En effet le Rhône subit depuis plusieurs années un dépôt important d'alluvions qui réduit considérablement le volume de son lit naturel, notamment sur le vieux Rhône au sud de l'île de La Barthelasse en rive gauche. Depuis 1981 le Rhône à cet endroit n'a été dragué qu'une seule fois à l’été 2004, et depuis le volume des sédiments déposés au fond a augmenté dans des proportions incroyables. Face à cette situation dégradée, la CNR s'est vue dans l'obligation d'installer des balises flottantes pour éviter l'échouage des bateaux.

Or les sédiments sont pollués de produits chimiques liés aux activités agricoles et industrielles de la vallée du Rhône et aussi radio-contaminés par les activités nucléaires des sites de production et de recherche atomique d’Areva, de EDF et du CEA. La gravité de la contamination du biotope sédiment et des risques afférents à la remise en suspension, pendant les dragages, des éléments contaminés concerne tant la micropollution métallique dont la concentration en cuivre est déclassante sur le bras du Pontet, que la pollution par les composés organiques PCB dont la concentration déclassante est reconnue comme atteignant la gamme des maximums observés. Sans parler de pesticide chloré DDT, ni de radionucléides dont la présence a été formellement détectée en aval de la centrale atomique de Marcoule (*).

Le « Collectif Anti-Nucléaire 84 » estime que si campagne de dragage il doit avoir, elle doit se faire sur la totalité du lit du fleuve et non pas seulement sur une partie et qu’il appartient aux responsables des pollutions de prendre à leur charge technique et financière la remise en état et la dépollution du Rhône selon le principe « Pollueurs-Payeurs », le dépôt ou la mise en centre de stockage des déchets concernés surtout s’ils sont radioactif.
Le « Collectif Anti-Nucléaire 84 » estime indispensable de faire réaliser par un organisme indépendant de l’exploitant (CNR), comme le stipule « la loi sur l'eau » des prélèvements et analyses des sédiments afin d’évaluer préalablement à toute action leur niveau et origine de contaminations, leur radio-activité et ce afin que le maître d’ouvrage ne soit pas à la fois juge et partie.
Le « Collectif Anti-Nucléaire 84 » considère qu’il faut surseoir à la mise en oeuvre du plan de dragage, tant que ne seront pas traités de façon coordonnée tous les travaux, qu'ils soient motivés par des raisons économiques, par des raisons sociales ou de préservation de l'environnement (Plan de dragages, Plan Rhône, SDAGE)
Le « Collectif Anti-Nucléaire 84 » soutient les habitants fluviaux du bassin d'Avignon qui sont réunis dans l'association « Domicile Fluvial » et qui s’étonnent qu’au vue de la gravité de la situation, le plan de dragage ne vise que le chenal de navigation alors que les obstacles à l'écoulement des crues dues aux dépôts naturels d'alluvions concerne toute l'étendue du lit du Rhône. Le projet est incohérent avec les autres projets en cours telle la suppression du quai des allemands.
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*Toutes ces données étaient déjà présentes dans le bilan de l'état du Rhône publié par l'agence de bassin dans son étude de 1986-1987, puis ont été largement portées à la connaissance du public notamment en 2007 et 2008.