraiment en danger elles seront prêtes à tout pour les défendre. La nécessité de lutter, pour connaître autre chose que l’exploitation et la domination, se fait de plus en plus criante.

C’est eux ou nous

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 22:47

Le Journal du Pays Basque du 13/01/2011


" Aurore Martin, depuis le vendredi 17 décembre 2010, est hébergée dans nos maisons et appartements, nous continuerons à le faire le temps nécessaire. Ouvrir sa porte et héberger Aurore est un acte légitime et cohérent. Nous demandons à tous les citoyens d’être prêts à faire de même. " C’est une partie du message adressé à la population et signé par une quarantaine d’élus et plusieurs dizaines d’acteurs sociaux, économiques et culturels du Pays Basque Nord.

Liste non achevée

La liste n’est pas exhaustive et les promoteurs de cette action ont indiqué que les signatures arrivaient de jour en jour. Depuis le 17 décembre, après la validation par la Cour de cassation du mandat d’arrêt européen prononcé à son encontre, la militante de Batasuna Aurore Martin a décidé de vivre cachée, non pas pour fuir, mais pour continuer à faire son travail de militante. Pour le maire et conseiller général de Saint-Pierre-d’Irube, Alain Iriart, signataire de cet appel, " le mandat d’arrêt européen est une loi prise dans un contexte bien particulier et permet de remettre de juge à juge des personnes ayant commis des actes très graves. Certes, le droit et les lois s’appliquent, mais pas quand cette application repose sur des erreurs d’appréciation. Aurore Martin a participé à des réunions publiques et cela est intolérable qu’elle soit poursuivie pour ce fait ! C’est une erreur juridique. Sur le plan politique, comment ne peut-on pas faire le lien avec la situation actuelle. Le passé c’est le passé, donnons la chance à la paix ! De grâce, arrêtons, dans ce contexte particulier, de commettre des choses irréparables ! " Alice Leizegezahar, conseillère régionale, indiquait pour sa part que " le dernier communiqué d’ETA suscitait un grand espoir dans le cœur des Basques. Nous demandons au gouvernement français de ne pas poursuivre avec le mandat d’arrêt européen. et de ne pas livrer Aurore Martin. Nous avons ouvert nos portes à Aurore Martin, car exprimer une opinion n’est pas un délit. Pour pouvoir parler de paix, il faut arrêter les violences des deux côtés. " Peio Etcheverry-Ainchart, conseiller municipal à Saint-Jean-de-Luz, soulignait " qu’Aurore Martin [subissait] cette situation pour avoir mené une action politique publique. En tant que citoyens et élus, nous voulons lui apporter une caution morale. Il est à remarquer que tout le spectre politique du Pays Basque Nord s’est exprimé : de l’UMP au PS en passant par le MoDem et les abertzale. C’est un véritable précédent. " Léonie Agergarai, conseillère municipale de Musculdy, remarquait que " l’Europe a été un espoir. Les espoirs de paix en ces temps sont à maintenir. " Quant à la question de savoir si cette démarche s’apparentait à de la désobéissance civile, le conseiller municipal d’Ustaritz Battitt Amestoy répondait sans ambages : " C’est la base du texte que nous avons signé. "

" Le mandat européen : la loi rêvée de tous les dictateurs "

Parmi les signataires un " vieux routier " de la solidarité, Battitta Larzabal, membre d’Anai Artea, lançait " qu’au-delà du cas d’Aurore Martin, le mandat d’arrêt européen était la loi rêvée de tous les dictateurs. Un pays peut ainsi se faire remettre tous les opposants. " Mixel Mendiboure, président d’Anai Artea rappelait la campagne " Un toit, un réfugié " lancée en 1986 où plusieurs centaines de personnes étaient disposées à héberger des réfugiés. Aujourd’hui, dans un autre contexte, les signataires s’interrogent " sur les raisons de ce pas franchi, au moment où en Pays Basque un espoir est en train de naître, au moment où Batasuna affirme avec force et sans ambiguïté sa volonté de participer à un processus démocratique qui exclut toute forme de violence, de quelque partie qu’elle provienne. "

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 14:15

 

La Cour d'appel de Colmar a alourdi ce lundi 17 janvier la peine prononcée contre un militant anti-OGM qui avait coupé 70 plants de vigne transgénique à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) en septembre 2009.

La Cour l'a condamné à un mois de prison avec sursis et 50.000 euros de dommages-intérêts à verser à l'Inra (contre l'euro symbolique requis en première instance en novembre 2009) tout en confirmant les 2.000 euros d'amende à son encontre.

''La justice reconnaît le droit à la recherche'', s'est félicité l'Inra dans un communiqué. L'institut testait depuis 2005 la résistance de ces pieds de vigne OGM àunemaladie le coutr-nouéLegouvernement a renouvelé son soutien aux recherches sur les pieds de vigne OGM résistants au court-noué. Pourtant, d'autres moyens de lutte existent, explorés actuellement par l'Inra et soutenus par les défenseurs de l'environnement.La  maladie de la vigne , le court-noué avant d'être à nouveau Les pieds de vigne OGM de nouveau arrachés à ColmarL'essai en plein champ de pieds de vigne transgénique, mené par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) à Colmar (Alsace) a de nouveau été ''saccagé'', a annoncé hier l'Institut qui s'est dit ''consterné par ces actes''. Le 15 août dernier par une soixantaine de faucheurs volontaires.

La Cour d'Appel administrative de Nancy, dans un arrêt du 10 janvier 2011, vient pourtant de rétablir ''la légalité de l'essai de vignes OGM'', selon l'Inra, alors que le tribunal administratif de Colmar avait annulé son autorisation. L'Inra, qui a porté plainte en août contre les faucheurs volontaires, attend ''la comparution prochaine devant le tribunal correctionnel de Colmar''.

Rachida Boughriet

 

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 05:36

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Les médias roucoulent sur le départ précipité du gang  Mafieu Ben Ali. Voilà ci dessous un extrait  d'un texte de Denis Robert qui me fouette le sang.
En étant plus réfléchi vous pouvez  visiter aussi  ici

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Parmi les sociétés qui ont réalisé le plus de bénéfices en une trentaine d’années, on trouve d’abord des banques. La magazine Forbes a établi en 2007 le Hit Parade des sociétés mondiales cotées en Bourse. Les critères du palmarès étaient les bénéfices. On mesure ici la rentabilité et non le chiffre d’affaires qui n’indique que la masse. Les banques américaines se partagent les premières places du classement, avec en tête Citygroup, qui était déjà premier l’an dernier. Il arrive devant Bank of America, qui a gagné une place. La banque britannique HSBC se place en troisième position. Ces banques sont toutes clientes de la multinationale qui me fait des procès et ont eu un représentant à son conseil d’administration. Les banques américaines occupent six des sept premières places. BNP Paribas est le premier groupe français et se place en quatorzième position, loin devant les pétroliers comme Total ou l’assureur Axa.
 
Les banques sont le fleuron du capitalisme. Elles sont aussi les sociétés les plus incontrôlables. L’un ne va pas sans l’autre. Toutes ces banques arrivées en tête du hit parade de Forbes ont ouvert des milliers de comptes dans tous les paradis fiscaux de la planète. D’un côté, on vente leur sérieux et leur stratégie. D’un autre, on les laisse défiscaliser à tout va. Les journaux n’évoquent jamais ce double jeu. Les journaux ne parlent jamais de leur pouvoir, mais se lamentent sur leur sort en cas de faillite ou de krach. Les banques sont de très gros annonceurs. La plupart des médias appartiennent ou sont gérés par des pools bancaires. Les banques sont à l’origine et à la conclusion de tout ce qui fait la vie économique et financière de nos sociétés. Elles sont intouchables. Elles sont la façade légale et la porte d’entrée du crime organisé dans nos sociétés. Je me suis intéressé à elles parce que j’ai compris qu’elles étaient une des clés du système de contrôle et d’appauvrissement de nos sociétés.
 
La banque, l’argent ne lui coûte rien.
 
Elle le fabrique et le revend. Le cash c’est pour la galerie ou les distributeurs automatiques. 99 % des masses monétaires qui circulent par le monde sont virtuelles. Cette fausse monnaie est investie en actions et en obligations. Puis, pour une part considérable, cachée dans des paradis lointains. Seules les banques savent y aller. Elles peuvent y libérer leurs rapacités. La seule différence entre une banque et une autre réside en sa communication. L’image qu’elle donne au monde. En vitrine, elles minaudent. Dans l’arrière-cuisine, elles sortent les griffes et les couteaux.
 
Les banquiers se sont partagé la planète. Mais à force de tirer sur les bénéfices, le marché se réduit. Alors les banques se bouffent entre elles. C’est leur côté mante religieuse. Les batailles sont terribles en coulisse. BNP a croqué Paribas. Citygroup a dévoré la banque d’investissement de Shroders. Deutsche Bank et Dresdner Bank ont muté. HSBC a englouti le Crédit commercial de France. L’espagnole Banco Bilbao a digéré la Banca Nazionale del Lavoro italienne. La hollandaise ABN Amro s’est farcie la Banque populaire de Vénitie. Fortis a mangé la Banque générale de Luxembourg. Après avoir roté un bon coup, elles continuent leur business qui consiste souvent à piller les États. Et donc à faire les poches des habitants de ces États.
 
Les banques vendent aux gogos leur capacité à faire gagner de l’argent. Elles sont la cheville essentielle du piège qui s’est refermé sur nous. Derrière la vitrine et l’apparence de sérieux, elles participent au dynamitage de nos démocraties. Elles nous attirent et nous entubent à coup de publicités hypnotisantes. Envoyez-vous en l’air avec un pass auto à 3 %, réalisez votre rêve de Home sweet home avec un crédit immobilier à 4 %, allongez-vous sur un matelas vacances à 5 %.
 
Pourtant à la seconde où un citoyen remet à son banquier ce qui lui appartient, ces dépôts deviennent, par une loi mécanique, un emprunt pour la banque. Qu’est-ce qu’il vient de déposer sinon le fruit de son travail ou de son héritage ? Qu’est-ce que la banque vient d’encaisser sinon de l’argent qui ne lui appartient pas ? Le premier succès des banques et le fait qu’elles soient les entreprises les plus florissantes de la planète repose sur ce hiatus. En créant le monopole de la circulation de l’argent, puis en inventant sa dématérialisation, elles font passer pour un service à leurs clients ce qui est un devoir très rémunérateur pour elles.
 
Les banquiers se servent de nos économies pour spéculer sur les marchés et inventer, avec la complicité des traders et autres dealers, de nouveaux produits de plus en plus pointus. Des fonds alternatifs qui donnent la possibilité de vendre du temps et du vent. Vous achetez des titres que vous ne payez qu’à 1 % de leur valeur. Vous les revendez dans la foulée en faisant une grosse marge. Et vous empochez le bénéfice. Si le marché plonge, ce n’est pas grave. La banque éponge avec l’argent de ses clients. Quand vous êtes à la tête d’une banque, vous êtes souvent à la fois acheteur et vendeur. Ce casino géant est toujours gagnant pour vous banquier, puisque vous spéculez avec l’argent des autres.
 
Les banques sont de belles putes maquillées avec distinction.
 
Leurs propriétaires sont des types souriants qui vous regardent les mains dans les poches de leur joli costume gris. Ils sourient tous de la même manière, le bridge éclatant. Ils vous fixent de leur regard clair. Ils sont debout devant leur banque, comme les tenanciers des bordels d’Amsterdam ou d’ailleurs. Vous passez en matant la vitrine. Vous entrez, choisissez votre pute, grimpez un escalier, suivez un couloir. Puis vous vous dirigez vers une suite de chambres qui sont communes à toutes les filles. Les chambres sont l’outil de travail collectif. Elles sont gérées par une hôtelière qui paie le personnel pour changer les draps, donner les clés, surveiller le bon déroulement des opérations. L’argent encaissé est reversé à l’hôtelière qui le refile au propriétaire en se gardant une commission. Le système fonctionne.
 
Chaque banque a un nom différent, une vitrine distincte, mais, à l’étage du dessus, les employés qui bossent pour les banquiers se retrouvent derrière les mêmes écrans et se partagent le même marché. En bas, le banquier peut continuer à vous montrer ses dents en faisant son baratin. En haut, les employés turbinent pour le collectif. Les organismes de compensation financière sont l’outil de travail commun à toutes les banques de la planète. On les appelle aussi des chambres. Elles paient des informaticiens, des chargés de clientèle, des programmeurs pour veiller au bon déroulement des transactions. Que vous achetiez à crédit une voiture, une maison ou une semaine de détente en Sicile, la banque vend un produit qu’elle a trouvé chez un grossiste commun. Libres à elles de le vendre plus ou moins cher, de vous l’envelopper de rose ou pas. C’est un travail d’image et de communication. Un travail de gagneuse. Les banques vous aguichent puis vous baisent.
 

 

Rien n’est nouveau dans cette fabrication d’une mythologie simpliste. Nous sommes dans la société du spectacle parachevé. En 1967, Guy Debord expliquait déjà que la mafia et l’Etat était associée : La mafia n’est pas étrangère dans ce monde, elle y est parfaitement chez elle. Elle règne en modèle de toutes les entreprises commerciales avancées.
 
En mettant dans le même panier organisation mafieuse et société commerciale avancée, Debord fait référence à un temps où les entreprises commerciales n’étaient pas avancées, où des limites plus claires existaient entre mafia et Etat. L’avancement des sociétés tient à leur modernisme, à leur adaptation à l’époque. Le système mafieux reposant sur une organisation secrète et militaire et sur la terreur ne peut plus fonctionner pour une raison simple : son manque de rentabilité. Le mafieux a dû s’adapter et se civiliser pour survivre puis prospérer.
 
Les criminels ont un besoin vital de points aveugles sur la planisphère pour pratiquer leurs substitutions et phagocyter les systèmes démocratiques. Ils ont besoin de trous noirs et de processus discrets. D’endroit où ils savent qu’on ne viendra pas les emmerder. Même si un risque minimum existe toujours de les importuner. Je représente, par mon travail et certains de mes livres, une quantité infinitésimale de dérangement pour eux.
 

J’ai mis les pieds dans l’arrière-cuisine du village financier. J’ai compris le fonctionnement de ce bordel très policé. La multinationale à laquelle je me suis intéressé loue son savoir-faire, son impunité et ses coffres-forts à toutes les banques de la planète.

 
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