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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 08:38

Le Laboratoire : un espace opositionel:

 

Collectif chomeuses chomeurs et précaire sans honte

permanence

Mercredi à partir de 16h jusqu'a 18h

 

Information trouvée sur CIP- IDF

À l’ouverture des négociations pour la nouvelle convention de l’assurance chômage, le Forum social des saisonniers demande que les partenaires sociaux modifient le scandaleux règlement qui minore les allocations des saisonniers. Contrairement à une représentation erronée, datant de l’ère lointaine du plein emploi les saisonniers dans leur immense majorité ne choisissent pas l’intermittence du travail [de l’emploi, faudrait-il lire, l’emploi n’est que la partie mesurée du travail, ndr] spécifique à leurs métiers dans le tourisme. Elle est imposée par les saisons.

Cinq saisonniers ont décidé de saisir la Halde contre les dispositions actuelles de l’UNEDIC pour mettre fin au scandale du chômage saisonnier pas ou mal indemnisé. Ils sont rejoints chaque jour par des dizaines de saisonniers victimes de cette prévarication.

Ce qui est en cause, c’est le règlement interne de l’Unedic qui ne prévoit pas de verser des allocations aux saisonniers, considérant qu’il s’agit d’allocations de complément et non de remplacement.

Nous pensons avec eux, que l’inégalité des droits des salariés saisonniers devant une assurance obligatoire à laquelle ils cotisent tous sans pouvoir en bénéficier pleinement est une injustice à laquelle il faut mettre un terme.

A l’heure où se discute le contenu de la nouvelle convention de de l’assurance-chômage, nous demandons au président de l’UNEDIC de recevoir une délégation du Forum Social des Saisonniers représentant des employeurs, des saisonniers, des associations impliquées dans l’accueil et l’accompagnement des saisonniers pour évoquer l’ensemble de ces sujets.

Sans présager de l’issue des négociations, nous craignons que l’argument de la crise soit agité pour « expliquer » de nouvelles coupes dans les allocations des plus précaires.

Cette demande nous la formulons au nom de plusieurs centaines de saisonniers du tourisme, de 25 groupements, associations, employeurs, élus locaux, parlementaires, syndicalistes, militants associatifs qui ont participé au 1er Forum Social des Saisonniers réuni à Aubagne les 3 - 4 et 5 décembre 2010.

 

Permanence  du groupe CNT AIT_ Valence

vendredi à partir de 17h30

 

Qu’est-ce que l’anarchisme, l’anarcho-syndicalisme... par quels moyens lutter contre l’autorité, les hiérarchies, le capitalisme... pourquoi, comment adhérer à la CNT-AIT... : les permanences sont ouvertes à touTEs pour se rencontrer, échanger, organiser les actions à venir, aborder tout sujet en rapport avec nos buts.

 deux brochures de solidarité:

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 07:53
Lien vers le site du collectif http://www.360etmemeplus.org

 

« Frotter, toujours frotter, c’est fini, il faut payer »
Mogniss H. Abdallah

Le 7 mars 2002, des femmes de chambre d’Arcade, sous-traitant du groupe hôtelier Accor, se lancent dans une grève illimitée. D’habitude réputée pour leur absence de « culture salariale », des « mamas » africaines en boubous donnent le tournis en jonglant avec des chiffres et en faisant valoir leurs revendications : baisse des cadences de travail, paiement de toutes les heures effectuées, alignement sur les salaires des autres femmes de ménage du groupe. Une lutte qui s’avère formatrice sur le long terme et ouvre la voie au combat général contre le travail à temps partiel forcé, le sale boulot « racialisé » et le travail en miettes.

À peine les voyageurs descendus du train, des équipes montent avec sacs poubelles, balais et serpillières dans les wagons pour les nettoyer avec dextérité. Il en va de même chaque jour dans les bureaux après le départ des employés, ainsi que dans les hôtels où les clients ne croisent les femmes de ménage que furtivement. Un évitement organisé qui semble fait pour rendre ces travailleurs «  invisibles ». C’est souvent à l’occasion d’une grève «  improbable » que le grand public découvre leur existence individuelle ou collective, et qu’ils font (re)découvrir leurs exécrables conditions de travail. Ce fut le cas pour les éboueurs africains à Paris en mai 1968, en pleine bourrasque étudiante, ou encore pour les nettoyeurs du métro à la fin des années soixante-dix, en pleine campagne pour la « revalorisation du travail manuel » : le gouvernement envisageait alors de substituer des travailleurs français aux immigrés et a tenté une requalification toute sémantique des postes de travail : le balayeur se métamorphosait ainsi en « technicien de surface ». Dans les années 2000, des mouvements de grève atypique que des femmes de ménage vont faire parler d’elles, et révéler la féminisation accrue de ce secteur du nettoyage [1].

Le 7 mars 2002, des femmes de chambre d’Arcade, sous-traitant du groupe hôtelier Accor, se lancent dans une grève illimitée. D’habitude réputée pour leur absence de « culture salariale », des « mamas » africaines en boubous donnent le tournis en jonglant avec des chiffres et force détails relatifs à leur exploitation. « On sait quand on commence, jamais quand on finit ! » « On n’a pas de salaire fixe, on ne sait pas combien on gagne à la fin du mois, parce qu’un jour c’est 6 heures, un autre c’est 3 heures Et il n’y a pas de jours fixes », s’insurgent-elles, exigeant pêle-mêle le paiement immédiat des heures réellement travaillées, les primes dues qui manquent sur les fiches de paie, une baisse des cadences, un local, etc. Estimant qu’elles effectuent un plein temps «  caché », elles réclament d’être payées 8 heures par jour, soit l’équivalent d’un temps mensuel plein.

Revendications moins anecdotiques qu’il n’y paraît. En effet, outre le temps partiel contraint qui caractérise de plus en plus le travail des femmes en général, elles subissent de plein fouet une gestion fort pernicieuse des variations d’activité dans l’hôtellerie où, à la différence des bureaux dont la surface à nettoyer reste stable, le nombre de chambres et donc la charge de travail change tout le temps en fonction du taux d’occupation. Au jour le jour, la « gouvernante » (chef d’équipe) leur donne donc le nombre de chambres à remiser, qui peut varier de dix à trente, selon un mode de calcul basé sur une moyenne de dix-sept minutes par chambre. Elles sont donc payées à la pièce (ou à la tâche) et non en fonction des heures figurant sur leurs contrats. Comme elles n’arrivent pas à tenir la cadence, soit elles font des heures supplémentaires non payées pour finir le quota de chambres qui leur a été assigné, soit on convertit les chambres non nettoyées en heures d’absence décomptées du salaire ! À cela s’ajoute l’inégalité entre les femmes de chambre d’Arcade et les «  filles » employées directement pour Accor. Bien qu’elles effectuent côte-à-côte le même travail, la différence de traitement est par trop flagrante : les salariées d’Arcade doivent faire 4 à 5 chambres de l’heure, celles d’Accor ont un quota fixe de 2,5/h soit 19 chambres en 8 heures Les payes varient de 610 à 1 220 euros ; les unes sont obligées de se cacher dans les toilettes des clients pour boire ou manger, les autres ont une pause déjeuner, etc. D’où un sentiment de « surexploitation » très fort parmi les femmes d’Arcade, vécu comme une humiliation permanente alimentée par le harcèlement de la « gouvernante » qui n’a de cesse de surveiller et de pousser à l’augmentation des cadences. Derrière ses airs de «  petit chef », elle est le pivot d’un système où coexistent, comme l’explique la sociologue Isabelle Puech, « différents niveaux d’exploitation salariale qui se structurent notamment autour de l’origine ethnique » : les «  filles », plus jeunes, davantage au contact des clients, souvent d’origine espagnole ou portugaise ; et les femmes de ménage africaines, plus âgées, pour la plupart arrivées en France au début des années quatre-vingt dans le cadre du regroupement familial, exerçant là leur premier métier salarié à des postes « invisibles » (chambres, toilettes, locaux vides…). L’incapacité de ces dernières à lire ou à comprendre leur contrat de travail serait l’un des principaux critères d’embauche chez Arcade. Quant à l’irrégularité du séjour, elle ne poserait guère de soucis. « Tu ramènes les papiers de ta grand-mère, ils vont t’embaucher ! » rigolent-elles. Toutes racontent les conditions d’embauche, le bouche à oreille, les candidatures spontanées, l’entretien initial au cours duquel mieux vaut paraître ignare, la condescendance affichée d’emblée, puis la brusque prise de fonction, la formation sur le tas et la découverte de la pénibilité du travail, l’absence de repos et déjà les premiers accidents, les soucis de santé (maux de dos, de reins, l’insomnie, les fausses couches, etc.).

Une partie craque et disparaît du jour au lendemain, la majorité continue de longues années en serrant les poings. Certaines complètent ce travail par un deuxième boulot ailleurs, dans des bureaux en nocturne par exemple. Leur paie cumulée, aussi minime soit-elle, ne constitue pas comme on le dit un « salaire d’appoint » mais bien plus le revenu principal pour des mères seules ou avec des maris en situation précaire, et des aînées qui envoient de l’argent aux parents au pays.

« Même travail = même salaire ! »

Pour résister à la pression, il leur faut avant tout sortir de l’isolement sur leur lieu de travail et s’unir là où une gestion très individualisée du personnel rend difficile toute démarche collective. Au départ, elles ne se connaissent pas ou peu entre elles, et c’est à une poignée de copines qu’elles se risquent à des protestations spontanées, sporadiques. Elles se rapprochent aussi des syndicats, dont la CFDT. La fin des années quatre-vingt-dix a bruissé d’initiatives de convergences entre chômeurs, travailleurs précaires et salariés garantis, sans-papiers et mal-logés. Parmi les femmes de chambre, il y a des Maliennes, Sénégalaises ou Mauritaniennes mal-logées, des sans-papiers aussi. Plusieurs hôtels du groupe Accor à Paris ont d’ailleurs été la cible d’actions coups de poing pour dénoncer sa collaboration avec la politique d’expulsions du gouvernement (location d’une aile de l’hôtel Ibis de Roissy, réservation de billets de train pour la rétention et l’acheminement des expulsés). Le nouveau syndicat SUD-Rail tente, lui, de développer une section nettoyage et aide déjà des travailleurs immigrés, hommes et femmes, qui lavent et briquent les trains pour la sous-traitance [2].

Mayant Faty, Sénégalaise venue en 1981 rejoindre son mari lui-même agent de nettoyage anti-graffiti à la SNCF, a commencé chez Arcade en 1989 « pour avoir un logement plus grand », et fut en 1992 parmi les «  Maliens de Vincennes » mal-logés. Après dix ans de labeur, cette femme de chambre capte l’esprit de révolte ambiant, fait valoir son aspiration à la dignité, au respect. « Moi je gueule, on me paie, alors pourquoi pas les autres ? » SUD lui propose de devenir déléguée au CE d’Arcade. Dans un premier temps, elle hésite, considérant ne pas pouvoir défendre ses collègues correctement dans la mesure où elle ne sait pas encore bien lire et écrire. Puis elle se reprend : « Même si tu ne sais pas lire ni écrire, même si tu n’es pas capable de préparer un papier avant de parler aux gens, tout est écrit dans ton coeur. Donc il suffit de commencer et ça part tout seul ! »

Une fois élue déléguée en février 2001, Mayant Faty voit son contrat passer à temps plein (7 heures par jour), sans augmentation de sa charge de travail. Ce favoritisme douteux lui refile « les boules ». Elle redouble d’ardeur dans sa volonté d’agir afin d’obtenir l’égalité pour toutes et tous. Sur son temps de délégation syndicale, elle entreprend la tournée des hôtels. Puis, avec des copines dispersées sur trois ou quatre sites différents, elle déclenche la grève. Seules trente cinq personnes suivent, sur les 3 500 salariés d’Arcade, dont 800 dans l’hôtellerie. Sans grand impact sur les lieux de travail.

Les grévistes, épaulées par des syndicalistes et un collectif de solidarité, privilégient alors des actions d’éclat, interpellant directement la direction d’Arcade, mais aussi le donneur d’ordres, Accor. Suite à un saccage, huit femmes se retrouvent licenciées pour « faute lourde », et sous le coup d’une plainte pour «  dégradations ». À cela s’ajoutent des pressions familiales. «  Mon mari m’a beaucoup engueulée », raconte Gnima Seydi, une des licenciées déterminée à « ne plus se laisser faire ». Malgré quelques défections, le mouvement s’installe dans la durée, et suscite l’attention de plusieurs médias, généralistes ou militants, qui dressent des portraits empathiques des grévistes et présentent avec clarté leurs revendications.

Le groupe Accor, une multinationale de 3 700 hôtels (Mercure, Novotel, Ibis, Formule 1…) dans 90 pays, très à cheval sur son image de marque, s’inquiète de la mauvaise publicité occasionnée. Il prétend d’abord ne pas pouvoir s’immiscer dans la gestion du personnel de ses sous-traitants, ce qui serait considéré comme un « délit de marchandage ». Assez vite pourtant, il reçoit les grévistes afin de «  rechercher ensemble les modalités de fin de conflit » [3]. Tel le bout de scotch du capitaine Haddock, le collectif de solidarité lui colle aux trousses : il veut des engagements publics précis. Interpellé lors d’une AG des actionnaires, le PDG Jean-Marc Espalioux déclare que si le recours à la soustraitance est « inévitable », il se dit prêt à engager une réflexion sur la question, qui pourrait aboutir à la réinternalisation des femmes de chambre. Et le 3 décembre 2002, Accor adopte une charte « sur l’orientation des conditions de recours à des entreprises extérieures de nettoyage ». Des avancées de principe qui feront dire à des syndicalistes de SUD, déjà exténués : « Sur le fond du problème, on a gagné » [4]. Et il faut bien savoir terminer une grève…

Automne 2002 : l’action persiste autour des revendications des 22 femmes encore en grève à l’automne : des opérations conjointes avec des salariés du McDo de Strasbourg-Saint-Denis à Paris bloquent l’accès à des restaurants et à des hôtels. José Bové vient apporter un mouton pour un méchoui de solidarité. Les femmes préparent elles des repas qui alimentent la caisse leur permettant de tenir, avec environ 100 € chacune par semaine. Mais c’est avec soulagement qu’elles accueillent un projet de protocole d’accord soumis par Arcade. Celui-ci prévoit une baisse des cadences, l’augmentation des heures incluses dans les contrats à 130 heures par mois, la réintégration des licenciées, une indemnité de 4 000 euros pour chacune, et l’abandon de toutes les poursuites en justice. Une clause de confidentialité maintient une relative opacité autour de cet accord, réservé semble-t-il aux seules grévistes, empêchant une extension à l’ensemble des salariés. « Victoire » ? Syndicalistes et soutiens se montrent mitigés. Certes, les avancées sont indéniables, mais ces propositions ne retiennent pas le principe « Même travail = même salaire ». Elles n’alignent pas les cadences sur celles d’Accor et sont encore en deçà d’un vrai temps complet. Mais pas question de se substituer aux grévistes, qui discutent aussi beaucoup entre elles et décident le 24 février 2003 en toute autonomie d’accepter. Des moments de démocratie directe filmés avec tendresse par Ivora Cusack et Zaléa TV, restitués dans le documentaire « Remueménage dans la sous-traitance » sans éluder les hésitations et la distance – parfois même une gêne – entre femmes africaines, syndicalistes et soutiens [5].

Constatant qu’Arcade traîne des pieds pour l’application pratique de l’accord et que les conditions de travail des nouvelles employées tendent à empirer, Mayant Faty repart au front. Elle s’attire les foudres de la direction, qui la licencie le 11 mai 2004 pour « dépassement de ses heures de délégation syndicale ». S’ouvre alors un cycle de mobilisations pour sa réintégration, élargi à la question de la sous-traitance du nettoyage en général. Les recours juridiques ne donnent rien. Mais dix-huit mois durant, le collectif de solidarité reconstitué avec des militants diversifiés (AC !, Coordination des travailleurs précaires, syndicalistes SUD, CNT et CGT, inorganisés, etc.) manifeste chaque semaine devant Arcade avant d’aller bivouaquer pacifiquement dans le hall d’un hôtel du groupe Accor choisi un peu au hasard des convergences de l’instant, occasionnant à leur tour des haltes inopinées devant des fast-food en grève (« Nos enfants aussi travaillent là », dit Mayant Faty) ou d’autres hôtels touchés par un « mouvement social ». À bout, Arcade finit par proposer en novembre 2005 une transaction financière, elle aussi confidentielle, à « la femme de ménage la plus célèbre de France ».

« Nettoyage = esclavage ! » ?

Le groupe Accor en retrouve-t-il son sourire publicitaire ? Pas sûr. Il a beau prétendre internaliser une partie du personnel de nettoyage [6] et changer de soustraitants, les mots d’ordre popularisés par les grévistes d’Arcade retentiront à nouveau ici et là. « Frotter, frotter c’est fini, il faut payer » scandent ainsi une poignée de nouvelles grévistes en décembre 2006 au Novotel de la porte de Bagnolet, tambourinant sur leur éternel sceau plastique tout en esquissant un pas de danse. Au bout d’une semaine, elles obtiennent satisfaction. Quelque part, il y a donc transmission d’expérience : la lutte paie. Et s’avère formatrice : pendant la lutte, des « anciennes » ont appris à lire et à écrire et se sont initiées au droit du travail, notamment au sein du réseau Stop précarité. Une réplique militante, en quelque sorte, à la formation sur le tas.

Dans le nettoyage, les salariés ne bénéficient pas d’une réelle identité professionnelle, les savoir-faire et techniques ne sont pas reconnus. La représentation du travail des femmes de ménage (et de certains hommes) n’a pas tout à fait rompu avec la sphère de la « domesticité », activité réputée gratuite et d’essence féminine. La place grandissante dévolue aux services aux particuliers (nounous, aides aux personnes malades ou âgées etc.), en partie pour pallier les politiques néolibérales de réduction des services publics, ne va certainement pas réduire ce processus réservant aux étrangères les tâches considérées comme dégradantes, autrefois réservées aux «  bonnes à tout faire » [7]. D’où la fortune du slogan « Nettoyage = esclavage ». Excessif ? Peut être. Il n’en demeure pas moins que les contrats de travail des femmes de chambre d’Arcade mentionnent la qualification «  agents de service ». Étymologiquement, le mot «  service » vient du latin servitium, qui veut dire esclavage, asservissement. La généalogie du mot renvoie au domestique qui, sous la Révolution française, n’a pas le droit de vote parce qu’il n’est pas autonome [8].

Pour leur part, les salariées immigrées du nettoyage ne tracent pas toujours une frontière nette entre activités salariées et tâches ménagères à la maison, vécues comme une source d’exploitation supplémentaire. En revanche, nombre d’entre elles perçoivent les services à la personne comme une pépinière de «  vrais » métiers qualifiants (auxiliaires puéricultrices, infirmières, sages-femmes…) et comme un levier de promotion sociale donnant accès à une formation professionnelle, non exempte toutefois de préjugés culturalistes. Dès qu’une opportunité se présente, elles la saisissent. Cela a été le cas pour des anciennes d’Arcade, ainsi que pour des femmes de ménage lors de la «  première vague » de grèves des travailleurs sans-papiers en 2008. Au bout de six mois de grève – elle aussi archi-minoritaire – avec occupation des locaux de la société Ma Net à Paris, les sept grévistes ont été régularisées. Il leur a fallu une promesse d’embauche et/ou un contrat de travail à temps complet. Ces Bécassine du xxie siècle, prétendument sottes, arriérées et sans bouche, se sont battues pour cela, et elles ont gagné, contribuant ainsi à leur façon au combat général contre le travail à temps partiel subi, le sale boulot «  racialisé » et le travail en miettes.

Notes

[1] À l’orée 2000, les trois quarts des agents d’entretien sont des femmes, majoritairement venues d’Afrique noire. 50 % des femmes immigrées étrangères (contre 14 % des femmes en général) travaillent dans la catégorie des « services divers » (hôtellerie, restauration, nettoyage de locaux, assistantes maternelles, gardiens d’immeuble, coiffeuses…). Cf. Isabelle Puech. in « Femmes et immigrées : corvéables à merci », Travail, genre et sociétés 2006/2, n° 16, La Découverte, 2006.

[2] cf. La Délégation, de Christophe Cordier, 35 minutes, printemps 2000, prod. Ateliers Varan.

[3] cf. L’Humanité, 22 avril 2002.

[4] Christian Chedouba in 27 Femmes de ménage contre une multinationale, de Sonia Chikh et Jérôme Polidor, septembre 2002

[5] Une nouvelle version de Remue-ménage dans la sous-traitance, 70 mn sort fin 2010 en DVD multilingues.

[6] cf. par ex. Cathy Kopp, DRH du groupe in Libération, 11 août 2004.

[7] Une femme immigrée étrangère sur 5 travaille dans le secteur des services aux particuliers, selon l’Insee (chiffres 2 001 à partir du recensement de 1999).

[8] Geneviève Fraisse in « Service ou servitude », l’Humanité, 16 octobre 2010

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 09:20

Des faits très graves se sont produits à l'encontre des précaires qui logent  dans des squats. La police municipale se déchaine contre les précaires. Nous resterons pas silencieux face à ces attaques" le  collectif chomeuses  chomeurs et précaires sans honte

Aprés s’être assuré de la sou­mis­sion des pau­vres à coups d’aides socia­les, L’État passe aujourd’hui de plus en plus à des moyens per­for­mants et lucra­tifs : l’inti­mi­da­tion et l’empri­son­ne­ment. Aux États Unis, les pri­sons rap­por­tent tel­le­ment qu’elles sont cotées en bourse, pour­quoi pas en France ?

L’aug­men­ta­tion du nombre de pau­vres en France comme à l’étranger ne fais plus peur aux États. Car si la répres­sion a tou­jours existé, les moyens tech­no­lo­gi­ques et finan­ciers n’ont jamais été aussi impor­tants. Du coup pour­quoi pré­ser­ver les sys­tè­mes des retrai­tes, éducatifs, hos­pi­ta­liers ? Pourquoi ne pas pro­vo­quer une pré­ca­rité en matière de loge­ments et ne pas expul­ser les pau­vres du centre des villes, s’il a aujourd’hui la pos­si­bi­lité de répri­mer toutes les ten­ta­ti­ves de survie, de rébel­lion ?
Ainsi, L’État assume clai­re­ment par la force la garan­tie des pri­vi­lè­ges du Capital dont la pro­priété privée.

Les Moyens de répri­mer les Pauvres sont ren­for­cés par une suc­ces­sion de lois allant de pair avec l’aug­men­ta­tion consi­dé­ra­ble du nombre de pri­sons sous pré­texte de les renou­ve­ler, le bra­ce­let électronique, les peines plan­chers, etc.

La der­nière loi en date c’est la LOPPSI 2 : vidéo­sur­veillance accrue, dur­cis­se­ment des peines, créa­tion de mili­ces poli­ciè­res bap­ti­sées « réser­ves civi­les » ren­sei­gne­ments géné­raux ren­for­cés, couvre feu pour les mineurs de moins de 13 ans, cen­sure sur le web, sur­veillance des cour­riels… Toutes les voies de survie que les pau­vres s’appro­prient et toute ten­ta­tive de vivre autre­ment en ne ren­trant pas dans le schéma clas­si­que de la consom­ma­tion condui­sent direc­te­ment à des amen­des ou à de la prison. Sont visées notam­ment les mai­sons occu­pées, les cam­pe­ments, les habi­tats alter­na­tifs, la vente à la sau­vette, etc.
Aujourd’hui des Roumain.es et des Bulgares pren­nent 6 mois de prison alors qu’ils vou­laient s’abri­ter dans une maison aban­don­née.

Ces juge­ments sont repré­sen­ta­tifs d’une Justice de classe fasciste

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 09:03

Il s'agit d'un camarade  qui a subi les pires tortures résevées pour les prisonniers de longue peines. Lyon samedi 29 janvier Laurent jacqua a dit des mots très forts pour décrire la guillotine carcérale

L’audience est enfin programmée pour cette semaine, le 2 février, dans  l’enceinte de la prison de Muret. Georges Cipriani et Nathalie  Ménigon, ses camarades d'Action directe, sont aujourd'hui en  semi-liberté ou en liberté conditionnelle. Le dossier de Jean-Marc  Rouillan satisfait à toutes les conditions demandées par la justice et  rien ne justifierait que la semi-liberté lui soit maintenant refusée.

Nous allons donc de nouveau attendre mercredi une décision de justice, une de ces innombrables décisions auxquelles est suspendue la liberté d'un camarade. En toute attention et solidarité. Pour la libération de Jean-Marc Rouillan.


coquelicot-et-colombe16.jpg

Collage de Joëlle Aubron



Jean-Marc Rouillan doit sortir de prison : comme chaque mois, en  attendant la décision – que nous voulons rapide - du tribunal  d’application des peines, nous viendrons le dire haut et fort au

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 08:19


Mouvement Jeunesse 6 avril
Notre génération a le droit de juger .. Soit nous réussissons .. Ou d'offrir une expérience au profit des générations d'autres
Avril Jeunesse 6
Les jeunes qui aiment l'Egypte

Nous sommes un groupe de jeunes égyptiens réunis pour l'amour de l'Egypte et la volonté de réforme .. Bien que la grande majorité d'entre nous ne font pas partie de toute tendance politique ou liée à la politique, cependant, nous sommes déterminés à achever la route, nous croyons que nous pouvons continuer à partir de là où d'autres arrêtés .. Nous sommes convaincus de notre capacité et notre droit de changer cette triste réalité .. Nous avons convenu sur le patriotisme et le sacrifice pour elle et le désir de réforme de cette nation, nous avons commencé, le 6 avril 2007 cette journée historique dans la vie des Egyptiens et des mouvements politiques égyptiens, comme nous l'avons avec certains partis et forces politiques ont appelé à une grève générale ce jour-là pour protester contre les conditions de vie se détériore, et nous avons dû faire appel à la grève par tous les moyens, y compris le populaire site Facebook, et il y avait une excellente réponse à la grève, où la plupart des élèves ne vont pas aux écoles et aux universités ce jour-là, et la plupart des employés de différents secteurs gouvernementaux ne pas aller au travail, et les rues étaient presque vides dans tout le pays, mais la plus grande réponse à la grève a été dans la ville de Mahalla, où les habitants se Mahalla contre le bâton aveugle de la sécurité, car les gens ont eu lieu dans les manifestations de masse, face à la sécurité et de leur gaz lacrymogène et des balles, des dizaines de blessés et tuant trois personnes et en arrêtant des centaines de personnes Mahalla, en dépit de la situation chauffé dans la zone de danger de la jeunesse le 6 avril ne manquez pas le partage Mahalla les gens de leur crise et de témoigner de l'arrogance de la sécurité, et la violence contre le peuple de manifestants Mahalla et ils ont également assisté à la destruction de Mahalla par des voyous recrutés par le Conseil de sécurité pour compléter la série d'incendie et la destruction de la ville de Mahalla, le château de l'industrie égyptienne.
Les jeunes sortis le 6 avril en direction du centre-ville du Caire pour protester et fait un grand nombre de jeunes le 6 avril est sorti dans la rue ce jour-là, où certains d'entre eux a été arrêté, et certains d'entre eux le maintien en détention pendant plus d'un mois, et certains ont été libérés le même jour.
Malgré tout ce que la jeunesse le 6 avril refuse de se rendre ou de reculer, ils ont décidé de terminer le voyage vers le changement de la situation actuelle et de la réforme le résultat de plus d'un quart de siècle de corruption et de situations d'urgence.
Nous la jeunesse le 6 avril mouvement crois que le changement et la réforme de l'Egypte ne se fera pas par des revendications ou des pétitions, nous allons y parvenir en offrant des alternatives réelles et de véritables solutions pour trouver une alternative réelle pour des raisons politiques, économiques et sociaux Renaissance en Égypte, qui assure la stabilité et la sécurité du citoyen égyptien.
Et nous la jeunesse le 6 avril mouvement crois que cela se fera uniquement par le mouvement des jeunes - car ils sont le vrai qui bénéficieront de ce changement quand il arrive, comme ils dépassent 60% de la population égyptienne ..
Nos jeunes sont les futurs dirigeants, et notre énergie aujourd'hui.
Et la coopération de toutes les forces politiques à s'unir et à travailler ensemble pour apporter des changements pour la réforme de l'Égypte et de se débarrasser de la corruption, la destruction et le gaspillage des richesses pour plus d'un quart de siècle.
En fin de compte, nous n'avons pas appel à un nouveau groupe .. Ou un nouveau parti, mais nous demandons à tous les Egyptiens (individus - communautés - parties - (dédié à tous les secteurs) afin de répondre à un projet: le réveil du peuple pour arrêter l'oppression injuste de la bande de corruption et de l'élimination de la corruption et despotisme.
(Essayant d'être la conscience de nos précieuses Egypte)

Egypte jeunes

Jeunesse sans

Jeunesse 6 avril mouvement

.. La minorité Sicaires En réponse aux mensonges du Parti national démocratique

Ne croyez pas ..
Suivez avec nous
La minorité Sicaires ... La première conférence virtuelle en Egypte

Site

http://anti-ndp.com

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 09:28

On peut apercevoir le camarade Jean jacques et la camarade Odile dans la manifestation et peut être les soutenir ici, pour que le gouvernement français cesse  son harcélement avec son réseau de la France-frique et aussi avec la  Maffia -frique.

Écoutez un reportage audio de cette manifestation de la radio BamakoDakar : cliquez ici.

 

 

 

 

 



 


Le 26 janvier 2011, les Collectifs de Sans Papiers de Paris, rassemblés au sein du Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers, avec le soutien des organisations et individus regroupés au sein du réseau « Afrique-Europe Interact », soit près de 200 personnes, se sont rassemblées devant l’ambassade française à Bamako pour dénoncer les politiques d’exclusion et d’expulsion des personnes immigré-e-s vivant en France et en Europe.

Pour illustrer cette situation, une délégation devait présenter la situation d’un Malien régularisé en France, reparti pour un court séjour au pays, et finalement bloqué à l’aéroport par les autorités françaises à la suite de la perte de son titre de séjour dont les autorités pouvaient parfaitement et immédiatement vérifier la validité auprès de l’administration française. L’objectif de la marche était de réclamer le retour de ce camarade Malien et de 5 autres expulsés venant de différents pays du continent africain. La demande du retour en France de ces 6 personnes était un symbole fort du droit au retour de tou-te-s les expulsé-e-s et de la libre circulation des personnes dans le monde.

Cette revendication s’inscrivait dans les objectifs de la « Caravane pour la Liberté de Circulation et le Développement équitable » qui va se rendre de Bamako à Dakar pour le Forum Social Mondial, qui se tiendra du 6 au 11 février.

Le Ministère de la Régularisation de Tous les Sans Papiers, ensemble avec « Afrique Europe Interact » et les autres organisations de la Caravane à Dakar, émettent les plus vives protestations contre la répression policière qui a répondu à une initiative parfaitement pacifique : jets de grenades de gaz, poursuite et matraquage au sol de militant-e-s et même de membres de la population malienne du quartier.

Les organisations soussignées maintiennent l’intégralité de leurs revendications :

- Retour immédiat et sans condition de tous les expulsé-e-s

- Arrêt des expulsions !

- Suppression des accords de réadmission !

- Fermeture des centres de rétention et des camps pour les « indésirables » !

- Ouverture des frontières – « des ponts pas des murs ! »

- Liberté de circulation et développement équitable

Signatures : Le MRTSP et La Caravane, Bamako le 26 janvier 2011http://audioblog.arteradio.com//rad...

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 09:37

Un manifestant essayant de se protéger du gaz des bombes lacrymogènes utilisées par les forces de l'ordre. Place de la Kasbah le 28.01.11


Témoignage du Docteur Ben Sassi Sami publié sur Facebook

La Kasbah/ Tunis : Le jour après le remaniement ministériel du 27.01.11, expérience personnelle.

La Kasbah le 28/01/2011: La pire journée hier avec tous les braves bénévoles qui nous ont tous spontanément rejoints à la Kasbah, on a tous failli mourir sous les lacrymogènes et vécu des moments de vraie Guerre mais on va tous bien. L’essentiel est qu’on a sauvé la vie de centaines de personnes du massacre par les Bops à part les actions médicales pures. Merci aux Drs Kenza Mghaieth, Sami Belhareth, Bachar Ben Salah, Slim Ben Salah, Rym Horchani, aux jeunes médecins Wafa Bayouth, RANIA x, Skander Mzah et beaucoup d’autres que j’oublie… Merci aux quelques bénévoles du croissant rouge qui n’étaient pas nombreux pour des raisons que j’ignore, mais qui nous ont aussi beaucoup aidé. Merci à Mr le ministre Sami Zaoui qui était présent à coté, pour son aide morale, il a tout tenté- sans succès- pour nous aider à avoir une tente du croissant rouge sur place, et centraliser l’aide médicale d’urgence: la tente serait arrivée en début d’après midi dans les parages mais aurait été “bloquée” quelque part…

On était en pleine action dans le quartier médical de fortune qu’on avait préparé dés le lendemain de l’arrivée des gens de l’intérieur à la place du gouvernement quand une rumeur de retrait de l’armée et de l’arrivée imminente des Bop a tout à coup circulé! Un mouvement de panique a alors démarré puis une demi heure plus tard, des lacrymogènes ont étés tirés sur la place: Étouffement de toute la population sur place et de nous tous, toute l’équipe de bénévoles, chacun de nous s’est alors mis à courir pour se protéger dans tous les sens, en tirant derrière lui comme il peut, les sacs de poubelles remplis des médicaments récoltés avec les dons des anonymes de tout bords. Certains médecins étaient portés évanouis sur les épaules, moi même je traînais mon sac de médicaments par terre, en étouffant -j’ai un asthme allergique- je n’arrivais plus à ouvrir les yeux pour avancer, brûlé dans le visage et la gorge par les gaz, jusqu’à arriver à l’hôpital Aziza Othmena grâce à l’aide de quelqu’un qui m’a traîné par terre à l’intérieur semi conscient.

Après ces moments de panique, après nous être lavés et calmés, on est allé rassembler les populations réfugiées dans l’hôpital pour les cacher, car le portail des urgences maternité était entrain d’être forcés par une horde de Bop impressionnants d’agressivité, habillés à la “Matrix”… ils ont pu prendre avec eux deux personnes, mais pas les autres car tous cachés en haut en silence…Une heure après, on a pu aller négocier avec les militaires du coté du portail principal de l’hôpital, pour évacuer avec leur protection, toutes les personnes réfugiées, mais la police est intervenue et a foutu la zizanie par leur agressivité verbale et gestuelle, on a re-réussit grâce à tous de retrouver le calme dans une ambiance de tension très élevée: On a négocié grâce à la présence d’un avocat qui était alors arrivé de dehors d’emmener avec la protection de toutes les blouses blanches présentes, une partie des gens à “la maison de l’avocat” en face du palais de la justice pour qu’ils y passent la nuit, et de laisser accompagner une autre partie qui voulait partir immédiatement vers Bab Alioua où il y a les bus vers le sud du pays pour rentrer, sous protection des militaires.

Notre action a réussit tant bien que mal, on les a accompagné en faisant une chaine protectrice main dans la main, et les avocats étaient nombreux pour les y accueillir.

Sur le chemin du retour vers la Kasbah, on a appris qu’il y avait des personnes matraquées par centaines à la station de Bab Alioua! Les cinq médecins bénévoles Seniors avons alors récupéré nos voitures à Bab Ménara et on est parti à Bab Alioua. On y a alors retrouvé les personnes qu’on avait laissé sous la protection des militaires devant l’hôpital: ils avaient été “protégés par les militaires jusqu’au bas de la Kasbah, puis lâchés tous seuls, ils avaient alors été pris en charge par les camions de Bop féroces, qui les ont massacré: Aucun mort, mais une vingtaine de fractures simples ou doubles ou triples à part les blessures profondes, les hématomes etc…Un samu est arrivé, a pris en charge quelques cas des plus urgents, mais dépassé, une seule unité malgré les appels de chacun de nous les médecins présents et le passage de l’info aux médias à disposition personnelle. La SNTRI a mis en place des bus gratuits pour plusieurs destinations et on a distribué tout l’argent récolté jusque là à une grande partie des gens, tous démunis, plusieurs centaines de dinars…Certains d’entre nous ont hébergés chez eux quelques personnes qui habitaient trop loin pour être acheminées immédiatement, surtout les plus jeunes.

J’ai essayé de faire ici une description complète des évènements vécues hier à la Kasbah.

Mais je vais enfin finir par une expérience encore plus grave que tout ça -vécue par un jeune bénévole, fils de l’un des médecins avec nous,participant à l’aide médicale sur place: après notre dispersion par les gaz, ce jeune homme Md BS de 19 ans? s’est caché -paralysé par la peur- sur place sous une couverture là où on avait rassemblé les médicaments à coté du ministère des finances sur la place. Une fois la place vide, il a vu une “stafette” noire avec écris dessus CHORTA = police en Arabe, 4 hommes en civil en sont descendus, ils sont montés là où on était, et ont commencé à fouiller la nourriture et les couvertures accumulée pèle mêle, puis ils ont sorti un sac et en ont sortit des petits paquets de papiers à rouler puis des sachets de drogues type cannabis, qu’ils ont dispersés dans ces amas d’affaires…puis ils ont crié en se tournant vers la place par le balcon: Où SONT LES JOURNALISTES QUI PROTÈGENT CES GENS? Où SONT LES JOURNALISTES? VENEZ VOIR CE QU’ILS FONTS! puis ils sont partis…

Mon avis personnel, pour le moment, je peux me tromper…le gouvernement actuel d’union nationale est en grand danger! Beaucoup voudraient que ça ne marche pas car il servirait à ce qu’on avance vers une vraie construction, mettant en jeu les intérêts de beaucoup de personnes corrompues de l’ancien régime. Je répète ceci n’est que mon avis personnel ainsi que celui d’autres personnes autour de moi, j’espère qu’on ne se trompe pas…

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 09:22
   Comme a déclaré notre camarade  Jean jacques qui participe à cette caravane qui  se déroule entre Bamako et Dakar pour la liberté de circulation et d’installation Regroupant environ 300 personnes (personnes de pays africains et européens confonfus).

 

Mercredi 26 janvier en fin de matinée, une manifestation de 200 personnes composée de militants et de pas mal de gens de la population locale, a eu lieu devant l’ambassade de France à Bamako pour demander le retour d’expulsés de différentes nationalités et dénoncer les politiques d’immigration (action initiée par une délégation du Ministère de la Régularisation de tous les sans-papiers présente à la caravane). Plutot perturbés par des prises de paroles, des slogans déterminés, les vautours de l’ambassade donnent l’ordre sans qu’on le sache de nous virer. Matraquages des CRS maliens, jets de lacrymos en tirs tendus (visant la tête c’est toujours mieux) et quelques jets de pierres en réponse. Quelques blessés mais rien de très grave.

 

KA SIRAOU LABILA ! An be ye keleye.

À BAS LES FRONTIERES ! On est tou-tes les mêmes.

 

 

 

 

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 09:01

 Samedi  29 janvier à Lyon ayant assisté à la discussion  entre  Laurent Jacqua et le public dans le cadre du son contre la prison. Ce texte permettra d'éclaircir le débat en s'éloignant de la discussion enfermement extérieur ( société) et intérieur (prison )

 

Question de Laurent Jacqua à Catherine la mère des deux frères Khider Cyril et Christophe à propos de la tentative d’évasion par hélicoptère le 27 mai 2001 au dessus des prisons de Fresnes, de ses suites et du procès intervenu du 08 au 16 mars dernier 2007 à la cour d’assises de Créteil.
Pour commencer pouvez vous nous faire un petit résumé de l’histoire qui a amené vos deux fils prison ?


Avant de répondre à vos questions il me semble important de préciser, que je ne remets absolument pas en cause le fait qu’une société ne peut être viable que si ses règles et ses codes sont respectés. Si un contrevenant à ces règles doit être écarté du reste de la société pour un temps donné, il n’est pas acceptable que cette même société ferme les yeux sur des actes de torture, des exactions, des atteintes permanentes à la dignité des personnes incarcérées sous la responsabilité de nos institutions en surfant sur les archétypes de l’inconscient collectif : peur et la vengeance.
La prison ne devrait être que la privation de liberté durant une période donnée, où seule la liberté de mouvement est censée être restreinte. Toute personne emprisonnée a le droit de dormir, d’écrire, de penser, d’échanger du courrier d’espérer ou de rêver sa sortie. Quant à sa famille elle doit être respectée lorsqu’elle se rend en visite dans une prison voir son proche. Aujourd’hui, on ne condamne plus à mort on condamne à vie, en gommant tout espoir. Cette violence ne résout rien, au contraire, elle est le terreau de bien plus de violence encore. Mais, peut être que tout ceci est simplement lié à une implacable logique financière qui a pour nom Lolf ? (Loi organique des finances liée à la prison) dont dépendent les nombreux établissements privés actuellement en construction qu’il faudra bien remplir et rentabiliser… En 1995 Christophe mon fils aîné est entré en prison à l’âge de 24 ans pour un braquage qui s’est soldé par la mort accidentelle d’un homme, à l’issue d’une longue course poursuite. Je rappelle ici que si il avait eu l’intention de faire du mal physique à qui que ce soit, la logique aurait voulu qu’il tire dans la banque de deux étages, ou sur les convoyeurs de fond, dont il avait pris le fourgon blindé,il n'aurait pas tué un homme de 53 ans juste pour lui prendre son véhicule. En 1998 lors de son procès, les victimes venues à la barre sortaient de leur rôle de victimes en prenant fait et cause pour Christophe. Une femme a même rembarré la présidente alors que celle ci lui dictait ce qu’elle devait dire: « Mais enfin, je vous dis que je n’ai pas eu peur de ce garçon et je n’ai surtout pas besoin d’une cellule psychologique... » ainsi que plusieurs autres témoignages allant dans le même sens, ce qui au regard de la justice est inacceptable. Un délinquant doit avoir le profil d’un délinquant, le gentleman braqueur n’existe que dans les romans… ou mort. Alors que le procureur réclamait 20 ans de réclusion, la présidente Drey dont c’était le premier procès d’assises important, s’est acharné sur Christophe. Elle a ouvert les hostilités dés l’ouverture du procès, en disant qu’elle ne comprenait pas mon absence à cette audience, alors qu’au même moment j’étais hospitalisée dans un état grave. Elle a ajouté que la biopsie que je subissais pouvait bien attendre, se substituant ainsi au rôle des médecins de l’hôpital où je me trouvais…Incroyable mais vrai ! Juge et médecin, apparemment, le cumul des fonctions ne lui faisait pas peur. Ce qui donne ici une petite idée de l’impartialité de la dame. Conclusion 30 ans de prison sans peine de sûreté pour Christophe à additionner à une peine antérieure de huit ans infligée quelques mois plus tôt. J’ajoute que les trois premières années il était malade de cet accident, nous sommes plusieurs fois disputés lorsqu’il me demandait d’aller sur la tombe de ce monsieur, alors que le jugement n’était pas intervenu. Puis, peu à peu, alors qu’il y avait à ce moment là, un véritable travail à faire pour une prise de conscience fédératrice sur ce qui l’avait amené à commettre ces actes, ce qui aurait également profité à la famille de la victime, la machine à broyer les remords s’est mise en route…En prison, pas de rédemption possible dans ces conditions. Pour Cyril qui allait voir son grand frère, chaque parloir était un déchirement. 40 ans de prison avec une perfusion d’oubli pour seul horizon, lui était intolérables. En fait, il se rend très vite à l’évidence que guillotine ou pas, son frère finira par perdre la tête face à 38 ans de vide. Puis, lorsqu’il découvre que les amis de son frère l’abandonnent peu à peu, avec des promesses toujours renouvelées mais jamais honorées, il prend la décision de sortir son frère de son tombeau, de cette peine qui voue son frère à une mort lente, mais certaine. Il finit par remplacer au pied levé, un membre d’un improbable trio prévu pour délivrer son grand frère. A cette époque, Cyril est un fumeur de joints incapable d’organiser quoique ce soit, seulement il aime et admire tellement son grand frère qu’il est prêt à donner sa vie pour lui. Longtemps, je me suis demandé, qu’elle aurait été la réponse de l’autorité si au lieu de venir chercher son frère avec un hélico Cyril avait empoisonné son frère pour abréger ses souffrances ? Que ce serait il passé ? Comment aurait il été présenté ?




Comment vivez vous cette double incarcération depuis toutes ces années de parloirs en parloirs, de prisons en prisons ?


Je ne vis pas cette double incarcération, je la subis depuis maintenant 12 ans pour Christophe mon aîné, la subis doublement, car encore plus intensive de par son inhumanité croissante, ces six dernières années. Plus rien n’a jamais été pareil dans nos vies depuis la tentative d’évasion de mai 2001, à la suite de laquelle, Cyril, mon fils cadet, a été incarcéré. Il faut savoir que Cyril, vient de passer cinq ans à l’isolement sur les six de détention provisoire qu’il vient de faire dans des conditions effroyables, malgré des certificats médicaux établis par des médecins précisant l’effet délétère de cette immonde mesure sur sa santé. Il a eu les côtes cassées, le pied cassé, s’est vu écarter les fesses de force par 15 surveillants cagoulés, a été deux fois empoisonné etc…Nous avons fait un recours devant la cour Européenne des droits de l’homme. Je rappelle ici que les textes européens disent que cette mesure se doit d’être exceptionnelle surtout au delà de un an. Nous avons fini par gagner devant les tribunaux au bout de cinq très longues et éprouvantes années, la sortie de l’isolement de Cyril avec son cortège de dommages collatéraux, laissés par ces inhumaines mesures.
En parallèle, impuissante mais déterminée j’ai passé mon temps à dénoncer ces pratiques au fur et à mesure au rythme du tourisme carcéral imposé. Je me suis rendue dans beaucoup de prisons de France et de Navarre pour visiter mes garçons avec des trajets épuisants qui me laissaient exsangue sur le plan financier, physique et moral. Fresnes, Fleury Mérogis, La Santé, Nanterre, Bois d’Arcy, Liancourt, Strasbourg, Lannemezan (soit à 10 km de la frontière espagnole) en repassant par Paris et toute l’Ile de France, Lyon, Aix en Provence, Grasse, Perpignan, retour à Strasbourg, Rouen, Clairvaux, Saint Maur, puis Fleury et Bois d’Arcy de nouveau…A chaque parloir, j’ai reçu une gifle d’une violence inouïe, lorsque j’ai pris conscience de ce que l’homme était capable de faire à l’homme, dans l’opacité concentrationnaire de nos prisons. J’ajoute que chez moi ces accès de stress ont eu des répercussions incroyables. En effet, je suis séropositive depuis 25 ans je me suis retrouvée aux urgences un nombre incalculable de fois pour des hémorragies liées à des chutes importantes de plaquettes sanguines. Je me rendais compte que justice et pénitentiaire étaient entrain de brûler mes garçons sur l’hôtel du Dieu sécurité. Christophe n’avait été entendu qu’une seule fois chez le magistrat instructeur sur les six ans d’instruction, alors qu’il était transféré en avion, sur le dos des contribuables, juste pour aller signer en cinq minutes, son renouvellement de mandat de dépôt chez celui ci. De son côté, Cyril subissait la vindicte des surveillants qui lui faisaient subir l’innommable. J’en ai fait part dans une lettre (AR) au magistrat instructeur en charge du dossier de mes fils que je tiens à votre disposition, ainsi qu’une lettre à tous les députés pour attirer leur attention sur cet état de fait. En vain. Seuls messieurs, Bayrou, Hollande et deux ou trois autres sénateurs sur les 486 députés et quelques 280 sénateurs ont daigné me répondre. Plus tard encore, seule la sénatrice Alima Boumédienne Thierry s’est rendue dans le cadre de son rôle de parlementaire, dans les prisons de la Santé, Clairvaux et Poissy pour visiter les quartiers d’isolement. Sur le nombre de parlementaires cela reste évidemment très confidentiel. Je salue ici l’intégrité de cette femme qui a interpellé à notre demande, soutenue par maître Boesel, notre avocate, la commission nationale de déontologie sur la sécurité pour l’isolement abusif que subissait mon fils Cyril. En parallèle, l’Acat (action des chrétiens pour l’abolition de la torture a demandé qu’une enquête soit diligentée par le doyen des juges du tribunal d’Evry, (classée sans suite) tandis que l’Oip rédigeait, avec notre avocate, un recours pour la cour Européenne des droits de l’homme.



Christophe et Cyril ont vécu transferts et isolements abusifs, pensez vous qu’il s’agit là d’une vengeance, d’un acharnement de l’administration pénitentiaire suite à la tentative d’évasion ?

Oui, à mes yeux et au regard de ce qu’il leur a été imposé en terme de transfert, d’isolement et d’exactions. Je sais aujourd’hui avec certitude, que la justice et la pénitentiaire ont voulu les brûler sur l’hôtel de la sacro sainte sécurité. A l’heure qu’il est d’ailleurs Cyril est au mitard depuis trois semaines à sa demande, enfermé dans trois ou quatre m2 sans fenêtre, juste parce que c’est le seul moyen qu’il a de sauver sa vie. Dans cet endroit précis, le nombre de surveillants étant très restreint, ça limite les velléités de vengeance anonymes et sournoises…Apparemment, le jugement rendu le 16 mars dernier par la cour d’assises de Créteil qui l’a vu condamné à 10 ans de prison ne convient pas à quelques agents de l’administration pénitentiaire. Certains d’entre eux, lui ont signifié à son retour du palais qu’il ne s’en tirerait pas à si bon compte et qu’il mourrait en prison parce qu’ils ne le laisserait pas sortir vivant…Avant son procès et durant celui ci, il était à la prison de la santé, cela nous accordait un semblant de répit, géographiquement parlant, à nous famille bien sur, mais surtout, il avait entrepris une psychothérapie qui lui apportait un bien considérable. Celle ci avait été mise en place après que je sois intervenue dans un colloque où se trouvaient le chef de cabinet de Pascal Clément, R. Badinter, C. Boutin et beaucoup d’autres parlementaires, mais surtout, beaucoup de chefs ou responsables d’établissements pénitenciers de la France entière ainsi que tout ce que compte la psychiatrie en terme d’experts et de médecins. J’ai ainsi interpellé les autorités devant 400 personnes environ comme je le fais dés que j’en ai l’occasion. On ne peut vouloir psychiatriser la population carcérale quand cela arrange l’administration pénitentiaire ou la justice et refuser de tenir compte dans le même temps, leurs avis ou certificats médicaux lorsqu’ils dérangent. Le psychologue qui le suivait a même rédigé un certificat médical encourageant qui a été lu à l’audience de la cour d’assises, dans lequel il s’engageait à suivre Cyril une fois qu’il serait dehors. Tout a été rompu pour satisfaire je ne sais quel sombre dessein….Aujourd’hui, je rappelle ici que Cyril est au mitard depuis un mois maintenant, pour échapper à la vindicte de certains agents et à leurs menaces de mort. Ceci, malgré un jugement rendu par des citoyens de république qui ont délibérés 12 heures d’affilée, ce dont ces agents se contrefichent…


Le procès de la tentative d’évasion impliquant Cyril et Christophe vient de se terminer, pensez vous qu’il était équitable ?


Il est évident que ce procès n’était pas équitable ! Si la pilote de l’hélicoptère n’avait pas été d’une honnêteté sans faille, soutenue par un avocat spécialiste de l’aéronautique ça aurait été très dur de se faire entendre, déjà que ce n’était pas facile.
Extrait de la plaidoirie de l’avocat de Marielle Simon la pilote de l’hélicoptère :
« Marielle Simon ne fait pas de littérature avec son courage. Elle a un esprit clair et une pensée rigoureuse.
Sa question est « Pourquoi est ce qu’on ma tiré dessus ? »
Ce que je vais dire est ce que je pense de tout un système. Il y a une culture qui mijote dans l’AP qui fait que des surveillants des miradors se croient légitimes de tirer sur un otage dans un hélicoptère, protégés par des règlements aléatoires. Alors que comme par hasard, pendant les vingt heures de prise d’otages des surveillants, il n’y a pas eu un seul coup de feu. »

Lorsque le surveillant Taffin en poste au mirador qui a ouvert le feu sur l’hélicoptère arrive à la barre, le vrai visage de l’AP apparaît enfin.

« Mieux vaut deux cents morts que deux évadés ». A t’il dit sans état d’âme, assumant ainsi le fait d’avoir tiré, à l’aveugle, ne sachant pas qui se trouvait dans l’hélicoptère.
Dit également qu’il ne pensait pas aux otages, car son travail est d’empêcher coûte que coûte les évasions, que si il ne l’avait pas fait il aurait encouru des sanctions disciplinaires, voire une garde à vue pour complicité. Il finit par conclure son discours édifiant par un « Si c’était à refaire je le referais ».
Tout en sachant que Marielle Simon était dans l’hélicoptère et qu’elle se trouve dans la salle du côté des parties civiles…
Je rappelle que 300 personnes détenues se trouvaient sous l’hélicoptère à ce moment là. Marielle Simon et son avocat ont compris à ce moment précis qui étaient les véritables dangers, ceux qui avaient failli la tuer sans l’ombre d’une hésitation. Elle revient à la barre insister sur le fait que les premiers coups de feu tirés depuis l’hélicoptère n’avaient commencé qu’après qu’un des occupants de celui ci s’est exclamé « les cons ils nous tirent dessus ».
La présidente a compris à cet instant qu’elle venait de perdre une partie civile qui jouera contre elle et la position de l’AP. Quant aux jurés ils ne peuvent occulter les propos de la pilote qui seront un des éléments décisifs dans leur décision au moment du délibéré.
La présidente fait alors venir M. Schlingué expert en balistique à la barre. Moment important car c’est sur les conclusions de cet escroc que l’accusation repose, indiquant que les premiers tirs sont en provenance de l’hélicoptère. Que le mirador a répliqué en état de légitime défense. Exposé long, pontifiant et fastidieux fondé sur le visionnage de deux cassettes filmées par des témoins habitant dans des cités jouxtant la prison, probablement des surveillants. Elles sont passées et repassées au ralenti, alors que l’expert tente de décrire chaque coup de feu avec une objectivité parfaitement aléatoire. Vu la précarité de leur situation durant le vol stationnaire au dessus de la prison les accusés n’avaient aucun intérêt à tirer sur l’hélicoptère. Tout cela était sans compter sur les accusés, les avocats de la défense et l’avocat de la pilote qui ont mis à mal cette version fallacieuse des faits.
Christophe qui n’a été extrait qu’une seule fois au cours de l’instruction a demandé le visionnage d’une autre cassette de France2 qui, par le plus grand des hasards, n’a pas été soumise à l’expertise alors que cela avait demandé au cours de l’instruction, dans une lettre avec AR au magistrat instructeur Cros… La présidente répond que cela n’a aucun intérêt puisque l’on n’y entend pas les coups de feu. Elle tente de faire taire Christophe tandis que Ripert lui explique qu’il est tout à fait en droit de poser des questions. C’est alors que l’avocat de la pilote d’hélicoptère, partie civile dans ce procès je le rappelle, remet en cause la pseudo scientificité de l’analyse sonore. Il prouve ainsi que celle ci ne peut suffire et demande d’autres éléments de comparaison. Il demande la confirmation que l’on a bien à faire à des originaux, ce qui n’est pas le cas. Il demande si l’on a examiné le matériel qui a filmé, la capacité des micros, celle de la bande passante : NON, bien évidemment.
Il met en avant le fait que l’on n’a même pas comparé un tapotement sur le micro de l’enregistrement d’un coup de feu. Il rappelle qui est avocat dans l’aéronautique depuis de nombreuses années, qu’il a étudié de très près le dossier concernant le crash du concorde : l’éclatement du pneu de ce dernier n’a jamais été audible dans les enregistrements alors il s’étonne de la soi-disant évidence des preuves avancées par l’expert. La présidente le somme de ne pas faire de commentaires et de s’en tenir à des questions. Delphine Boesel l’avocate de Christophe note que, si on suit le décompte des tirs fait par l’expert, il y a un problème de chargeur et du nombre de balles retrouvées. La présidente lui coupe aussi la parole, cherchant ainsi à déconsidérer ses questions hautement pertinentes.
Puis, l’avocat Ripert se lève à son tour et hurle à l’intention de l’expert : « vous êtes nul, complètement nul et votre expertise est fausse ». Il rappelle qu’il connaît bien les experts, qu’il a l’habitude d’eux, de leur soi-disant scientificité qui cache mal les allégations bidon servant juste à légitimer des peines de prison. Puis, il lui rappelle que celui ci a convenu avoir travaillé avec un autre expert, en prise de sons celui là, mais son confrère n’est pas là pour témoigner de son travail et qu’il n’est là lui, que pour le rapporter ; en fait, il reconnaît sa parfaite incompétence en la matière. Ripert exige la présence de l’expert audio ce que la présidente refuse. L’expert était décontenancé, il n’a pas l’habitude d’être apostrophé de la sorte, en général il est reconnu comme une espèce de savant dont on ne peut remettre les scientifiques paroles en doute. Bernard Ripert oblige peu à peu à se confondre malgré l’aide de la présidente qui fait tout ce qu’elle peut pour le tirer de ce mauvais pas, en s’exprimant à charge de façon éhontée sentant que la faiblesse du dossier est entrain de se révéler devant les jurés. L’expert finit par admettre qu’il ne peut assurer qu’il n’y avait pas eu de coups de feu avant le premier tir en provenance de l’hélico. Son expertise est en miettes. Pierre Lumbroso l’avocat de Cyril n’était pas content des interventions de Bernard Ripert mais Cyril a exigé qu’il le laissât faire. En parallèle, de nombreuses personnes dont certains journalistes, sont venues pour essayer de me convaincre de le faire taire. J’ai refusé d’intervenir auprès de lui, dés que j’ai compris qu’il dépossédait la présidente de ce procès jugé d’avance. Je ne me remercierais jamais assez, d’avoir insisté pour que Mounir le troisième inculpé dans ce dossier, prenne cet avocat…


Comment ressentez vous le paradoxe qu’il y a entre la sympathie populaire que provoque la série prison break et la décision des jurés condamnant lourdement Christophe et Cyril alors que c’est sensiblement la même histoire ?

Une seconde fois, le scénario auquel avait eu droit Christophe quelques années plus tôt s’est répété, avec cette autre juge novice en matière d’assises parachutée au procès de Créteil. Novice mais, d’une sévérité redoutable et d’une partialité sans nom, dans un procès jugé d’avance...Sauf, que cette fois ci durant l’audience, il y avait un avocat non inféodé au système, une avocate qui croit en certaines valeurs, des accusés qui ne se sont pas laissés faire, un avocat de partie civile effaré de constater que sa cliente avait servie de cible à une administration, qui lui répète en pleine face, que ses agents ont eu la bonne réaction en lui tirant dessus. Quant à moi j’ étais là pour témoigner, puisque j’avais aidé à la reddition de Christophe lors de la tentative d’évasion de 2001.Témoignage concis, carences du dossier, lacunes, omissions, mensonges et erreurs, je ne me suis privée de rien, j’ai dit tout ce que j’avais à dire, j’ai pu voir dans les yeux de plusieurs jurés une véritable empathie et certains d’entre eux m’ont souri du coin des lèvres…Je répète ici ce que j’ai dit dans un article du parisien ( édition val de marne) à savoir : que je remerciais les membres du jury qui ont délibérés 12 heures d’affilée, dont certains ont arrachés de haut vol cette condamnation à 10 ans pour Cyril, alors qu’il était clair que la présidente et le jeune procureur aux dents longues en espéraient le double. Maître Ripert a fait sauter tous les chefs d’inculpation les uns après les autres, ils ont été transformés en blessures volontaires et vol d’hélicoptère. Ce dernier chef d’inculpation a été remis en cause par Bernard Ripert qui plaidait le détournement mais, Pierre Lumbroso l’avocat de Cyril l’a reconnu et validé dans sa plaidoirie. A ce propos, je viens d’avoir un mail d’un juré suppléant il y a quelques jours qui m’a contactée après avoir trouvé mes coordonnées qui se trouvent sur tous les sites liés à la prison. Ce juré me dit en substance que sa prestation de service en tant que juré suppléant, ne lui avait toujours pas été payée contrairement aux autres jurés et que ces huit jours de procès lui avaient coûté 800 euros sur son salaire. En prime, il a reçu des menaces, à savoir 3700 euros d’amende à payer pour avoir quitté la salle d’audience, alors que c’est la présidente qui l’a foutu à la porte du jury devant témoins. Ce juré n’avait toujours pas de document officiel au moment où il m’a contactée. Tout ça, parce que cette courageuse personne, refusait de se faire complice de la partialité de la présidente, lorsque d’avance, d’après ce qu’elle a pu dire à ce sujet, celle ci influençait de façon ostentatoire les membres du jury tout en les traitant comme des chiens. Elle condamnait d’avance mes fils en aparté, le tout sur un ton méprisant, faisant des réflexions désobligeantes après chacune de mes interventions ou de celles des témoins à décharge. Ce qui a fini par excéder deux ou trois jurés même si c’est le seul qui a osé le lui dire. Voilà où nous en sommes. J’ajoute que si cette personne a le moindre problème pour avoir voulu respecter son éthique et ses valeurs, je me battrais à ses côtés…Je rappelle que ce juré qui n’a pas quitté le jury mais l’audience très en colère lorsque la présidente parlait de ma mère qui était une mère et une grand mère exemplaire, alors que couvait un incident majeur dans le box des accusés suite à ces désobligeantes paroles, mais également dans la salle. Je me suis levée et pris à partie la présidente à haute voix devant la salle, lui disant qu’elle ne savait pas mener ses débats et qu’elle provoquait l’incident. Je n’ai ni été évacuée, je n’ai pas été non plus poursuivie pour outrage à la cour alors que des policiers arrivaient en renfort. Vous pouvez trouver sur mon blog le lien où se trouve l’article du Parisien à propos des longues peines et mes remerciements aux jurés. Voici, maintenant, ma vision toute personnelle de ce que vous interprétez comme un paradoxe et qui n’est pour moi qu’un outil de plus pour extraire de l’inconscient collectif ses élans de cœur envers la réalité en le scotchant à un écran de télé qui lui aspire toute sa moelle affective, émotive et surtout réactive…Je rappelle qu’en 2001 lorsque j’étais convoquée à la brigade de répression du banditisme les deux flics qui m’ont interrogée sur la tentative d’évasion, m’ont indiqué que le FBI avait demandé un rapport et les enregistrements de la prise d’otages, ou quelque chose d’équivalent dans le cadre de l’étude de ce qu’on appelle communément le « syndrome de Stockholm »…
Je vous joins ma propre analyse liée au phénomène de cette série.



PRISON TRAITRE ET PRISON BREAK

PRISON BREAK, ou comment une série télévisée peut fédérer des millions d’euros tout en nourrissant une image déshydratée du monde, spectaculaire et stéréotypée qui se substitue à la réalité de tant d’hommes, de mes fils en particulier, qui continuent de crever dans les entrailles de la bête, dans la partie la plus douloureuse et opaque du colon, appelée quartier d’isolement…

FICTION : Les héros, deux frères emprisonnés, dont le cadet est venu sauver son frère condamné à mort, il s’est tatoué sur le corps les plans de la prison qui doivent servir à l’évasion de son aîné.

REALITE : Le « haro » jeté sur deux frères emprisonnés, dont le cadet a tenté de faire évader (2001) son frère condamné à vie, il a tatoué dans son cœur le plan du désespoir et de l’amour qui doit servir à l’évasion de son aîné.

Dans « Prison Break », outre l’élément affectif qui se dégage de la série, le drapeau des valeurs morales est brandi en contrepoids de cette histoire d’amour et d’évasion, planté dans l’émotionnel collectif, il imprime son imaginaire, qui, d’émotions chocs en émotions toc, s’appauvrit de jour en jour. Il abandonne la réalité de la vie au profit d’émotions fictives qui le rassurent quant à son identité.

Ce qui fait la force de cette fiction, sont ces deux histoires d’amour contrariées, entre les deux frères bien sur, mais plus que tout, ce drame « Shakespearien », ce « Roméo et Juliette » carcéral, cet interdit amoureux, entre le prisonnier et le médecin de la prison qui n’est autre que la fille du sénateur de l’état, dans lequel, chaque téléspectatrice (eurs) peut se reconnaître.
Le scénariste n’a pas oublié de médicaliser la réciprocité amoureuse, il rappelle à l’aide de « flashs back » judicieusement disséminés au fil des épisodes, les quelques petits problèmes de drogue et de dépression que la toubib a connu dans son « passé fictionnel », avant de travailler en prison.
Si elle aide son amoureux de prisonnier à s’évader, ce que chaque téléspectateur attend la langue pendante à chaque nouvel épisode, c’est parce que c’est une ancienne droguée.
Ouf ! La morale est sauve !
Dans NOTRE REALITE, lorsqu’une assistante sociale tombe amoureuse de mon fils aîné, qu’un surveillant, un directeur de prison, ou le psycho flic d’une brigade d’élite, s’émeuvent devant sa personnalité, le diagnostic claque comme un tir de flash ball, dans le dos d’un adolescent : c’est un syndrome de Stockholm, doublé d’une manipulation…Exit, le romantisme de la série et son cortège de sentiments sucrés et humides...

En filigrane apparaît dans la série, «la grâce» ultime, ce droit de vie ou de mort que le grand méchant sénateur, ce Dieu territorial, peut appliquer à tout moment du scénario, ce coup de fil quasi divin, tient le spectateur en haleine sur le tempo émotionnel et affectif.

Chacun(e) d’entre eux (elles) peut s’identifier aux personnages à travers cette histoire ayant pour ressort l’amour, la vie et la mort ainsi que la confrontation morale des axes du bien et du mal.
Ils s’émeuvent devant une série larmoyante, mais ne sont pas réactifs face à la réalité, ils n’y n’adhèrent plus, leur sensibilité télévisuelle a remplacée l’action, les effets spéciaux de la série comme ceux de beaucoup d’autres, de pubs ou de téléfilms ont pris le pas sur la réalité.
Dans la vraie vie, finis les effets spéciaux, les couleurs qui accrochent l’œil, mes fils et d’autres hommes continuent de souffrir ou de mourir de la barbarie carcérale, dans des quartiers d’isolement obscurs.
La burka cathodique, empêche les téléspectateurs de regarder la vie dans les yeux, ils les gardent définitivement baissés devant la nudité crue et violente de la (notre) terrible réalité. L’intégrisme télévisuel et émotionnel a guillotiné leurs sentiments.
Lors de la grand messe de « Prison break », l’excitation affective culmine, elle menotte devant l’écran des millions d’adeptes qu’elle enferme dans des émotions survoltées, nombrilistes et artificielles, les déconnectant de l’autre, de la réalité.
A force « d’électro émotions » hebdomadaires ou quotidiennes, de téléfilms en séries, les véritables sentiments disparaissent, au profit d’une sensiblerie improductive.
« Prison break » atteint des sommets financiers, grâce à l’ampleur de l’emprise émotionnelle, du séisme psycho affectif qu’elle suscite et, dans lesquels peuvent s’engouffrer, publicitaires, annonceurs de tout poil et autres « Merlins enchanteurs » du bizness sécuritaire et libéral. Cette série joue en virtuose sa partition affective, faisant exploser l’audimat, cet empereur de l’audience qui aspire de son énorme paille télévisuelle, l’imaginaire collectif des téléspectateurs.

Malgré l’incommensurable déséquilibre, j’assume seule, depuis des années le combat, afin d’obtenir un procès équitable pour mes enfants, dans un dossier instruit uniquement à charge, pour attirer l’attention sur des pratiques carcérales barbares et judiciaires injustes, dont les notions de droit et d’humanité ont été définitivement bannies.
Je veux également, démontrer que cette histoire de frères est une histoire de vie et d’amour, que mon fils Cyril est l’anti thèse du Caïn biblique qui tua son frère dans un accès de jalousie.
Dans la réalité un surveillant a été blessé parce qu’il avait tiré sur l’hélicoptère alors que cela était formellement interdit.
Nous sommes là, bien loin de la fiction de « prison Break » une fois de plus.
Nombre de nos représentants politiques, brandissent le droit des victimes en étendard, alors qu’ils ne les respectent pas, puisqu’ils s’en servent comme bouclier humain, s’abritant derrière celles ci, dés qu’ils veulent occulter une réponse à une question embarrassante, ou faire aboutir des mesures liberticides pouvant fertiliser la loi organique des finances (Lolf).
Enterré sous des excréments sécuritaires, le code de procédure pénal attend au fond des quartiers d’isolement que la démocratie torche sur l’étendard du droit, la « ré publique ».
Dans cette froide et clinique réalité, aucune identification possible, pas d’écran pour renvoyer les images de cet univers sombre, opaque et concentrationnaire, enfoui dans les catacombes de nos consciences endormies.



Qu’avez vous à dire au sujet de l’image médiatique négative donné à ce procès alors qu’il ne s’agit que d’un acte d’amour d’un frère envers son frère ?


Ah les médias ! Dés que je prononce ce mot me vient à l’esprit le dernier m’ayant écoeurée. Curieusement c’est une femme. Je dis curieusement, car ces dernières années pas mal de femmes ont été touchées par mon combat, même si elles ne prenaient pas clairement parti. Le côté mère qui se bat pour ses enfants leur parlait forcément. Donc, lors du procès de mes fils, une journaliste de France2 est venue me voir toute mielleuse, elle s’appelle Yasmina farber ou un truc du genre. Comme j’avais vu des confrères à elle quelques jours plus tôt dans le cabinet de pierre Lumbroso et que ceux ci avaient été honnêtes, je ne me suis pas méfiée lorsqu’elle s’est présentée m’a posé des questions et que Lumbroso qui m’a dit connaître ses pratiques ne m’a pas prévenu. Finalement, elle a pris en gros plan le petit hélicoptère en or que je porte autour du cou, symbole d’amour entre deux frères et du courage de la pilote et le soir, au journal de 20 heures, elle l’a présenté comme une ultime provocation de ma part…Heureusement, j’avais déjà parlé de cet hélicoptère sur un plateau télé sur une chaîne appartenant à l’ami de monsieur Sarkozy, ; celui qui l’a invité sur son yacht, ainsi que sur différentes stations de radio et dans des textes parus sur internet. Tout cela pour vous donner une idée de l’inféodation de certains journalistes ou de leur rédaction, au système politique. Mais ça non plus ce n’est pas un scoop…



Comment vont Christophe et Cyril après leurs condamnations respectives et comment voyez vous l’avenir ?


Ils vont comme des garçons qui ont pris pour l’un Christophe : 15 ans de prison auxquels viennent s’ajouter les 38 précédents. Quant à Cyril le second, il va comme quelqu’un à qui l’on vient d’annoncer sa mort imminente, sauf que là, elle n’est pas liée à une quelconque maladie. Je rappelle ici qu’il y a peu, un jury populaire lui avait laissé entrevoir, pour un court instant, un bout de cet horizon que vous évoquez dans votre question, sous le nom d’avenir. Je serais tentée dans ces conditions de reprendre une célèbre phrase de Dante :
« Perdez tout espoir l’enfer c’est ici et maintenant. »
Sauf que moi, sans horizon je ne peux vivre. Je sais que l’espoir est à double tranchant, il peut être aussi un moyen de pression et de désespoir également, la mythologie Grecque nous le rappelle fort bien, elle qui avait placé l’espoir dans la boite de Pandore avec bien d’autres maux…Mais, comme beaucoup d’entre nous d’ailleurs, je ne peux vivre sans, sauf que je refuse de rester là, les bras ballants, à attendre en priant ou pleurant les deux genoux à terre, je me bats debout pour matérialiser cet espoir. Je ne sais pas comment font mes fils auxquels on a gommé l’horizon. Pour ma part, je m’accroche à ce minuscule morceau de bouée, flottant sur la déferlante des injustices, au gré des luttes que j’appelle sursaut d’humanité… d’où qu’il vienne, je l’espère, je l’attends …



Vous sentez vous soutenue dans le combat que vous menez pour la dignité de vos fils ?


Oui, en général j’ai été soutenue même si cela ne s’est pas fait de la façon et aussi vite que je l’aurais voulu. Dans un premier temps l’association Ban public, portail d’information, m’a aidée à envoyer des courriers aux parlementaires ce qui prend un temps fou vu leur nombre. Seule, cela m’aurait été impossible. Ensuite, elle a toujours pris le relais en faisant paraître tous les textes que j’ai écrit, les articles presse et radio et tout ce qui tourne autour de cette histoire avec la régularité d’un métronome. Elle m’a permis d’aller débattre dans une fac de droit avec des futurs magistrats, dans des lycées et de rencontrer un nombre incroyable d’étudiants en sociologie, sciences humaines, sociales etc. J’ai pu leur parler de cette réalité que personne ne veut entendre, même si je doute que cela ait pu changer leur vision du système. Mais, je reste persuadée que quelque part dans leur tête l’information est là, tapie…
Ban public m’a permis de rencontrer des représentants de l’Acat, des droits de l’homme et la sénatrice Alima Boumédienne Thierry. Ensuite, alors que je ne m’y attendais le moins du monde, l’Acat (action des chrétiens pour l’abolition de la torture) m’a aidé à soutenir Cyril lorsqu’il faisait sa grève de la faim, qui a duré plus de trois semaines, pour pouvoir espérer quitter la prison de Rouen où ses conditions de détention étaient particulièrement pénibles. (prison où un détenu a mangé les poumons de son codétenu…)
Auparavant, il avait déjà fait trois mois de mitard sans un seul jour dehors, soit plus de 90 jours confiné dans 3 ou 4 m2 carrés, sans fenêtre toujours pour dénoncer ses conditions de détention et son excentration ainsi que les exactions et atteintes à sa dignité. Je profite de ces lignes pour remercier l’Acat et Ban public une nouvelle fois.
Le nouvel observateur aussi m’a aidé quelque peu en relayant l’Acat à travers leurs lignes et en me consacrant tout un article dans leur journal et sur leur site. L’Oip qui nous a assisté dans nos recours administratifs contre la mesure d’isolement abusive alors que de notre côté nous réfutions les allégations mensongères de l’administration pénitentiaire concernant Cyril. Le groupe Mialet m’a aidé à sa façon, en me permettant d’interpeller plusieurs hommes politiques au cours de colloques auxquels il me faisait convier. Grâce à cette mobilisation, nous venons de gagner devant le tribunal administratif la fin de la mesure d’isolement de Cyril et l’administration pénitentiaire est condamnée à verser la somme symbolique de 1000 euros à mon fils pour les dommages subis...
Je remercie les quelques trois journalistes, de presse écrite et radios confondues, qui a leur manière et avec le manque de liberté qui caractérise cette profession, m’ont aidée chaque fois qu’ils ont pu. J’ai aussi fait partie de l’Envolée, radio associative, où durant presque quatre ans j’ai participé à une émission adressée aux prisonniers, tous les vendredis soirs durant une heure et demie. Dans cette émission, je n’arrêtais pas de dénoncer l’isolement et les abus en tout genre perpétrés par l’administration pénitentiaire, dés que je recevais une lettre détaillée et signée d’une personne détenue. Olivier et Hafed mes amis de la bande, décortiquaient de façon beaucoup plus politisée, les mécanismes régissant les systèmes coercitifs et liberticides de notre société. Mes interventions m’ont valu quelques inimitiés avec l’administration pénitentiaire, mais ont permis de faire cesser certaines pratiques contre mon fils Cyril et quelques autres aussi, sous peine d’être dénoncées sur les ondes hertziennes. Olivier a également retranscris sur papier la totalité du procès auquel il assisté de bout en bout. Ces deux garçons ont été d’un grand secours pour moi dans mes moments de doute, ils m’ont aidé à désamorcer certaines tensions stériles, pour que j’embrasse une vision plus large de la situation carcéralo judiciaire…




Que réclamez vous pour que les choses s’améliorent ?


Je réclame beaucoup plus de clarté sur ce qui se passe intra muros pour que surveillants et détenus puissent cohabiter en bonne intelligence. Je pense en outre que tant que le problème crucial de la réintégration des personnes ne sera pas pris à bras le corps, les longues peines resteront une mesure mortifère permettant aux personnes détenues, de faire des années durant le tour de leur tombeau.
Si ces personnes ne meurent pas au cours de leur détention, comme rien ne leur aura été proposé en amont, en terme de réintégration sociale, le jour de leur sortie elles seront marquées par une date de péremption sociale, elles subiront ce label discriminatoire à perpétuité. En attendant, certains d’entre elles continueront de fabriquer dans leurs têtes des milliers de grappins, de cordes, d’échelles, de tunnels et d’hélicoptères pour se dessiner un morceau d’horizon le temps de leur enfermement à la longueur infinie...
Pour ma part, je fais des choses à mon petit niveau tout en essuyant des bâtons dans les roues en tant que « persona non grata » au sein du milieu carcéral. J’ai monté une association pour des femmes sortant de prison puisque rien n’est fait pour elles ou très peu de choses, ou bien alors ce qui est fait est pensé par des hommes. Je veux me servir de ce qui m’a servi à moi, modèle de rédemption sociale, au regard de mon parcours de vie, et ça, celui ou celle qui n’a pas cette expérience ne peut le faire à ma place. Il s’agit de travailler avec ces femmes et leurs enfants en amont de leur sortie, voire au début de leur incarcération, avec les partenaires existants : Spip, administration pénitentiaire, associations intervenants sur place et groupes d’auto support, etc. Les femmes ne doivent plus se retrouver à leur sortie, avec comme tout bagage d’avenir un ticket de métro en poche et leurs vêtements jetés au fond d’un sac poubelle comme on a pu le voir dans le documentaire diffusé par Canal+ lors des états généraux sur la prison. Sinon, les rapports sur la condition pénitentiaire et la réintégration des personnes, pour employer la formule consacrée, resteront accablants et rien n’avancera vraiment...
J’en ai marre d’user mon énergie dans une guerre perdue d’avance contre les institutions, je veux passer à plus de douceur et d’efficacité en mettant mes compétences au service de ceux qui en ont besoin.

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29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 09:05

lu sur le blog de Jean Pierre Morichaud

L'étude sanitaire sur les cancers autour du site nucléaire du Tricastin s'est conclue en juin 2010, et par une sur-incidence significative du cancer du pancréas dans la zone d'étude, comparée aux quatre départements limitrophes et à toute la France. 195 cas de mortalité depuis 1990, 57 cas de morbidité entre 2004 et 2007, 39 cas d'incidence (nouveaux cas)dans la même période ; soit un total de 291 cas à étudier. Il serait dommage de ne pas enquêter  en détail sur tous ces cas répertoriés : conditions de vie antérieur, lieux de travail, de résidence. Madame Thébaud-Mony, chercheur sur « cancers et environnement » à l’Inserm, a très bien développé ces arguments dans la revue de la Criirad d’octobre 2010, le Trait d’Union.

Les questions qui se posent et qui peuvent enrichir nos connaissances du cancer du pancréas sont les suivantes :

-- l'évolution du taux de mortalité depuis 1990,

-- la répartition géographique des cas entre AREVA à l'est de la zone et GERFOR à l'ouest. À Tchernobyl on a constaté de nombreux cas de diabète chez les survivants. Le diabète est dû à une insuffisance d'insuline laquelle est une hormone produite par le pancréas. Il serait important de savoir si cette perturbation est accompagnée de cancers du pancréas. La société Gerflor est une grande usine de production de dalles et de revêtements en PVC, qui contient des phtalates réputés aujourd'hui comme des perturbateurs endocriniens.

-- le PCB dans le Rhône et d'autres polluants, le fluor chez Areva, la pollution de l'air le long de l'autoroute A7 ... peuvent être envisagés.

-  un tri des résultats selon l'âge des malades serait aussi profitable.

 

L'un d'entre vous ou un chercheur  de votre entourage veut-il se charger d'une telle étude ?

A quel prix, dans quels délais, à soumettre au financement du conseil régional Rhône-Alpes et des communautés de communes voisines du Tricastin ?

 

Se faire connaitre auprès de Jean-Pierre Morichaud, membre de la  Commission Locale  d’Information (sur le nucléaire) en Tricastin , tél : 0670325913,  Il a publié en 2009 : « Itinéraire d'un militant écoligiste,pour la vie sur la planète", disponible aux Editions Yves Michel. 

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