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  • : Le blog du laboratoire anarchiste est un blog actif a propos de l'actualité sociale
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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 07:55

Reçu par un lien cet article du journal " le monde". Commentaire de l'une des réalités du laboratoire, on ne peut attendre de l'Etat  respecte les individu-e-s. Depuis des années certain acceptent les subventions( soit de la région, soit celle de l'europe) de celui-ci pour jouer aux contestataires. Voilà la seule chose qu'on est en mesure de dénoncer. Il faudrait que ceux ci cesse d'être complice . La lutte de classe ne peut pas être subventionnée.

 

 

Pour la première fois à Paris, trois jeunes de 17 ans, et deux de 19 et 20 ans, mineurs au moment des faits qui leur sont reprochés, étaient renvoyés devant le tribunal correctionnel pour mineurs (TCM), vendredi 6 avril. Ils comparaissaient dans ce procès à huis clos pour vol en réunion. Cette nouvelle juridiction controversée a été instaurée par la loi du 10 août 2011. Elle remplace le Tribunal pour enfants voulu par l'ordonnance de 1945 et est réservée aux mineurs de 16 à 18 ans, récidivistes, et dont la peine encourue est égale ou supérieure à trois ans d'emprisonnement.

"On fait primer le répressif sur l'éducatif, ce qui n'est pas du tout dans l'esprit de l'ordonnance de 1945", dénonce l'avocate d'un des accusés, Me Pascale Bisson. Son client a été relaxé, mais elle déplore que "la plupart des infractions mineures passent dorénavant par le tribunal correctionnel uniquement parce qu'il y a récidive".

Ce tribunal est composé de trois magistrats professionnels, dont au moins un juge pour mineurs et deux autres magistrats non spécialisés. "Pour l'audience de ce matin, je suis bien tombée. Mais on peut avoir en face de soi un juge de l'expropriation ou de l'application des peines, qui n'est pas spécialisé dans le droit des mineurs et qui ne connaissent pas forcément la philosophie de l'ordonnance de 1945", s'inquiète Pascale Bisson.

 DES PEINES PLUS LOURDES

Le risque de cette non spécialisation : que les peines prononcées soient plus lourdes qu'au tribunal des enfants, selon Catherine Sultan, juge des enfants et présidente de l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF) : "Les magistrats n'ont plus aucune marge de manœuvre, car c'est la loi qui va fixer tout le cadre d'application des peines. Cette juridiction sert à rapprocher le traitement réservé aux mineurs à celui des majeurs."

La juge regrette que le parcours personnel du mineur ne soit plus décisif. "On décide en fonction de l'acte, alors que la logique de la justice pour enfant veut que l'on juge d'après une personnalité. Cette justice, qui normalement est plus souple, va maintenant s'appliquer de manière systématique", accuse Catherine Sultan.

Les deux assesseurs citoyens non professionnels devant qui comparaissaient les mineurs au tribunal pour enfants ont été supprimés. Catherine Sultan dénonce une professionnalisation de la justice : "C'est paradoxal, car on dit que l'on veut une plus grande participation des citoyens dans la justice, mais on les écarte". Elle constate qu'aujourd'hui que "tout le système est sous-tendu par l'idée que le mineur de 2012 ne serait pas celui de 1945, car il commettrait des actes de délinquance plus jeune. L'orientation des textes législatifs et les moyens mis en œuvre tournent exclusivement autour de l'enfermement, mais la prison est une réponse rapide et systémique qui n'est pas forcément une bonne réponse pour la société et pour le mineur lui-même."

Pour le ministère de la justice, ce nouveau tribunal devrait dégager "une plus grande solennité" et une importante "charge symbolique". Depuis janvier 2012, une quarantaine de mineurs ont été jugés par ces nouveaux tribunaux.

Anna Benjamin

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 20:24
Brosso - Valchiusella 1998-2012 20 marzo 1998: Baleno muore in una cella del carcere delle Vallette. Pochi mesi dopo, Sole sceglie di seguirlo. Il loro amore per la libertà vive nei nostri cuori e nelle nostre lotte.

sole_baleno_2012web.jpg

Sabato 7 Aprile 2012
Salone Polivalente - Brosso (Valchiusella)

- dalle ore 16.00:
“Esperienze di autogoverno nelle Alpi”
con Walter Ferrari. Conferenza/dibattito
Proiezione del documentario: “Petite chronique des Escartons” (regia di Maria Maillat - 2008).
La federazione degli Escartons: quattro secoli di autodeterminazione a cavallo delle Alpi (alla faccia di chi dice che senza Stato non si può vivere!)

- ore 19.00:
Aperitivo musicale con la Banda degli Ottoni a scoppio (fiati - Mi).

A seguire: cena.

- ore 22.00: Concerto con Dialcaloiz (Rock resistente dalla Valsusa).

Domenica 8 Aprile 2012
Dalla Piazza del Comune di Brosso (Valchiusella)

partenza alle 9.30: Camminata in ricordo di Sole e Baleno.
Pranzo al sacco - musica - info a cura della Cassa AntiRep delle Alpi occidentali.


Alpi Libere
Ribelli del Canavese
Nunatak
Cassa AntiRepressione delle Alpi occidentali

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 20:15

[Affiche] : La fin des illusions
(Le 4 avril 2012)

La fin des illusions

Indy Nantes, mercredi 04 avril 2012

Les fins de mois sont déjà difficiles à boucler, et voilà qu’on nous promet de tous côtés une nouvelle cure d’austérité à ingurgiter en se pinçant le nez, et surtout sans broncher. En somme, un mal nécessaire pour sauver de la tempête cette foutue galère dans laquelle nous ramons depuis trop longtemps.

Dans ce monde à l’envers, le problème ne serait pas qu’un petit nombre s’enrichisse sur le dos des autres, mais de ne pas se résigner aux miettes qu’on nous octroie. Ce ne serait pas la marchandisation de tout et de tous, mais que certains passent à la caisse sans payer. Ce ne serait pas le règne de la politique, mais que des révoltés luttent pour une société sans gouvernants ni gouvernés, sans maîtres ni esclaves.

Dans ce monde à l’envers, l’inacceptable ne serait pas de saturer la terre de poisons industriels et nucléaires, de bombarder très démocratiquement des populations entières, de tuer et mutiler des milliards d’êtres humains au turbin. Ce serait de vouloir briser la routine de l’exploitation et de la domination, pour enfin commencer à expérimenter un monde fait de liberté et de réciprocité.

Car face à nous, chaque fois qu’on ne courbe pas assez la tête, il y a la matraque et ses souteneurs pour tenter de nous faire rentrer dans le rang. Face à nous, les uniformes occupent militairement les quartiers, mènent la traque avec fichiers et caméras de surveillance, multiplient contrôles et tabassages.
Alors, qui n’a jamais pensé à leur rendre coup pour coup, qui n’a jamais caressé le désir d’en finir avec les chiens qui gardent l’ordre et les privilèges des puissants ?

Face à nous, quand on refuse de crever bien sagement à petit feu, l’Etat brandit sans cesse la menace de la prison. Incarcérés parce qu’on a pas respecté la sacro-sainte propriété, enfermés parce que dépourvus du petit bout de papier adéquat, embastillés pour avoir craché notre rage à la gueule de l’autorité.
Alors, qui n’a jamais rêvé que les taules soient rasées ? L’attaque de comicos ou de prisons ne fait-elle pas partie des réjouissances lorsqu’éclatent des soulèvements, ici ou ailleurs, comme l’an dernier en Tunisie ?

Du 14 au 22 mai 2012, six camarades passeront en procès à Paris sous l’accusation d’association de malfaiteurs à finalité terroriste. Les faits concernent la tentative d’incendie d’un véhicule de keufs en 2007 pendant la dernière mascarade présidentielle, et un sabotage de la circulation des trains lors du mouvement anti-CPE en 2006. Ils sont également accusés de fabrication de fumigènes artisanaux et crève-pneus destinés à une manifestation devant la prison pour étrangers de Vincennes en 2008, ou encore d’avoir eu entre leurs mains des manuels de sabotage, du chlorate et des plans originaux de la prison pour mineurs de Porcheville (Yvelines).

Un abîme sépare ceux qui s’insurgent pour se libérer, et ceux qui frappent dans le tas pour défendre, consolider ou conquérir le pouvoir, c’est-à-dire l’Etat, les patrons et leurs concurrents.
Alors, parce que la liberté est le crime qui contient tous les autres, que chacun exprime sa solidarité de la manière la plus adéquate.

Contre le terrorisme d’Etat,
Que crève le meilleur des mondes !

Suivant


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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 09:23

lu sur le blog même pas peur

Balade anti- électorale à Grenoble
"Le samedi 31 mars, aux alentours de midi, nous avons joyeusement déambulé dans les rues de Grenoble contre les élections et leur monde. Sur notre chemin, en ont pris pour leur grade : le Dauphiné Libéré, la nouvelle permanence PS, Pôle Emploi, banques, agences d’intérim, d’immobilier et de sécurité. C’est à coup d’huile de vidange, de peinture, de compost et de fruits pourris que nous avons redécoré les devantures de nos cibles. Un texte a été diffusé durant la balade, que nous postons à la suite.

A cinquante, il est possible de reprendre la rue l’espace de quelques minutes. Et si on s’y mettait à plus ?

Pas d’élections sans bordel ; à bientôt dans la rue !

[TEXTE] Pourquoi sommes nous dans la rue aujourd’hui ?

A quelques semaines du premier tour des élections présidentielles, au moment où les candidats de gauche comme de droite examinent les derniers sondages, nous sortons dans la rue pour réaffirmer que nous n’irons pas voter. Nous n’irons pas voter pour ces spécialistes de la politique qui prétendent pouvoir gérer la vie de millions de gens ; nous n’irons pas voter car nous refusons le monde qu’ils nous proposent, enfin nous n’irons pas voter car notre imagination et nos désirs débordent de leurs bulletins de vote. La démocratie représentative n’est qu’une instance de gestion de la société ! Nous voulons vivre et pour cela nous pensons qu’il est primordial de reprendre en mains nos existence, commencer donc par refuser de déléguer. Nous voulons un changement global de ce monde ; décider de notre avenir ne peut être le fait d’un programme de parti, cela doit être le fruit d’une organisation collective à la base, en luttant contre toutes les formes de pouvoirs et de contrôle. Nous ne croyons pas en une insurrection civique, car l’histoire nous l’a montré, on ne peut utiliser les instruments du pouvoir pour le renverser. Il faut pour cela lutter concrètement en s’organisant collectivement. S’organiser contre les partis, de gauche comme de droite, qui ne voient dans la démocratie représentative qu’une manière de s’approprier le pouvoir. Ces experts qui veulent nous faire croire que la politique se joue dans des salles de réunions et des bureaux de vote, alors qu’elle n’existe que réellement dans la palabre et le vivre ensemble. Laissons les patauger dans leurs sondages, et reprenons notre droit à décider dans nos villages, nos quartiers, les écoles et les entreprises... S’organiser contre le travail présenté comme seul horizon, comme seul épanouissement d’une vie sans surprise. Le travail comme seul rapport au monde, comme seul rapport aux autres. Nous devons nous réapproprier et mettre en commun nos compétences et nos savoirs faire, pour ne plus les laisser aux exigences de la marchandise et du contrôle. Ne plus accepter que toujours plus de gens soient obligés d’aller taper à la porte d’un pôle emploi, soumis à des boulots de merde qu’il faut bien accepter pour ne pas être rallier, pour toucher cette thune par laquelle ils nous font marcher droit. Parce que oui, la réalité de ceux et celles qui n’ont pas de travail c’est bien souvent la misère économique, mais aussi sociale et affective. Finalement une dépendance toujours plus accrue au système responsable de cela : quand t’as pas de thunes tu t’accroches au moindre billet. Les discours actuelles sur la crise, présents dans la bouche des politiques, et relayés par tous les médias dominants, veulent nous faire croire que l’on traverse une période difficile, mais que l’on doit rester confiant dans le relance de la croissance, que ça ira mieux demain ! Mais nous avons compris que la crise n’est qu’une phase normale du fonctionnement normal de l’économie capitaliste. Une phase de plus dans laquelle les plus pauvres trinquent sévèrement pendant que les grosses fortunes réalisent des records de bénéfices. La crise n’est finalement qu’une façon supplémentaire de nous contraindre au silence, à l ’attente, au calme, à être « responsable ». Années de plomb ou années à fric qu’importe, nous refusons que nos existences vacillent au gré des fluctuations d’un capitalisme mondiale. Pour mettre à bas ce système, il nous faut désormais nous organiser sans argent ou plutôt contre l’argent, car il est la source majeur de notre malheur. Nous devons donc développer les solidarités, les combines et les pratiques qui puissent permettent en fin de compte de rendre les dispositifs de domination obsolètes. Cela veut dire se poser de manière commune certaines questions. Celle de la nourriture par exemple, pour ne plus être dépendant d’une agriculture productiviste et d’une bouffe de plus en plus industrielle. Mais c’est aussi la question du logement ; retrouver la possibilité d’habiter un espace qui nous convienne, nous ne voulons plus choisir entre la rue et un appart pourri. Nous refusons de croire que la vie la plus épanouissante se joue entre les quatre murs d’un trois pièces, dans une propriété aseptisée au sein d’un quartier sans âme. Pour faire accepter les cadres et mater les colères, toutes les formes de pouvoir, et nos « démocraties » ne sont pas en reste en la matière, s’entourent de vigiles, de policiers, de militaires... et aujourd’hui grâce à l’apport des nouvelles technologies, ce sont les caméras, les puces RFID... autant de possibilités de contrainte. Mais notre meilleure police c’est nous même, c’est notre façon d’accepter le « moins pire des mondes » et d’être prêt à le défendre même lorsqu’il nous broie. Il est grand temps de retrouver ensemble le courage de le combattre.

Le monde capitaliste se craquelle de part en part, les peuples du monde entier refusent de courber l’échine sans rien dire, mais il ne tombera pas seul ! S’organiser pour renverser ce système ne passera pas par les urnes, mais dans la pratique collective : dans les mouvements sociaux, dans les luttes en tous genre, dans les assemblées et dans la rue. Nous devons rendre présents tous ces gestes, les multiplier et les faire résonner entre eux jusqu’à ce qu’ils débordent..."



http://grenoble.indymedia.org/2012-04-02-balade-anti-electorale-a-Grenoble
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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 21:56

*les anarco syndicalistes de la CN AIT espagnoles dans la grève générale

du 29 mars

(D'après les informations publiées sur le site http://cnt.es/)


 Ces quelques infos sont bien sûr loin d'être exhaustives, et ne rendent
pas compte de l'ensemble de ce mouvement de grève, qui a été
particulièrement suivi. Ainsi, ce court bilan ne reflète pas du tout la
répression, qui fut assez féroce, ni les actions menées par l'ensemble des
travailleurs, syndiqués ou non. De même, c'est ailleurs qu'il faudra
chercher des informations sur la grève dans les petites villes et zones
rurales.


 Pour commencer quelques remarques synthétiques :

- Cette grève est un succès au sens où elle a été massivement suivie, dans
tous les secteurs, bien plus que ne l'admettent le gouvernement et les
médias dominants.

- La journée de grève générale a été préparée en amont, par un effort de
propagande et d'organisation d'assemblées. Les actions collectives ont
souvent commencé la veille, et les piquets (généralement bloquants ou
filtrants) ont été tenus tout au long de la nuit du 28 au 29.

- On constate que pour rendre la grève effective il faut souvent une
intervention militante directe (venir fermer la boite ou appeler les
travailleurs à la grève de vive voix) sans laquelle les pressions
médiatiques, étatiques et surtout patronales parviennent à dissuader une
partie du personnel de faire grève.

- L'union avec les syndicats alternatifs (dont la CGT "rouge et noire") n'a
pas été systématique ou proclamée au sommet, elle a été réalisée (ou pas) à
la base, au niveau des villes ou des entreprises selon les cas, et a revêtu
des formes et des degrés divers.

- Quoi qu'il en soit, force est de constater que la section espagnole de
l'AIT est loin d'être l'organisation sectaire et coupée du monde que
décrivent ses adversaires. Au contraire, le modèle syndical radicalement
différent qu'elle défend (sans permanents, délégués ni subventions) agrège
autour d'elle une fraction non-négligeable du mouvement des travailleurs.

- En revanche, les impressionnants cortèges "rouges et noirs" de Madrid et
Barcelone ne doivent pas masquer le fait que l'anarcho-syndicalisme reste
une pratique minoritaire face aux centrales plus ou moins enfoncées dans la
bureaucratie et l'intégration à la gestion du système. Par ailleurs la CNT
n'est pas à l’abri de ces dérives.



 *Andalousie*


 *Séville* (405 000 hab.)

- piquets CNT concentrés sur l'hôtellerie et le commerce

- tournée des entreprises ouvertes pour appeler les travailleurs à la grève

- affrontement sur un piquet provoqué par la police

- entreprises fermées par les militants, parfois à la demande des salariés

- manif CNT/CGT/SAT (Sindicato Andaluz de Trabajadores)/USTEA (syndicat
alternatif andalous)/15M ("indignés") et partis d'extrême gauche
(participation nombreuse)


 *Cordoue* (325 000 hab.)

- piquets mobiles CNT devant plusieurs supermarchés et banques

- piquets unitaires, blocage du dépôt de bus chargé par la police

- "bloc critique" nombreux dans la manif unitaire


 *Grenade* (237 000 hab.)

- plusieurs piquets CNT, blocage d'entreprises en conflit avec la CNT (dont
les supermarchés Mercadona)

- manif CNT : 600 pers., fermeture d'entreprises sur le parcours de la
manif. Assemblée populaire dans un quartier ouvrier


 *Jaén* (117 000 habitants) :

- piquets CNT bloquant l'activité d'une zone commerciale, et devant divers
supermarchés

- piquet CNT/SAT devant la sécurité sociale

- manif CGT/CNT/SAT/USO (Union sindical obrera, troisième syndicat espagnol)

- le soir rassemblement devant le siège du PP puis de la confédération
patronale


 *Sanlúcar de Barrameda* (64 000 hab.)

- assemblées populaires hebdomadaires auparavant

- manif CNT/SAT : 3 000 pers.

- picquets CNT et blocages, avec des "indignés", des membres du SAT et des
CCOO et des non-encartés

- Assemblée-meeting CNT : 200 pers.



 *Castille et Leon*


 *Valladolid* (318 000 hab.)

- piquets CNT dès la nuit dans plusieurs zones industrielles, piquet mobile
faisant le tour des usines et services publics. Piquets CNT/CGT

- blocage de l'imprimerie d'un quotidien régional

- piquet UGT/CCOO/CNT au dépôt des bus urbains

- rassemblement CNT devant le pôle emploi

- manifestation unitaire : 50 000 pers., dont 2 000 dans le cortège CNT

- meeting commun CNT/CGT/Bloque obrero (communistes)/Assemblée des étudiants


 *Salamanque* (159 000 hab.)

- piquets CNT au centre ville et dans plusieurs entreprises dès la veille
(et la nuit), puis dans les facs et devant un magasin Carrefour, quelques
affrontements avec la police et des jaunes, une zone d'activités barricadée

- blocage de plusieurs axes routiers

- manif CNT (rejointe par des membres de l'UGT et des CCOO) la veille et le
matin : 3 000 pers. dans les deux, fermeture de commerces non-grévistes par
les manifestants

- blocage d'un magasin Corte Inglés

- manif unitaire : 15 à 20 000 pers, bloc CNT : 500 pers.


 *Burgos* (178 000 hab.)

- piquets unitaires CNT/CGT/UGT/CCOO/15M/libertaires

- blocage du service minimum des bus

- violences policières

- les piquets CNT/CGT décident de marcher vers le commissariat pour libérer
les camarades


 *Cantabrie*


 *Santander* (183 000 hab)

- piquets CNT/CGT dans les gares et dépôts de bus

- fermeture militante de supermarchés

- le cortège CNT/CGT (800 pers.) se sépare de la manif unitaire



 *Torrelavega* (56 000 hab.)

- une camarade blessée (poignardée) par un patron lors d'un piquet devant
un hôtel

- grève suivie à près de 100% dans tous les secteurs

- piquets CNT et unitaires

- manif : 2 500 à 3 000 pers., bloc CNT : plusieurs centaines




 *Madrid* (3 413 000 hab.) et son agglomération

- minuit : manif CNT/Assemblée populaire (issue du mouvement 15M) et autres
collectifs

- nombreux piquets CNT, tournée des entreprises des zone industrielles de
Villaverde, Getafe et Los Angeles, quasi-paralysées. Charges policières,
blessés et arrestations.

- piquets CNT/CGT dans plusieurs entreprises

- blocage d'une autoroute

- piquet unitaire au dépôt de bus (400 pers.)

- manif CNT/CGT/Solidaridad obrera/Sindicato asembleario de sanidad/15M et
autres collectifs : 50 000 pers.



 *Catalogne*


 *Barcelone* (Catalogne, 1 622 000 hab.)

- plusieurs piquets CNT puis piquet unitaire place Catalunya, puis piquets
mobiles dans le centre ville

- manif CNT (les deux, y'a eu une scission)/CGT : 20 000 pers. Les flics
ont dissout la manif par la force alors qu'elle tentait de rejoindre la
manif unitaire


 *L'Hospitalet de Llobregat* (Catalogne, 257 000 hab.)

- piquets mobiles CNT/15M devant des supermarchés pour les faire fermer

- la CNT envisage d'appeler à un boycott local des entreprises restées
ouvertes



 *Valence* (796 000 hab.)

- grève suivie à 75%

- piquets CNT dans la principale zone commerciale (300 pers.)

- piquets volants mais la plupart des entreprises sont déjà bloquées

- manif : 200 000 pers.


 *Camp de Morvedre *(communauté autonome de Valence, 82 000 hab.)

- piquets CNT et "bloc critique" (CNT/CGT/Coordinadora sindical
obrera/15M/Jovenes sin futuro)

- blocage de rond-points

- manif regroupée à Valence



 *Guadalajara* (Castille la Manche, 81 000 hab.)

- piquets organisés avec "indignés" et autres collectifs, donnant lieu à
des affrontements avec la police

- manif : 8 000 pers.



 *Malaga* (Malaga, 568 000 hab.)

- le "bloc critique" (1 000 pers.) se sépare de la manif et se transforme
en piquet mobile, fermant plusieurs entreprises, et termine par une brève
occupation de la gare.

 *Saragosse* (Aragon, 701 000 hab.)

- piquets CNT, fermeture d'entreprises

- rassemblement des syndicats rouges et noirs/alternatifs le matin

-manif : 15 000 pers.



 *Cartagena* (Murcie, 214 000 hab.)

- piquets

- cortège CNT (200 pers.) dans la manif unitaire



 *Bilbao* (Euskal Herria, 353 000 hab.)

- piquet CNT (100 pers.) devant El Corte Inglés, rejoint par d'autres
syndicalistes

 *Levant* (région)

- cortèges libertaires (sans la CGT) dans les manifestations


  Même genre de participation à Mérida, Badajoz et Cacerés (Extrémadure),
Aranjuez (communauté autonome de Madrid), *Margen Izquierda, Durango,
Donostia, Gasteiz, Irun (pays basque), aux Canaries, et en fait à peu près
partout.*
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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 09:38

En écho à certaines luttes actuelles de réappropriation du territoire par des anti capitalistes

L’écologie : consolidation ou fragilisation du capitalisme ? »

Dans la visée d’une analyse de la pertinence politique de l’écologie, on pourrait distinguer deux attitudes critiques, divergentes dans la méthode. L’une consisterait à partir de ce fait : la récupération massive de l’écologie par le capitalisme en disqualifierait nécessairement la pertinence politique : si elle se fait récupérer à ce point, c’est que l’écologie elle-même contient ce qui la rend adéquate à l’économie capitaliste. Or, on ne peut prétendre éclairer ce qu’est réellement l’écologie en la collant d’emblée au type d’utilisation qu’en font le capitalisme et les partis qui s’en réclament. C’est là un vice de méthode rédhibitoire qui prend pour acquis ce qui justement doit être mis en question : est-ce bien d’écologie dont le capitalisme nous parle ? Ce genre d’analyses, fréquentes aujourd’hui, font de l’« écologisme » le nouvel ennemi des partisans d’un changement politique radical.

À cette méthode, qui n’analyse pas les potentialités politiques et conflictuelles de l’écologie, s’oppose une autre méthode, une autre disposition subjective, celle que j’ai essayé d’adopter dans ce texte, que l’on qualifiera de « pragmatiste » : attitude où il s’agit, non pas de dire ce qui est, mais de saisir dans l’expérience les choses se faisant, les lignes de tensions, les possibilités -c’est-à-dire aussi l’inattendu- que recèlent une situation. Le présent texte ne consiste donc pas à témoigner fatalement de ce qui est (ou serait : la récupération définitive de l’écologie par le capitalisme vert), mais plutôt à saisir et faire sentir les tendances et les virtualités contenues dans la référence de plus en plus large à l’écologie.

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Nul ne sait ce que peut l’écologie
Le Sabot, N°6, http://lesabotblog.blog-libre.net/

Pour prolonger la lecture, vous pouvez consulter le blog : http://communisme-ecosophique.rev... qui réunit des textes qui touchent, de près ou de loin, à la recherche d’une hybridation entre communisme et écologie.

L’article qui précède a été publié dans le n° 6 du Sabot.

Après de longs mois d’attente, le 6ème numéro du Sabot est enfin disponible ! Nous imaginons combien cette attente a pu être pénible pour les camarades qui nous rangent définitivement dans « le camp des syndicalistes et des démocrates ». Ils ne seront pas déçus.
Quant à ceux qui, de l’autre côté, nous classent dans le camp des hurluberlus et des « totos ». Ils trouveront aussi matière à délectation.
Il va de soi que nous assumons pleinement chacun de ces termes infamants.
Pour tous ceux-là et les autres, on peut trouver dès à présent Le Sabot à Rennes : Au papier Timbré, à La cour des miracles, chez Alphagraph, Planet IO, etc. Mais aussi à Bécherel, au chaudron. A Nantes : librairie vent d’ouest, bar la perle. A Lorient, à Paris,... 60 pages / 3 euros
Contact : le-sabot@no-log.org
Blog : http://lesabotblog.blog-libre.net/

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 08:56

 

Le Chefresne : plats de résistance locaux pour les résistants à la THT

 

« Je ne sais pas s'ils vont arriver à tout manger », s'enthousiasmait Jean-Claude Bossard, samedi matin, après une nuit rythmée par le passage des voitures devant sa maison, au fond des bois aux 9 000 arbres plantés il y a 20 ans par Marcel, son père. Ballet de véhicules d'anti-THT venant s'installer sur le site de la peupleraie menacée. Ou simplement conforter les occupants de la plate-forme et du vaste hamac, dormant tant bien que mal, dans les arbres. Un ballet qui allait prendre, dans la matinée, une autre forme de résistance avec des plats de résistance apportés par « des gens de Maupertuis, de Percy, de Montabot, de Montbray, d'Hambye, du Chefresne aussi qui n'ont peut-être pas le courage ou le temps d'occuper les lieux mais sont solidaires ».

Les contestataires ont ainsi pu voir arriver Philippe et Geneviève « avec une marmite de riz et des brioches » à l'heure du petit-déjeuner. Roger, présent depuis des années dans la contestation, aussi a apporté du riz. Pour Brigitte c'était « un poulet et un rôti de sanglier ». Olivier, promettait un gigot qui était « à décongeler » et qu'il allait « couper en tranches pour que ce soit plus facile à griller » sur le feu tentant de réchauffer la poignée d'occupants demeurés en moindre nombre sur le site durant le week-end.

« Ça renforce les liens avec les soutiens qui n'ont pas les mêmes capacités que nous, de temps par exemple, d'occuper », se réjouissait un militant de Pas de THT sur les pommiers.

Ce lundi matin, si le camp retranché du bois de La Bévinière tient toujours (dans la nuit, vers 5 h, un gros projecteur de la gendarmerie est venu éclairer les lieux, certainement pour évaluer l'importance de l'occupation), François Dufour, conseiller régional, doit ajouter son écot avec « 500 kg de pommes ».

 

Laurent L’HERMITTE

Ouest-France, le 2/04/2012

Les anti-THT s'opposent aux élagueurs

Les opposants ont empêché des ouvriers d'abattre des arbres sous un pylône de Montabot. Un huissier a constaté l'infraction pour RTE.

 

La tension est montée d'un cran, hier matin, entre les militants anti-THT et les élagueurs employés par RTE. Peu après 8 h 30, une équipe d'ouvriers a commencé à couper des arbres qui bordent une route, sur la commune de Montabot. Plus exactement au lieu-dit de la Pâture où se trouve l'emplacement d'un pylône de la future ligne électrique.

Au bruit des tronçonneuses, les opposants à la THT, qui occupent actuellement un bois du Chefresne, ont très vite réagi. Leur campement se trouve en effet à quelques centaines de mètres de ce pylône. Ils ont rapidement tenté de s'interposer, avant que certains ne décident de grimper aux arbres. « Quand nous sommes arrivés, ils en avaient déjà coupé une dizaine », raconte un militant anti-THT.

Parmi les élagueurs, le chef d'équipe était, lui, bien décidé à continuer son travail. Des noms d'oiseaux ont volé, une tronçonneuse brandie.

« Leur chef ne voulait pas éteindre sa machine. Certains d'entre nous sont montés dans les arbres. Il a quand même continué à tronçonner », assure un opposant. Chacun a rapidement fini par reprendre son calme. Les ouvriers ont dû cesser leur intervention sur ordre de RTE. Les militants ont, eux, occupé le terrain et déployé une banderole.

La filiale d'EDF a d'ailleurs dépêché sur place un huissier de justice. Appareil photo en main, l'officier ministériel est venu constater l'infraction que constitue l'occupation d'un tel site. Les personnes prises sur le fait risquent en théorie une amende pouvant atteindre 2 000 euros. Après ces premiers heurts, le représentant de RTE présent sur les lieux n'a pas souhaité s'exprimer. Les militants anti-THT ont quitté les lieux en milieu de matinée. Les opérations d'élagage n'ont pas repris au cours de la journée.

 

Fabien PAILLOT

Ouest-France, le 31/03/2012

Vous souhaitez rejoindre la lutte contre la THT ?

 

RDV dès maintenant au Chefresne pour apporter votre soutien aux personnes actuellement dans les arbres ou pour participer à l'action

 

Pour s’y rendre :

De Percy, prendre direction Montabot - Tessy-sur-Vire. Un peu plus de deux kilomètres plus loin, au lieu-dit « La Cavée », prendre une route à droite (route qui vire très fort et qui descend).

Continuer ; puis, sur votre gauche, il y aura le lieu-dit « La Bévinière ». Il faut aller tout au bout !

Vous pouvez aussi, à partir du bourg du Chefresne, prendre la D452.

RDV également chaque dimanche au Château d’eau du Chefresnes (50), pour participer à l’organisation des actions

 

Vous souhaitez être tenus informés de l’actualité de la THT et des actions à venir ?

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En savoir plus :

 

http://percysoustension.pagesperso-orange.fr/epr_et_tht/epr_et_tht.html

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 08:18

 

L'économie social et solidaire est un enjeu de la prochaine élection présidentielle. Coopératives , entreprises, associations, mutuelles(l'ESS a la possibilté de  trouver de la main d'oeuvre non organisée par le biais du service civil volontaire).Les militants du laboratoire anarchiste se heurtent constamment  à ses réseaux informelles( anti démocratique). La page qui donne une réalité de Romans sur isère. Le capialisme a trouvé une possibilté de se relancer dans cette économie de circuit court. La présence historique des anarchistes à Romans  Bourg de péage a été balayé par la pacification du parti écologiste

 

Le projet de monnaie locale délimité au bassin de vie de Romans-Bourg-de-Péage s’est concrétisé au printemps 2011. Son nom : "La mesure". Cette initiative démocratique est portée par des citoyens désireux de redynamiser les filières économiques locales, encourager l’économie sociale et solidaire et faire de l’éducation populaire. Une monnaie sur mesure pour ce territoire de 40 000 habitants situé dans la Drôme.

« Un Monopoly éthique pour Bobos, si on en reste là, ça ne sert à rien de créer une monnaie locale complémentaire ! » lance, un rien provocant, Michel Lepesant, l’un des trois fondateurs de « Commune mesure », l’association à l’origine de la monnaie locale de Romans-sur-Isère baptisée… « La mesure« .
« La monnaie, précise ce professeur de philosophie qui se présente comme un « objecteur de croissance », ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen. Notre projet, qui s’est concrétisé le 28 mai, après deux ans de réflexions, vise ainsi trois objectifs : relocaliser l’économie, encourager les prestataires et les utilisateurs à respecter certaines valeurs éthiques et permettre aux citoyens de se réapproprier la question financière. »

Une monnaie au service du territoire - L’usage de « la mesure » étant territorialisé, l’économie locale ne peut qu’être dynamisée. Quand un habitant des communes de Romans-sur-Isère et Bourg-de-Péage ainsi que quelques villages alentour convertit, dans l’un des quatre comptoirs d’échanges, comme la maison de quartier Saint-Nicolas, 50 euros en 50 mesures, il les dépense concrètement sur un territoire aux frontières délimitées par les prestataires membres du réseau de cette monnaie locale. Un argument essentiel quand on sait que 97 % des transactions en monnaies « officielles » circulent dans les sphères spéculatives et seulement 3 % dans l’économie réelle.

En clair, impossible pour « la mesure », qui n’existe que sous forme de billets, bien matériels, de s’enfuir dans les câbles électroniques ou les paradis, Îles Vierges ou Bermudes ! Les seules destinations qui s’offrent à elle sont les tiroirs caisses des prestataires locaux et les porte-monnaie des habitants du bassin de vie de Romans-Bourg-de-Péage. De même, la mesure étant une monnaie fondante (qui perd 2 % de sa valeur chaque trimestre), personne n’a intérêt à en garder pour faire de la spéculation. Enfin, le propriétaire de « mesures » sera incité à les faire circuler dans le réseau local plutôt que de les convertir en euro pour acheter à l’extérieur, puisque cette conversion est taxée à 2,5 %.

En cette fin novembre 2011, six mois après le lancement de « la mesure », ce réseau rassemblait déjà 39 prestataires, comme

  • un magasin de chaussures,

  • un salon de coiffure,

  • une librairie,

  • une coopérative bio,

  • un restaurant,

  • un charcutier,

  • une ferme,

  • un théâtre,

  • un Système d’échanges local (SEL)

  • ou encore une psychanalyste. Ouf !

Autant de commerçants, artisans, associations ou professions libérales qui s’engagent à s’inscrire dans l’économie sociale et solidaire (ESS), autrement dit, à respecter certaines valeurs éthiques. Comment ? En signant une convention, renouvelable chaque année, intitulée « Au fur et à mesure ». Un titre choisi pour bien souligner le souhait de ne rien imposer d’emblée, mais d’encourager.

Quatre engagements - Précision d’Annie Vital, médiatrice culturelle en archéologie, et autre cofondatrice de cette monnaie locale : « On n’allait pas réserver la mesure à des gens qui font déjà « tout bien » et s’ériger en moralisateur. C’est pour cela, par exemple, que le Café central, qui refuse de se définir uniquement à travers son activité marchande et met l’accent sur sa dimension de créateur de lien social, est le bienvenu. L’idée, c’est de faire le chemin ensemble en s’interrogeant : comment mettre du sens derrière nos activités ? »

Les questions posées sur cette feuille de route s’articulent en quatre groupes :

  1. participer à la vie locale (en relocalisant par exemple les fournisseurs ou en privilégiant les circuits courts) ;

  2. intégrer la dimension écologique (sélection de produits bio, réduction des déchets ou économie d’énergie) ;

  3. contribuer à une société plus décente (activité d’utilité sociale ou solidaire, prise en compte de critères sociaux ou éthiques dans le choix des fournisseurs) ;

  4. l’humain et le citoyen (relations conviviales ou organisation démocratique).

Face à ces questions, cinq types de réponses sont proposés : oui / en cours / non / pas applicable / nous ne savons pas faire.

« C’est vrai que l’on voulait dépasser le « syndrome de l’enfermement local », remarque Michel Lepesant, dans un redoutable clin d’œil au SEL. Pour autant, pas question de lancer un nouveau moyen d’échange n’importe où, avec n’importe qui, pour n’importe quoi. » Bref, une monnaie locale oui, mais pas à n’importe quel prix !

A noter que, dans cet esprit de recherche d’éthique, les euros échangés sont placés sur un compte de la société coopérative de finances solidaires, la NEF. En parallèle, les cofondateurs de « la mesure » envisagent de créer un fonds d’épargne et d’investissement solidaire pour financer des projets locaux et éthiques. Enfin, par souci de solidarité, ils réfléchissent à un moyen de permettre à des personnes disposant de très peu d’euros d’intégrer le réseau, par exemple en fonction de critères sociaux économiques, ou en échange d’activités d’utilité sociale, solidaire et écologique.

Un outil d’éducation - Dernière ambition : faire de l’éducation populaire. Comme le raconte Michel Lepesant : « La mesure est un projet ascendant. Une initiative citoyenne. Un projet démocratique dans son objet comme dans sa méthode. Dès la première étape, celle des explorations (printemps-été 2010) nous avons ouvert au public notre première réunion afin de réfléchir ensemble : qu’est-ce que la monnaie ? A quoi pourrait servir une monnaie locale ? De même pour la deuxième étape, celle des fondations (septembre-décembre 2010) lorsque nous avons rédigé les textes qui organisent notre association et décrivent le fonctionnement de notre monnaie locale. Jusqu’à la troisième étape, celle des constructions (janvier-mai 2011), pendant laquelle nous avons, notamment, délimité le réseau des prestataires et imprimé les billets. »

A chaque étape, l’association Commune mesure, qui rassemble aujourd’hui une centaine d’adhérents répartis en trois collèges (utilisateurs, prestataires et fondateurs), tous situés sur un pied d’égalité, ont ainsi « mis les mains dans le cambouis et fait, ensemble, de la politique autrement pour une réappropriation de la monnaie. »

Yanouch Hennetin, présidente de la Maison de quartier Saint-Nicolas, et prestataire membre du réseau, est convaincue de cette dimension politique de « la mesure ». « Moi, ça m’a beaucoup appris. C’est une piste d’espoir pour tous les citoyens. En période de crise financière et sociale, il fallait un certain culot pour lancer cette initiative. Et puis, c’est créateur de lien social : quand je paye en « mesure », à chaque fois, je discute avec le commerçant. Sans « la mesure », je ne me serais pas permis de poser des questions. J’ai ainsi une connaissance du métier de l’autre. »

Un rôle pour les élus et les collectivités - A propos de politique, quel est le rôle des élus locaux face à un tel projet ascendant ? Jean-David Abel, adjoint à la mairie de Romans-sur-Isère, délégué notamment au développement durable, s’empare de la question en posant une autre interrogation : « maintenant que « la mesure » a pris son essor, comment peut-on l’accompagner au mieux et prendre notre part dans l’élargissement de son usage ? »

Pour Michel Lepesant, une mise au clair s’impose : « Dès que le projet est suffisamment lancé, et à partir du moment où les institutions accordent leur reconnaissance à une démarche dont elle n’ont eu, ni l’initiative, ni la maîtrise, alors il est possible de les intégrer au projet. »

  • Soit à travers un soutien technique, en autorisant l’usage de la monnaie locale pour payer des services territoriaux, tels que la médiathèque, la cantine ou la piscine ou bien en communiquant sur le projet.

  • Soit en apportant un soutien financier, par exemple en garantissant les prêts à 0% ou en versant une aide écologique en monnaie locale.

Et Michel Lepesant de déposer un petit caillou dans la chaussure de l’élu : « ce soutien est non seulement possible, mais il est en plus légitime : les financements que l’ont dit accordés proviennent quand même des citoyens eux-mêmes. » Dernière question : « Quelle sont les limites à « la mesure » ? » Réponse du philosophe : « Le monde autour ! ».

Témoignages

Ghislaine Jarque, utilisatrice de la mesure
Je fais partie du SEL de Romans-sur-Isère, c’est comme ça que j’ai entendu parler du projet de monnaie locale. Tout ce qui concerne l’économie alternative m’intéresse. J’ai assisté à la toute première réunion organisée par l’association Commune mesure. Depuis le mois de mai 2011, je convertis 30 euros tous les quinze jours. C’est peu, mais comme je suis à la retraite avec une petite pension, je suis obligée de me fixer cette limite. Je me suis arrêtée de travailler à 65 ans pourtant ! J’étais infirmière. Aujourd’hui, j’en ai 72. Je me suis acheté un portefeuille spécialement pour y glisser mes « mesures » afin de ne pas les mélanger avec les euros. La première fois qu’elle les a vus, ma petite fille, qui a 14 ans, a cru que c’était des faux billets !
Avec mes « mesures », j’ai changé quelques-unes de mes habitudes. Par exemple, j’achète mes livres dans une librairie membre du réseau parce que la mienne n’accepte pas les « mesures ». Mais c’est aussi parce que l’accueil est chaleureux et que les vendeurs sont de bon conseil. Sinon, je n’aurai peut-être pas changé d’adresse !
En revanche, je suis fidèle à ma coiffeuse, même si elle ne prend pas les « mesures » : comme elle me fait une jolie coupe pour 10 euros, je ne peux pas aller à celle du réseau, car c’est 20 euros de plus. Je vais aussi à la coopérative bio, mais uniquement pour prendre des produits qui durent, comme de l’huile d’olive bio, de la levure de bière et des germes de blé. Pour mes légumes, je continue de les ramasser chez les petits producteurs. Ah ! Je verse ma cotisation au SEL en « mesures » également.
Enfin, pour faire des cadeaux, par exemple de naissance, je me fais plaisir dans un magasin de vêtements éthiques et là, comme c’est pour offrir, je ne compte pas. J’espère que le réseau va encore se développer. Je consulte régulièrement la liste des prestataires sur Internet. Je les guette ! Mon seul frein, c’est les prix.
Symboliquement, cette initiative est très importante : j’ai l’impression d’être actrice d’un mouvement qui me tient à cœur et de faire quelque chose contre le système économique en place qui nous bouffe parce qu’il n’est dirigé que par l’argent, sans aucune dimension solidaire. Je suis plus qu’indignée : je suis écœurée. Mais je suis une femme qui prend la vie du bon côté, même si la vie n’a pas toujours été rose avec moi.
Ce projet de mesure m’a permis d’ouvrir les yeux sur plein de choses, moi qui étais pourtant nulle en économie et en finance, moi qui me contentais d’écouter bêtement la radio ! L’équipe de Commune mesure a ouvert ma conscience. Et puis, cela m’a amené à me recentrer sur ma commune d’adoption. J’aimerais pouvoir laisser une petite empreinte, qu’on se souvienne de moi comme un petit maillon d’une chaîne qui aura permis à Romans-sur-Isère de reprendre du poil de la bête !
Martin De Douhet, agriculteur, prestataire adhérent au réseau de Commune mesure
Je suis associé à la Ferme des routes, responsable de l’élevage, je fabrique des fromages et des yaourts. 98 % de notre chiffre d’affaires est en vente directe. Et toute notre production est bio. Avec mes trois autres associés, on a tout de suite décidé de rejoindre le réseau de « la mesure ». On est très militants. Pour nous, cette initiative va dans le bon sens. La symbolique politique est forte.
Quant à l’intérêt économique, il est réel : on s’adresse à une clientèle captive puisqu’une fois leurs euros convertis en « mesures », ils vont venir dans le réseau et – à condition, bien sûr, que nos produits leur plaisent – ils reviendront. Il y a aussi l’effet « label », en mieux, puisque l’éventail est plus large. Et c’est intéressant cette rencontre entre prestataire du réseau et utilisateurs de « mesures », ça donne du sens à son métier et j’aime bien me dire qu’on partage les mêmes valeurs.
J’apprécie aussi le fait que ce ne soit pas un réseau sectaire, sinon, de toute façon, on n’y serait pas entré. J’espère qu’il va s’étendre, même à des agriculteurs non bio, pour qu’on puisse dialoguer.
Les « mesures » que l’on gagne, je les utilise bien sûr, principalement pour acheter des livres. Pour moi, c’est une évidence. C’est comme si je ne mangeais pas mes légumes ou mon fromage et que j’allais me fournir dans un réseau de l’agriculture conventionnelle.
Olivier Badoy, libraire, prestataire membre du réseau de la monnaie locale
Aux Cordeliers, notre librairie indépendante, on salue toujours les initiatives alternatives qui incitent au mieux vivre ensemble, comme cette monnaie locale. Surtout si elles permettent un échange de proximité avec les clients. Et d’autant plus si elles nous amènent des clients sensibles à l’humain. Quand ils payent en « mesure », ils posent toujours la question de savoir si on accepte la monnaie locale, même si on a mis l’autocollant sur la porte. C’est marrant, jamais on ne demanderait : « Est-ce que je peux payer en euros ? » Du coup, on discute !
On a aussi été très sensible à cette approche complémentaire touchant à la fois à l’économie, au social, à l’environnement. Et puis, pour nous, c’est un autre moyen de lutter, toute proportion gardée, contre les gros sites totalement impersonnels de ventes en ligne tels Amazone.
A l’usage, nos besoins se définissent. On se pose par exemple la question de savoir avec quels fournisseurs locaux adhérents au réseau de la mesure nous allons travailler, plutôt que de faire appel à de lointaines papeteries ou sociétés d’emballage.
Et, en tant qu’utilisateur, avec mon collègue François Reynaud, nous dépensons nos mesures dans les restaurants membres du réseau. C’est ainsi que nous avons découvert un super café avec lequel nous allons nouer des partenariats pour organiser, par exemple, des rencontres entre des auteurs et le public.

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Chiffres-clés

  • Moins de 1500 euros, tel a été le montant du budget initial de mise en place de « la mesure ». Une somme apportée exclusivement par les adhésions des premiers adhérents particuliers, prestataires et associatifs (en particulier la Maison de quartier Saint Nicolas).

  • 8 000 euros (environ) pour une année, c’est le budget actuel de fonctionnement. Une enveloppe autofinancée par l'association Commune mesure pour moitié (adhésions). L’autre moitié étant prise en charge par la Maison de quartier Saint Nicolas (mise à disposition d'un 1/2 temps et de locaux).

  • 17 000 euros : subvention du Fond social européen (FSE) attribuée par la Chambre régionale de l'Economie sociale et solidaire Rhône-Alpes (CRESS) à l'association.

  • 2 500 euros de dons de la Société coopérative de finances solidaires (NEF) pour "une exploration des dimensions sociales et solidaires de la mesure" sur une durée de 8 mois (de novembre 2011 à juin 2012).

  • 39 prestataires sont membres du réseau de la mesure.

  • Une centaine d’habitants utilisent la mesure.

  • 8 000 mesures sont en circulation sur le bassin de vie de Romans-Bourg-de-Péage.

  • 24 000 billets ont été imprimés au printemps 2011.

  • Les billets se déclinent en six coupures d’un montant de 1, 3, 5, 10, 20 et même 0 unité, car ce n’est pas parce que quelque chose n’a pas de prix qu’il n’a pas de valeur !

  • 1 mesure = 1 euro (l’association Commune mesure offre à chaque nouvel adhérent 5 mesures lors de sa première conversion).

 

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 13:42
Espace et capital " par Alfredo Bonanno

ESPACE ET DU CAPITAL

Aucune partie de l'espace physique ne peut être isolé de l'interférence du capital, que ce soit dans l'univers ou dans les profondeurs de l'océan, les montagnes ou les rivières, les mers ou les déserts, la grande métropole ou le plus petit, le plus reculé des villages. Toute une série de relations se croisent et se chevauchent : les éléments sans liens apparents sont liés par la matrice commune de l'exploitation. On se fourvoierai encore en tentant d'aller quelque part au loin, en dehors du monde comme on dit, pour y découvrir que les mécanismes du capital continuent de nous atteindre et fonctionnent parfaitement. Cela explique pourquoi nous sommes contre l'écologisme, de même que nous sommes contre toute autre «alternative» et toute proposition qui prétend faire quelque chose contre l'exploitation en isolant une partie de la réalité du reste. Bien sûr, nous partons aussi depuis des points de replis dans nos interventions, mais nous ne nous leurrons pas en croyant que l'on pourrait vraiment attaquer l'ennemi en restant au sein de cette «partie».
Afin de passer à l'attaque, nous devons remédier à la fragmentation (des luttes) qui, à un certain point devient un choix nécessaire, mais est essentiellement une stratégie qui a été imposée à nous par le capital.

Maintenant, le plus grave pillage opéré par l'exploitation, la charge qui a le plus de conséquences, est le vol du temps et de l'espace. Ces deux privations sont substantiellement liées. Le Capital vole notre temps en nous obligeant à travailler et en conditionnant nos vies, en les infestant d'horloges, d'engagements, de délais et ainsi de suite, jusque dans les moindres détails. En volant notre temps, il nous empêche de nous comprendre. Il nous aliène. Sans le temps, nous n'aurions même pas remarqué le vol de l'espace. Nous avons besoin de temps afin de prendre conscience de la présence même de l'espace. Pour penser, pour écouter, pour rêver, pour désirer. En vivant l'espace en termes de distance, de kilomètres à parcourir, de déplacement d'un endroit à l'autre, nous perdons de vue notre relation avec les choses, la nature, le monde entier.

Le Capital nous a volé du temps (car il en avait besoin pour la production) - puis est venu le système du contrôle et de la répression, et, enfin, la généralisation du consensus. Maintenant, nous sommes confrontés à la nécessité de passer à la réappropriation de notre temps et de l'espace. Notre attaque ne peut manquer de causer des dommages et de la ruine. C'est dans la logique des choses, la logique de la guerre de classes. Le projet du pouvoir est global. Il ne peut pas permettre l'existence "d'espaces vides". Notre projet de libération est aussi mondial, pour la raison opposée. Il ne peut pas permettre que des espaces libres n'existent pas. Si nous devions laisser le capital atteindre la domination mondiale à ce niveau, nous serions morts pour de bon.

Heureusement, la route que devra parcourir le pouvoir afin d'achever sa mondialisation est encore longue. Ainsi comme l'espace (et les heures) détournées à un niveau global, le capital est en train de diviser la réalité en deux parties distinctes. Il ne s'agit plus seulement de l'ancienne fragmentation, mais d'une nette séparation, d'un véritable mur, entre inclus et exclus. La première partie sera la garantie d'un état de privilège, de domination, de niveaux élevés de culture, de projectualité et de créativité, et la seconde, une condition de survie, de consensus, de sous-cultures, de résignation ventre à terre, de manque de stimulation et peut-être même de manque de besoins. Dans cette perspective, le Capital et l'Etat exigent une disponibilité totale de l'espace social. Rien ne doit échapper à leurs contrôle.

Et ce n'est pas tout. Le Capital dispose désormais de technologies à sa disposition qui ne lui permettent pas tant la possession de l'espace que sa production réelle. Pensez à sa capacité à communiquer en «temps réel» entre deux points distincts séparés par des milliers de kilomètres de distance. Cela ne veut pas seulement dire changer l'ordre productif (variété, la créativité, les stocks, etc) mais aussi, et surtout, l'ordre humain des relations sociales (qui sont aussi économiques). Donc, le capital est effectivement la production de l'espace sur la base de son projet d'exploitation et de domination. Il transforme et détruit la nature, modifient les villes et les terres, détruit les mers, les rivières et les lacs, en soumettant les distances stellaires à sa logique militariste. L'espace produit de cette manière sert alors à canaliser les individus. Nous nous trouvons donc dans des embouteillages énormes, dans les accélérations le long des autoroutes, debout dans les files d'attente au supermarché. Nous sommes affligés par le chaos de la circulation, les rendez-vous qu'il ne faut pas manquer, les intérêts fictifs qui nous font nous sentir mal, nous obligent à être de manière insensée et perpétuellement en mouvement. Nous nous déplaçons dans des espaces qui ont été programmés pour nous, mais que nous imaginons que nous avons «choisi» nous-mêmes. Nos maisons sont pleines d'objets inutiles et dangereux. L'espace est devenu restreint ou a plutôt changé selon les besoins de la production capitaliste qui a besoin de vendre des télévisions, des réfrigérateurs, des machines à laver, des meubles intégrés dans les cuisines. Alors, presque sans s'en apercevoir, notre temps disparait et notre espace est lui-même la réduction des relations avec des objets qui témoignent de la puissance du capital à nous convaincre. De cette façon, nous sommes éduqués à la répétition. Nous effectuons les mêmes gestes, comme chacun-e sait (mais oublie systématiquement), dans l'antichambre du consensus.

Pour sa part, le capital est obligé de nous prendre l'espace, car il ne peut en laisser aucun disponible pour notre créativité, notre capacité à bricoler toute sorte de choses, notre désir d'innovation (qui est le premier stimulus pour trouver des solutions qui se révèlent être des dotations incroyables de la spontanéité et de la richesse). Si le capital devait laisser un espace à de telles forces individuelles, il ne serait pas en mesure d'atteindre le rythme de répétition qui est indispensable à sa production. Laquelle, nous ne devons pas oublier, ne repose que sur la condition de sa reproduction. Pensez aux efforts (aidés par la technique électronique) que le capital fournit pour réaliser les désirs de chacun-e avec le maximum (centralisée et codifiée) de diversification. Les grands noms de la mode, les chaînes de restauration rapide, la publicité qui met en valeur le goût individuel au sein de la production de masse, ne sont plus que des tentatives pour bloquer les divers chemins qui pourraient encore être parcourues aujourd'hui.

Bien que l'espace qui est produit et reproduit est basé sur le consensus, il contient une quantité considérable d'aspects purement répressifs, dans le sens policier du terme. Réglementer les mouvements dans tous les sens. Les matières premières et les hommes, les idées et les machines, l'argent et les désirs. Tout est coordonné, car tout a été préventivement homogénéisé. Les
différences ne sont pas plus que cela, elles ne sont pas les diversités radicales. Elles ont été réduites au rang des apparences et à ce titre sont louées au plus hauts des cieux comme le règne de la liberté. Ainsi, la stratégie du pouvoir est donc celle de la maîtrise de «tout» l'espace de la même manière qu'il contrôle «tout» le temps. Ce n'est pas seulement une question de contrôle policier, mais surtout de contrôle basé sur le consensus et l'acceptation de modèles de comportement et d'échelles de valeurs qui sont celles des technocrates capitalistes. Que faire ? Aller à la recherche du temps perdu ? Des espaces perdus ? Pas dans le sens d'un voyage nostalgique, de remonter dans le temps. Rien dans la vie ne va vers l'arrière, tout comme rien ne se présente à nouveau d'une manière identique (ou même de manière tout à fait différente).

La vieille relation avec l'espace a laissé le signe d'un lieu physique. Le signe de l'humain et ses choses. Une route, une place, un carrefour, un pays, un fleuve, la mer et le ciel, les bois et les montagnes, étaient dans une relation ouverte avec les individus qui ont su (et voulaient) en être à l'écoute. Et les affinités entre les individus les ont conduit aux mêmes endroits, ont animé leurs sentiments, les ont poussé à l'action et la réflexion. On se retrouvait comme individus, alors que l'on se cache désormais dans le cadre d'un ensemble, d'une foule.

Autrefois nous étions ouverts, mais aussi souvent mal préparés et plus vulnérables. Désormais, nous sommes tous protégés par l'uniformité, la répétitivité. Nous nous sentons plus en sécurité parce que nous appartenons à la masse. Tout est produit et reproduit. Tout semble prêt à devenir une marchandise.

Dans cette perspective, la lutte pour les espaces autonomes* devient une lutte pour la réappropriation de tous les «territoires» au-delà et contre les règles du contrôle et du consensus.



[Titre original: Spazio e capitale, publié dans le n.56 de "Anarchismo", 1987. Traduction en anglais par Jean Weir et publié dans "Let's destroy work, let's destroy economy" Elephant Editions, Londres. Traduit en français par Le Cri Du Dodo]link

*Note de traduction : Le terme anglais employé est "social spaces". L'expression "espaces autonomes" a été préférée à "espaces sociaux", parce que le terme est trop vague par rapport à ce à quoi il fait référence, et aussi à "centres sociaux", parce qu'il ne recouvre qu'une partie de la réalité de ces espaces, parmi lesquels le squat, la zone d'autonomie, et autres espaces occupés.
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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 22:24

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Pierre Martin dit « Le bossu » : militant anarchiste, antimilitariste et pacifiste. Il naît le 16 août 1856 à Vienne (Isère), et travaille dès l’âge de 6 ans dans l’industrie textile. En 1879, il prend part à une très dure grève de 5 mois, et dès lors devient un militant important du mouvement anarchiste. Orateur de talent, intelligent et généreux, il suscite l’enthousiasme des ouvriers. En 1880, à Vevey, il prend part à une réunion de la « Fédération jurassienne » et participe l’année suivante au congrès de Londres. Mais après l’agitation sociale des mineurs de Monceau-les-Mines et l’attentat de la place Bellecour à Lyon, en octobre 1882, il est arrêté avec de nombreux autres compagnons, dont Kropotkine. Au total ce sont 66 militants anarchistes qui comparaissent le 8 janvier 1883, devant le tribunal de Lyon. Ils sont accusés d’avoir fait acte d’affiliation à l’Internationale (alors interdite en France). Condamné à 4 ans de prison, Pierre Martin est interné à la centrale de Clairvaux. Libéré en janvier 1886 suite à une amnistie, il regagnait immédiatement Vienne et reprenait plus que jamais ses activités, participant dès son retour et dans les mois suivants au soutien et à la collecte de secours en faveur des grèvistes de Decazeville.

Suite à une série de conférences tenues dans la région en février et avril 1890 par Tortelier, Louise Michel et Tennevin sur le thème du 1er mai et de la grève générale, il fut l’un des organisateurs de la manifestation qui réunit à Vienne quelques 3000 personnes qui en plusieurs cortèges précédés de drapeaux rouge et noir tentèrent d’aller débaucher les ouvriers de trois entreprises qui n’avaient pas suivi le mot d’ordre de grève, s’afrontèrent à la police et pillèrent le magasin de tissus Brocard, action que lors du procès P. Martin raconta en ces termes : « On ariva enfin chez Brocard. Là, il y eut come un frisson qui courut dans cette foule de prolétaires. Hommes, femmes et enfants s’arrêtent et un cri formidable partit de touts les poitrines : Brocard le misérable, Brocard l’affameur !...On enfonça les portes, on s’engouffra dans le magasin , on y saisit une coupe de draps de 43 métres, on la jeta au peuple, on la traîna dans la boue, on la coupa, on la déchira, on se l’arracha. Il semblait qu’on coupait ; qu’on s’arrachait, qu’on déchirait du Broccard ». Traduit le 8 août 1890 avec 17 autres inculpés, dont Tennevin et Jean-Pierre Buisson, devant la cour d’assises de l’Isère, P. Martin, qui lors de son interrogatoire avait rappelé que « des tisseuses et des petits appondeurs travaillaient 18h par jour et que le service de nuit pour les femmes durait de 7 heures du soir à 5 heures et demie du matin sans interruption », fut condamné à 5 ans de prison, 10 ans d’interdiction de séjour et 200f d’amende. Tennevin avait été condamné à 2 ans et Buisson à un an d’emprisonnement.

Interné à la prison de Gap, il se pourvoyait en cassation et le 8 décembre 1890 la cour d’assises de Gap réduisait la peine à 3 ans de prison. Ce nouvel emprisonnement n’entamera pas son courage et sa détermination et il écrivait à propos du procès à Jean Grave : « Tout a marché au mieux des intérêts de la propagande. La salle d’audience était trop petite pour contenir tout le monde. Pour la première fois que la parole anarchiste se fait entendre dans ces montagnes, l’impression est énorme…j’ai pu parler pendant près de deux heures et je peux te narrer combien ce peuple est intéressant comme auditoire. Son cœur vibrait à l’exposé de nos idées » (20 décembre 1898). Il fut ensuite transféré à la prison d’Embrun avant d’être libéré le 3 août 1893. A son passage à Grenoble il était de nouveau emprisonné avant de gagner Romans (Drôme) où il s’installait avec sa femme Fanny (née Chaumaret) qui était couturière. Il travaillait comme tailleur et fondeur et participait aux activités du groupe anarchiste local mais moins activement qu’à Vienne.

Le 18 février 1894 il était perquisitionné et arrêté avec 9 autres compagnons de Romans et Bourg-de-Péage et suite à la découverte lors de la perquisition de brochures anarchistes, inculpé de « participation à association de malfaiteurs ». Lors de son interrogatoire le 20 février il déclara : « Je suis un anarchiste théoricien, mais je ne suis pas de ceux qui lancent des bombes ». A sa compagne il écrivit : « On nous arrête uniquement parce qu’on nous sait anarchistes et que nous avons la coupable audace de ne pas renier nos convictions honnêtes et sincères ». Libéré le 10 mai 1894 suite à un non lieu, et pour échapper à la pression policière, le couple Martin s’installa alors à Saint-Vallier où il devint photographe ambulant.

En 1901, un Pierre Martin (est-ce lui ou un homonyme ?) fut délégué d’un syndicat de métallurgistes de Valence au congrès tenu à Saint-Etienne par l’Union fédérale des métallurgistes de France.

En 1902 il quittait Saint-Vallier pour s’établir en face dans une roulotte à Sarras sur la rive ardèchoise du Rhône. En mars 1906 il était poursuivi pour l’affichage à Saint-Vallier d’un placard antimilitariste le jour du conseil de révision, mais bénéficiait finalement d’un non lieu. Il semble être allé ensuite à Lyon où l’année suivante il fut le signataire d’un tract antimilitariste élaboré à la Bourse du travail. Puis, sans doute en 1910, il décidait de visiter Paris et c’est au cours de ce séjour que des compagnons le persuadaient d’y rester pour s’occuper de l’administration, du Libertaire.

Membre de la Fédération Communiste révolutionnaire, où il avait été chargé avec Hubert Beaulieu, André Schneider et Auguste Dauthuille en avril 1911 d’élaborer la doctrine de l’organisation, et domicilié au siège du Libertaire, 15 rue d’Orcel, il était arrêté le 16 octobre 1910 lors de la grève des chemins de fer et inculpé de « détention d’explosifs » mais bénéficiat le 12 novembre d’un non lieu. Bien qu’âgé et malade, il participait alors à toutes les réunions et meetings organisés par la Fédération Communiste Anarchiste et était inscrit en 1911 au Carnet B. Le 27 mars 1912, suite à un article paru dans Le Libertaire, il était poursuivi pour « provocation au meurtre, au pillage et à la désobéissance » mais était acquitté par la Cour d’assises de la Seine.

Pierre Martin n’approuva pas l’illégalisme, tout en le considérant légitime, car il ne constitue pas " un facteur d’affranchissement social " (cf. Le Libertaire, 6 avril 1912). Il assista, au titre de représentant du Libertaire, au congrès anarchiste national qui se tint à Paris en août 1913. À ce congrès il refusa à Mauricius, anarchiste individualiste, le droit de parole : " Entre vous et nous, il n’y a pas d’entente possible " (cf. Le Libertaire, 23 août). À l’issue du congrès, il fit partie de la commission de huit membres (Assier, Belin, A. Girard, Lacaze, Legrand, P. Martin, Schneider, Togny) chargée de constituer définitivement la nouvelle Fédération.

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Pierre Martin sur son lit de mort

Après le déclenchement de la première guerre mondiale il se refusa au ralliement à l’union sacrée et selon un rapport de police (26 mars 1915) aurait même conseillé à Henri Beaulieu Beylie de déserter. En août 1915 il participait à l’édition et à la diffusion d’un Appel international en faveur de la paix. Après la publication en mars 1916 du Manifeste des 16 ( 15 anarchistes favorables à l’union sacrée dont Kropotkine, Jean Grave, C. Malato) « il condamnait de la façon la plus catégorique et la plus sévère la retentissante déclaration où les 16…s’évertuaient à justifier leur conduite » (cf. Ce qu’il faut dire, 12 août 1916) et se joignait à Sébastien Faure pour éditer le journal Ce Qu’il Faut Dire (Paris, n°1, 2 avril 1916). Pierre Martin décédait le 6 août 1916 au siège du Libertaire et était incinéré le 9 août au Père Lachaise où Sébastien Faure,Octave Jahn, Schneider et Lepetit prirent la parole.

Quelques jours après son décès, Sébastien Faure écrivait à son propos : « …Dans un corps petit et d’apparence chétive, une volonté de fer et une énergie indomptable. Sous une enveloppe quelque peu disgracieuse en raison de sa gibbosité, un cerveau exceptionnellement lucide et une conscience d’une rare beauté », il possédait « à un degré rare cette éloquence qui du cœur monte aux lèvres de celui qui parle et de ses lèvres va directement au cœur de celui qui l’écoute » (Ce Qu’il faut dire, 12 août 1916). Dans le numéro du 26 août, Théophile Argence qui avait milité avec lui à Vienne, l’évoquait en ces termes : "Je vois ses yeux étincellants dont le regard tout de franchise et de bonté nous pénétrait ; je le vois aussi sourire malicieusement sous le binocle, quand, essayant de nous convaincre, il sentait très bien que nous faiblissions devant ses arguments. D’une intelligence peu commune, d’une volonté plus exceptionnelle encore, Pierre Martin, n’ayant reçu qu’une instruction primaire, a su s’élever à un niveau intellectuel et moral digne d’être égalé". Le journal CQFD éditera et diffusera une carte postale le représentant sur son lit de mort.

 


Arch. Nat. BB 18/1 1816, 1 090, A 90, BB 24/875 et F7/13 061. — Arch. PPo. B a/1 175. — Arch. Dép. Isère, 75 M 1. — Arch. Dép. Drôme, 21 U 209-232 et Z 5 869-5 946 (recherches de R. Pierre). — Arch. J. Grave (IFHS). — J. Maitron, Histoire du Mouvement anarchiste..., op. cit. = Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier…op. cit. // Carole Reynaud-Paligot, « Pierre Martin, militant anarchiste de la fin du siècle dernier », Gavroche, nov.-déc. 1992 // CQFD, 12 & 26 août 1916 //


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