Pour un débat qui reste à mener localement pour contrer le confusionisme qui autorise les NPA locaux de se présenter comme proche des idées anarchistes .
En-assujetissement et subjectivation : le vivre éthique de l’anarchie
Emancipation et personne
Une caractéristique historique de l’anarchisme a été sa préoccupation pour la question des modes de vie et, à travers de cette
question, pour le problème des conditions de constitution d’une subjectivité libre et pleine. Cette préoccupation pour l’émancipation de la subjectivité, que l’anarchisme des deux derniers
siècles avait coutume de désigner comme l’“individu”, ne signifie en aucune manière pas l’anarchisme oppose l’“individuel” au “social” et, encore moins, qu’il privilégie l’“individuel” face au
“social”, comme le fait la modernité libérale. Dans la tradition anarchiste la plus consistante, se préoccuper de la subjectivité n’implique pas de négliger la société, simplement parce qu’il est
entendu que la véritable subjectivité est sociale, concrète, située dans le monde avec les autres. Ce qui signifie plutôt que, face aux logiques anonymes du capital, l’émancipation sociale ne
peut surgir séparément de l’émancipation de la subjectivité, et doit se concrétiser dans la création de modes de vie alternatifs, c’est-à-dire de nouveaux modèles de relations intersubjectives et
intersociales.
Cette exigence de l’anarchisme l’a ainsi distingué du socialisme simplement redistributif, qui tend à réduire le
changement social à la redistribution de la richesse sociale. Avec les socialistes “utopiques”, l’anarchie entend que l’émancipation doit se traduire dans la manière concrète de vivre et de se
relationner avec les autres : on ne peut prétendre transformer le système de domination en reproduisant passivement dans les manière de vivre les éléments d’aliénation et dans les relations
sociales les modèles de domination que génère le système. Dans la sphère du travail par exemple, l’émancipation du travailleur ne pas à la redistribution des biens socioéconomiques, ni encore
moins à la étatisation de la propriété : quand se reproduisent les schémas verticaux de pouvoir dans l’organisation du travail, de telle manière que les travailleurs son dépossédés de leur
capacité d’auto-organisation, les relations de travail ne se transforment pas alors qu’elles sont un aspect important de la vie concrète des personnes. A ce sujet, Luis Mercier Vega avait noté
justement l’« échec majeur des théories et des méthodes révolutionnaires qui ne partent pas du seul endroit où peut se former une pratique et s'ébaucher une perspective socialiste, à
savoir le lieu où le travail s'organise et se fait.»[1] De la même manière, l’émancipation du travailleur, du "citoyen", et plus généralement de la personne comme telle, ne se réduit pas non
plus à l’accès à la consommation des biens matériels, et ne peut se réaliser dans un mode de vie étroitement basé sur la consommation. Face au socialisme simplement redistributif, l’anarchisme
signale que l’objectif de tout changement social est la « libération de la vie quotidienne » [2], et que cette libération doit se concevoir à travers de ce même processus de
changement : «dans son active préoccupation pour les questions de la vie quotidienne, l'anarchisme s’est toujours préoccupé des styles de vie, de la sexualité, de la communauté, de la
libération féminine et des relations humaines.»[3] A la différence du socialisme simplement distributif, les anarchistes prêtent une attention particulière aux « problèmes
subjectifs » de la transformation sociale, dans la mesure où 'il n'y a pas de vraie transformation sociale si l’on ne transforme pas substantiellement les manières de vivre [4]. À cette
préoccupation se relient les expériences de vie communautaire favorisées par certains anarchistes, comme la communauté “La Cecilia” créée en 1890 au Brésil [*] Dans ces tentatives de construire
des formes de vie alternatives, par la voie de la création de modes de vie communautaire, les anarchistes se rapprochent du fouriérisme et d’autres expressions de ce que le marxisme a dénommé le
« socialisme utopique », en attribuant à l'adjectif utopique une signification négative.
Emancipation sociale
Cependant, avec Marx, l’anarchie entend que l’émancipation humaine n’est pas une question purement privé, parce que
dans la réalité, il n’existe pas des “individus” mais des subjectivités qui s’entreconstituent en permanence par l’interaction sociale et qui, par là même, sont vulnérables aux mécanismes
d’oppression et d’aliénation produits par la logique instrumentale et marchande du capitalisme. La subjectivation ne se fait pas en marge des autres, mais avec les autres et contre les autres,
dans la construction de nouvelles formes de relations humaines dans toutes les sphères de l’activité sociale : l’économie, la santé, l’éducation, l’habitat, le travail, la création
symbolique et la vie publique. Dans l’anarchie, la liberté et l’égalité ne s’opposent pas mais plutôt se co-appartiennent et se co-signifient, de telle sorte que la liberté s’affirme dans la
solidarité et l’égalité dans la justice sociale, et pas seulement dans le droit comme dans le libéralisme individualiste.[5] : dans la perspective de son principal représentant, Max Stirner, une
telle abolition équivaudrait à réduire les hommes à la condition de « déguenillés » [6] La séparation que soutient Arvon entre deux traditions anarchistes, une
“anarcho-communiste” représentée par Bakounine et Kropotkine, qui s’occuperait « surtout » de ce qui concerne l’économie, et l’autre “anarcho-individualiste” qui revendique
l’ « individu » face à la société qui nécessairement l’ « opprime » et reproduit les dichotomies caractéristiques de la matrice idéologique libérale-capitaliste.
L’“individualisme” de l’anarchisme individualiste pourrait seulement posséder un sens anarchiste que dans la mesure où on lui confierait la signification de singularisation,
c’est-à-dire, de création de soi-même avec les autres dans le monde, en rompant avec le “formatage” de l’identité imposé par la dictature du sujet anonyme produit par l’industrie de la
consommation. Mais, contrairement à ce que prétendait Stirner, la singularité concrète ne se constitue pas à partir d’un “soi-même” abstrait. La singularisation ou subjectivation n’est
pas “individualisation” : en reprenant un texte écrit avec Raúl Fornet Betancourt en 1979, nous dirions que la subjectivation se créé seulement «…par la médiation du monde» et non en s’échappant du monde, en se démondanisant et se réfugiant «…en un soi-même abstrait et vide » : ce dont il s’agit est de
redécouvrir «le “je” dans et par le monde», et non de redécouvrir «le monde dans le “je” et à partir du “je”».[7] L’anarchie peut être en même temps “anarcho-communiste” et
libératrice de la subjectivité, que dans la mesure où elle part d’une anthropologie qui comprend l’humain comme subjectivité concrète dans le monde, c’est-à-dire dans les termes de Sartre, comme
universel singulier ou perpétuelle retotalisation du social-historique dans la subjectivité et de la subjectivité dans le social-historique.[8] L’actualité possible de la réflexion et de
la pratique anarchistes, et leur apports peut-être les plus importants au projet moderne de l’émancipation, réside dans son exigence originale de ne pas séparer la transformation de la société de
la transformation de la vie.
Anarchie et éthique
Dans l’anarchisme, la construction de communauté n’a pas été, bien sûr, ni la dernière, ni l’unique réponse
possible au problème de la transformation de la quotidienneté. Kropotkine par exemple, critiquait en 1896 l’idée de communes volontaires dans la mesure où de telles communes s’isolaient de la
société et ne respectaient pas la privacité de ses membres. A la pratique des communes isolées, il opposait la signification éthique d’une vie de lutte dans la diversité du social.[9] Dans une
même perspective, des anarchistes contemporains comme Murray Bookchin signalaient que c’est dans les propres luttes pour la transformation globale de la société que doivent se créer des modèles
alternatifs de relations intersubjectives et intersociales : le mouvement de transformation sociale est «intimement lié à un style de vie». La subjectivité du changement social, que
Bookchin qualifie de «révolutionnaire» doit «…essayer de vivre la révolution dans sa totalité et pas seulement d’y participer (…) Dans sa recherche du changement social, le
révolutionnaire ne peut éviter les changements personnels que lui demande la reconquête de son être propre. Comme le mouvement auquel il participe, le révolutionnaire doit essayer de refléter les
conditions de la société qu’il essaie d’atteindre ; dans la mesure où cela est possible dans la société existante.»[10]
Ce que Bookchin appelle « révolution » est, dans la sphère du personnel, un mode de vie dans lequel la
critique de la domination sociale, économique et politique ne se trouve pas séparée de la critique de la domination en elle-même, c’est-à-dire, des éléments de personnalité autoritaire, aliénée
et aliénante que produisent et reproduisent les formes établies de relations interhumaines. Cette préoccupation historique de l’anarchisme pour la question des modes de vie et, en conséquence,
pour les conditions d’une subjectivité libre et pleine, est une préoccupation éthique au sens plein du terme : ethos désigne en grec, le mode de vie habituel d’une personne ou d’un
groupe. L’éthique ou la morale – entendue ici à partir de son étymologie qui renvoie aussi à l’idée de mode de vie normale – n’est pas quelque chose qui s’oppose à l’anarchie dans la mesure où
par anarchie nous entendons un mode de vie basé sur certains critères et certaines règles. Il ne faut pas confondre anarchie (absence de “pouvoir” entendu comme domination) et
anomie (absence de règles). Nier la morale notait Malatesta est valide si par “morale” on entend seulement la morale bourgeoise, supposément absolue, éternelle et immuable, que
sanctionne l’inhumaine exploitation humaine et qui proscrit tout acte qui affecte les intérêts des privilégiés[11] Mais refuser la morale imposée par la force ne doit signifier en aucune manière
«…renoncer à toute réserve morale ou à toute obligation envers les autres»[12] Les «anarchistes» qui croient pouvoir s’abstenir de ce type d’obligation «…oublient que pour
combattre une morale, il est nécessaire de lui opposer, en théorie et en pratique, une morale supérieure»[13] A la morale «bourgeoise individualiste», l’anarchisme de Malatesta
oppose une «morale de la lutte et de la solidarité», qui cherche à «établir des institutions conformes avec notre conception des relations entre les hommes»
[14]
Dans le quotidien, créer l’anarchie signifie alors indissociablement critiquer les relations d’inhumanité entre les
hommes et créer, dans la mesure du possible, des relations d’humanité. Dans « le possible » dans les conditions actuelles, disait Bookchin, étant donné que le mode de vie anarchiste ne
peut s’abstraire purement et simplement des conditions générales de vie imposées par le régime capitaliste : le simple fait de vivre dans une société capitaliste implique une série de
compromis, qui ne doivent cependant pas compromettre le sens critique général du mode de vie anarchiste : «tous, sans exception, nous sommes plus ou moins contraints de
vivre en contradiction avec nos idées» a écrit Malatesta, ajoutant immédiatement : «…nous sommes socialistes et anarchistes précisément dans la mesure que nous souffrons de cette contradiction et que nous tâchons, autant que
possible, de la rendre moins grande.»[15] Dans son autoconstitution comme subjectivité éthique, l'anarchiste est comme le cordonnier qui, sachant utiliser les circonstances du mieux possible, parvient à
fabriquer les meilleures chaussures avec le morceau de cuir dont il dispose.[16]
Le projet éthique de création d’un mode de vie plus humain pour soi-même et pour tous, suppose comme toute pratique éthique, une
certaine caractérisation des modes de vie et des relations sociales existantes.
Quelle description l'anarchisme propose-t-il des modes de vie existants, et comment justifie-t-il l'exigence éthique de les dépasser,
en proposant des modèles de vie alternatifs ? Une première approche à cette question peut être faite en prenant comme point de départ le signifié élémentaire et général du mot anarchie : une
absence de “pouvoir”, en entendant le pouvoir non comme capacité (pouvoir faire, pouvoir être) mais comme domination (oppression). La critique anarchiste des modes de vie existants part de la
compréhension de ces derniers comme les formes de vivre dans lesquels les subjectivités se trouvent diversement enchaînées à des mécanismes de domination sociale, économique, idéologique et
politique.
Dans tous les cas, indépendamment de la spécificité de
chaque mode de domination, la subjectivité souffre d'une forme de dépossession ou de perte de soi, que déjà dans les écrits de 1844, le jeune Marx avait décrit et caractérisé par le concept
d'aliénation (Entfremdung) [17][**] : “éloignement” [***] de soi-même, dans le sens de devenir un être étranger à soi-même. Mais cette aliénation [ou extranéation] n'est
pas simplement une “pathologie” de la psyché – malgré le fait qu’elle puisse conditionner des expressions psychologiques spécifiques – mais un processus social par lequel la subjectivité est en
quelque sorte “produite” comme étrangère à elle-même. Dans cette production, ce qui est produit n'est pas l’être spécifique étranger à lui-même inhérent à la subjectivité, que nous pourrions
désigner comme “étrangeté”, mais une manière d'être étranger qui est, en quelque sorte, imposée de l'extérieur, par des relations spécifiques de domination, et dans lequel la subjectivité est
assujettie par un sujet indifférencié et anonyme. A partir de Heidegger, qui a qualifié ce sujet anonyme comme "On" (Das man) [18], on peut distinguer l’extranéation (assujetissement de
la subjectivité par des puissances extérieures) de l'étrangeté (la perpétuelle transcendance à soi-même en transcendant le monde). L'aliénation s’oppose à l'étrangeté : assujetir la
subjectivité par une détermination établie et définitive est en quelque sorte lui soustraire sa transcendance constitutive. En termes de Sartre, c’est interpréter l'être-pour-soi (l'être de la
conscience) comme être-en-soi (l'être des choses)[19] ; en termes de Marcuse, c’est produire un sujet unidimensionnel, dont la pensée et l’activité sont fermés aux idées, aux aspirations et
aux objectifs qui «transcendent l'univers établi du discours et l'action»[20] ; il s’agit d’un sujet caractéristique de la société fermée, qui est, une société qui «…normalise
et intègre toutes les dimensions de l'existence, privée et publique», c'est à dire, qui exclut toute possibilité de changement qualitatif, ou «toute
transcendance»[21].
= = =
Ce texte est un
extrait de la nouvelle préface de la réédition prochaine de “Anarquismo y
anarcosindicalismo en América Latina”par les éditions La Carreta Editores (Medellin, Colombie). Publié pour la première fois à Paris et à Barcelone en 1980, le livre est épuisé depuis de nombreuses
années.
Alfredo Gómez Muller est professeur de
philosophie, auteur de plusieurs ouvrages dont “Anarquismo y anarcosindicalismo en América Latina”, “Ethique, Coexistence et Sens” (Desclée de Brouwer), “Penser la
rencontre de deux mondes” (PUF), “Chemins d’Aristote”, “Sartre : de la nausée à l’engagement” (editions du Félin). Il a récement coordoné un ouvrage “Sartre et la
culture de l’autre” (L’Harmattan)
Notes
[1] MERCIER VEGA, Luis,Anarquismo ayer y hoy, Monte Avila editores, Caracas,
1970. Se référant à une déclaration d'une conférence de la Central Obrera Boliviana (COB) en 1954, qui stipule que la participation des travailleurs au
gouvernement, le droit de veto et l’organisation syndicales sont la garantie des conquêtes réalisés récemment par les travailleurs, Mercier Vega dit: « Mais on ne parle ni de
l'organisation ouvrière des mines ni de l'organisation du travail par les travailleurs. Cela signifierait que le travailleur est
capable de faire et de défaire le gouvernement, mais incapable de gérer ce qu'il connaît le mieux, c'est à dire l’entreprise où il est employé, la mine où il travaille. »Ibid.,
p. 170.
[2] Bookchin, Murray, El anarquismo en la sociedad de consumo, editorial Kairós,
Barcelona, 1974, p. 50. Première
édition en anglais, Post Scarcity
Anarchism (1971). Le texte, “L’anarchisme après la pénurie” a été publié dans un recueil sous le titre Pour une société écologiquechez Christian Bourgeois en 1976 (traduit par Helen Arnold et Daniel Blanchard). Cet ouvrage est
épuisé.
[3] Ibid., P. 27.
[4] Ibid., P.
50.
[5] Arvon, Henri, L'anarchisme au XX e siècle, PUF, Paris, 1979, p.
22.
[6] Ibid., P. 50-51.
[7] FORBE, Raúl, y GÓMEZ, Alfredo, “Apuntes para una anarquización de la anarquía. Presentados a partir de un ejemplo de Sartre”,
en Cuadernos de Ruedo Ibérico, fascículo extraordinario: CNT: ser o no ser. La crisis de 1976-1979, París-Barcelona, 1979, p. 239.
[8] Sur la conception sartrienne de la subjectivité et la notion d’“universel
singulier”, se reporter à notre étude “Praxis, subjetivación y sentido”, en: Ciencia Política, n° 2 (julio-diciembre 2006), Departamento de Ciencia Política, Facultad de Derecho, Ciencias Políticas y Sociales de la
Universidad Nacional de Colombia, p. 10-24.Voir aussi notre livre: Sartre, de la nausée à l'engagement, Editions Le Félin, Paris,
2005
[9] Kropotkine, Piotr, Obras, Editorial Anagrama, Barcelona, 1977, p. 40-41.
Dans ce texte, Kropotkine suggère, cependant, une forme de réponse au problème de la reproduction des rapports de domination au sein de la commune, en évoquant la nécessité d'une fédération de
nombreuses communes, entre lesquelles les personnes pourraient circuler librement.
[10] Bookchin, Murray, op cit.,
P. 51.
[11] Malatesta, Errico, "Les Anarchistes et le sentiment moral" (1904), in Articles Politiques, UGE, collection 10-18, Paris, 1979, p.
46.
[12] Ibid., P. 47.
[13] Ibid.
[14] Ibid., P. 49.
[15] Ibid., P. 48-49.
[16] Aristote, Ethique à Nicomaque.
[17] Marx, Karl, Manuscrits de 1844, Éditions sociales,
Paris, 1972.
[18]
Heidegger, Martin, El Ser y el Tiempo (Être et Temps), Fondo de Cultura Económica, Mexico, 1980, § 27, 35, 36, 37 et 38.
[19] Sartre, Jean-Paul, L'Être et le Néant, Gallimard,
Paris, 1947.
[20]
Marcuse, Herbert, L'Homme unidimensionnel. Essais sur l'idéologie de la société industrielle avancée, éditions de Minuit, Paris, 1968, p. 37. Première édition en anglais: One-Dimensional Man. Studies
in the Ideology of Advanced Industrial Society, 1964.
[21] Marcuse, Herbert, Ibid., P. 7, 41, 48.
Notes du
traducteur
[**] Marx utilise
indifféremment deux termes, Entfremdung et Entaüsserung, pour définir
l’aliénation. Le premier terme se rapporte plutôt à l’idée de rendre étranger, le second exprime plutôt la dépossession.
[***] Eloignement ou plutôt estangement
(en anglais) que certains, depuis Jean Hyppolite, traduisent par le néologisme extraénation, devenir autre, étranger à soi. D’autres l’on traduit par l’adverbe substantivé
“étrangement”.