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La tyrannie la plus redoutable n'est pas celle qui prend figure d'arbitraire, c'est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité." Albert Libertad

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le blog du laboratoire anarchiste

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 10:10

toujours et encore c'est l'autonomie des luttes( toujours en  discussions) face à ce monde.lu sur le texte ci dessous sur non fides.

 

On entend beaucoup parler ces derniers temps des centres de rétention et des politiques migratoires, essentiellement à travers la rhétorique du scandale : mise en avant de l’image de la famille innocente et bien intégrée, qui travaille ici, dont les enfants sont scolarisés, insistant sur l’ignominie qu’il y a à les enfermer dans des camps. Toute une rhétorique employée pour mobiliser l’indignation citoyenne, pour crier au racisme en se vivant comme des résistants, pour lancer de vains appels à réformer la gestion de la machine à expulser, à améliorer les conditions d’enfermement, à trier les « bons » des « mauvais » sans-papiers.


N’y allons pas par quatre chemins : nous ne souhaitons pas ajouter nos larmes à ce bal des pleureuses, nous ne luttons pas contre la machine à expulser par empathie et encore moins par pitié, ni dans le but de la rendre plus humaine, mais pour la détruire. De la même façon, nous ne partons pas du principe que les personnes enfermées dans ces camps seraient des victimes à secourir, ou qu’il faudrait assister leur intégration (ou leur réintégration) dans cette société que nous voulons désintégrer totalement. Les logiques syndicales, humanitaires et réformistes ont depuis longtemps démontré leur rôle de cogestion des logiques d’exploitation, de contrôle et d’enfermement, en bref de domination.

Les sans-papiers, comme tous les autres exploités, n’ont jamais eu besoin de souteneurs ou de chevaliers vaillants pour se révolter, beaucoup n’ont jamais attendu le feu vert de quelconques militants et politiciens. En témoigne, parmi une multitude d’actes individuels et collectifs, des plus quotidiens aux plus spectaculaires, l’incendie de la plus grande prison pour étrangers d’Europe, le centre de rétention de Vincennes en juin 2008.

Le centre de rétention n’est qu’un seul des rouages de la machine à expulser qui n’est elle-même qu’un seul des rouages de la machine infâme qu’est ce monde de barbelés et de domination. De fait, elle n’est pas un concept à discuter sur les bancs douillets d’une université, elle s’incarne dans une foultitude de responsabilités concrètes : des associations humanitaires comme la CIMADE, France Terre d’Asile, l’Ordre de Malte, Forum Réfugiés et la Croix-Rouge qui co-gèrent les centres et les zones d’attente en bonne entente financière avec l’Etat ; RATP, Air France, Carlson Wagon-Lit, Royal Air Maroc et SNCF  : tous déportent, et certains ajoutent leurs contrôles à ceux des flics ; le groupe Accor qui dépanne l’Etat de quelques places de prison dans ses hôtels ; les institutions qui organisent les rafles en guet-apens comme Pôle Emploi, CAF, la Sécu... ; les entreprises qui organisent la logistique à l’intérieur des taules comme Sodexo, Avenance, GDF-SUEZ, Veolia, Eurest... ; les constructeurs comme Bouygues, Vinci, Eiffage ; les suceurs de sang et de sueur des boîtes d’intérim comme Randstad, Adecco, Manpower ; les syndicats qui négocient les critères d’expulsion à la table de l’Etat comme la CGT, CFDT, SUD, UNSA, FO et tous les partis politiques qui font leur beurre électoral sur la question des migrants...
Toute une maxi-brochette de collabos sans lesquels l’Etat, ses flics, ses juges et ses gendarmes ne pourraient pas gérer cette machine de déportation. Les motivations de ces charognards n’ont rien de bien raciste, car l’argent n’a pas de couleur, et c’est pour la manne financière dont ils profitent qu’ils prêtent tout leur concours à ce système de merde.

Pointer les responsabilités claires de ces collaborateurs ne signifie pas les réduire à la seule question des expulsions et des frontières. On retrouve tous ces vautours dans la gestion quotidienne de l’exploitation, de l’enferment, de la domination, car nous sommes tous, avec ou sans-papiers, du gibier à frontières, à matons, à patrons, à humanistes.

Ils ont des noms et des adresses, chacun peut leur renvoyer un peu de leurs responsabilités à la gueule de la façon qu’il estime la plus pertinente.

Dans cette guerre sociale sans trêve, il est toujours temps d’exprimer notre haine sans concession, et d’attaquer sans médiations tout ce qui nous rend esclaves.

Centres de rétention, papiers, prisons, frontières, gestionnaires et co-gestionnaires de la domination :
Autant en emporte le vent de la liberté !

[Tract trouvé dans les rues de Paris, décembre 2012]

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 09:47

lu sur mondialisme.org, Cette réflexion est posée à ce moment de la lutte.

Le refus du tra­vail

Claude Guillon, que je cite sou­vent, a publié dans « misère de l’éco­nomie », un bref his­to­ri­que de la manière dont les socia­lis­tes avaient abordé le pro­blème du tra­vail. Il en res­sort qu’en dehors de quel­ques théo­riciens (Stirner, Lafargue) et cou­rants (les Surréalistes), la majo­rité des socia­lis­tes, qu’ils soient anar­chis­tes ou marxis­tes, étaient de farou­ches par­ti­san-e-s du tra­vail, dont ils contes­taient l’aspect aliéné et aliénant, mais pas le prin­cipe même. Le refus du tra­vail a sur­tout été étudié a partir des années 70, à la fois par des gau­chis­tes (groupe Adret), des conseillis­tes. C’est dans le marxisme auto­nome, dans le situa­tion­nisme et dans le post-bor­di­guisme qu’il prend toute son ampleur. Il se répand éga­lement dans le milieu anar­chiste, dans lequel le situa­tion­nisme a (curieu­se­ment) bonne presse. Après 68 en France et en Italie, l’absenté­isme attei­gnit des pro­por­tions énormes, qui fut considéré par les marxis­tes auto­no­mes comme l’une des causes de la crise du for­disme. Aujourd’hui, la revue conseilliste Écha­nges considère le refus du tra­vail, quel­que soient ses formes, comme une forme concrète de la lutte des clas­ses. Comme le chante Bernard Lavilliers : « dans le ves­tiaire cra­din­gue / cinq minu­tes volées / à la fumée, au bruit, au dés­espoir » (Les Barbares). Le refus du tra­vail est, à mon sens, l’un des prin­ci­pes « car­di­naux » qui défin­issent aujourd’hui une posi­tion révo­luti­onn­aire, l’une des fron­tières entre l’ancien et le nou­veau mou­ve­ment.

Effectivement le droit à la paresse a été mis en pra­ti­que bien plus tôt par les ouvriers, et ce n’est pas un hasard si Pouget considérait la paresse comme une forme vala­ble de sabo­tage. Léo Malet évoque, dans la Trilogie noire, ce milieu d’ouvriers anar­chis­tes, pro­ches de l’illé­gal­isme, pra­ti­quant sabo­tage et « piquant des maca­dams » en simu­lant des acci­dents pour être payés sans tra­vailler. Il a existé, à mon sens, un déca­lage entre la pra­ti­que ouvrière et la théorie socia­liste. La cla­ri­fi­ca­tion, c’est-à-dire la théo­ri­sation du refus du tra­vail et du droit à la paresse (qui sont deux choses liées, mais bien dis­tinc­tes), est un tra­vail amorcé, mais loin d’être fini et dif­fusé.

Il me semble plus impor­tant d’expli­quer com­ment cer­tains tra­vailleur-se-s ont pu - alors qu’ils savaient par­fai­te­ment à quel point le tra­vail est une tor­ture (ce qui est son sens éty­mo­lo­gique) - s’iden­ti­fier comme pro­duc­teurs jusque dans leurs pro­jec­tions de la société future (« fédé­ration / asso­cia­tion de libre pro­duc­teurs »). Tout d’abord, c’est une ten­dance, mais pas un absolu. Au contraire, la base même de la cons­cience de classe, c’est le refus du tra­vail, qu’il soit réalisé ou désir inas­souvi.

Spectacle et tra­vail

Plusieurs rai­sons inci­tent sans doute cer­tains tra­vailleurs à refu­ser d’admet­tre à quel­que point bosser est abo­mi­na­ble. La prin­ci­pale est sans doute la résig­nation pure et simple. Le refus du tra­vail, le désir intense de consom­ma­tion, la réb­ellion spon­tanée, sont plutôt le fait des jeunes tra­vailleur-se-s, avant qu’ils ne ren­trent dans le rang (même si cette atti­tude est par­tiel­le­ment ritua­lisée ou intégrée comme la cuite du samedi soir et les sor­ties en boîte, « faut que jeu­nesse se passe »). Fonder une iden­tité sur la résig­nation au tra­vail, c’est sans doute pour la plu­part des tra­vailleurs, en l’absence d’une issue claire, la seule façon de sur­vi­vre digne­ment à l’hor­reur du tra­vail et refu­ser de reconnaître d’avoir gâché sa vie. C’est à mon sens le sens le plus pro­fond de la notion de Spectacle, telle qu’elle a été développée par les situa­tion­nis­tes. Loin de l’objec­ti­visme et de l’éco­nom­isme de l’ultra-gauche, les situs ont étudié les aspects sub­jec­tifs, la manière dont était vécu le rap­port social capi­ta­liste. On a sou­vent voulu réd­uire cette notion à celle de domi­na­tion par les « mass-médias », ce qui lui retire toute sa force : le Spectacle, c’est d’abord la représ­en­tation de la vie actuelle comme une vie réelle, hors de la vie réelle. C’est-à-dire qu’il com­prend l’ensem­ble des représ­en­tations socia­les considérées comme des réalités, même si cette réalité est sou­vent bien pauvre.

Peut-on pour autant voir dans cette accep­ta­tion pas­sive d’une partie des tra­vailleur-se-s une forme « d’intég­ration » des tra­vailleur-se-s au capi­tal ? Non, puisqu’ils en font partie, dès le départ : par défi­nition, ils exis­tent comme tra­vailleurs uni­que­ment parce que le rap­port social capi­ta­liste les iden­ti­fie ainsi. Dans sa défi­nition éco­no­mique, la force de tra­vail est l’une des com­po­san­tes du capi­tal. Or, deux aspects coexis­tent dans la classe et sou­vent dans chaque indi­vidu : le refus du « système » et l’intég­ration à celui-ci. Mais cette intég­ration passe éga­lement par la reven­di­ca­tion du droit de jouer un rôle dans celui-ci, le droit de gérer celui-ci. L’intég­ration des syn­di­cats à l’état, dans la plu­part des pays du monde, est une étape impor­tante de l’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion de la classe ouvrière au sein du capi­ta­lisme. C’est éga­lement le rôle de la social-démoc­ratie, y com­pris sous sa forme bol­che­vi­que et aujourd’hui gau­chiste. Ce qui était une insuf­fi­sance des théories socia­lis­tes dans la réflexion sur le tra­vail est devenu un dogme cen­tral de la social-démoc­ratie : le tra­vail libé­rateur, doublé du fétich­isme de la pro­duc­tion. Ce dogme trouve sa for­mu­la­tion la plus lapi­daire dans la for­mule de Thorez (secrét­aire général du Parti Communiste Français) après la seconde guerre mon­diale : « cama­ra­des, retrous­sez vos man­ches » ou encore dans ce slogan du PCF systé­ma­tiq­uement res­servi aux mineurs dans les années 50 : « c’est vous qui avez bâti la France ». La social-démoc­ratie, sous ses formes variées (y com­pris dans le gau­chisme actuel) n’a jamais trahi la classe ouvrière, mais défend les ouvrier-e-s tout en les confor­tant dans le rôle de tra­vailleur-se-s, de pro­duc­teur-e-s au sein du système capi­ta­liste. Évide­mment, ce rôle est à l’opposé de la lutte contre le système et de la « néc­ess­aire cri­ti­que du tra­vail ».

Mais considérer que la classe est intégrée au capi­ta­lisme parce que les orga­ni­sa­tions qu’elle a créée jadis sont aujourd’hui des piliers du système revien­drait à dire que la lutte de classe n’exis­tent que dans les mots d’ordres des orga­ni­sa­tions « ouvrières ». Autrement dit, il faut com­pren­dre l’autre face du pro­ces­sus, com­ment agit la volonté de rompre avec le capi­ta­lisme.

Drame de la cons­cience de classe

Les tra­vailleurs, pour sortir du capi­tal, doi­vent se nier en tant que classe (« autoné­gation du prolé­tariat »). Si l’objec­tif visé est la création d’une société sans classe et que seule la classe de ceux qui ne possèdent rien (prolé­tariat, au sens strict) peut réel­lement désirer cette société là, alors il faut réussir le grand saut qui mène une classe à s’affir­mer en tant que telle et, dans un même mou­ve­ment, à se dis­sou­dre pour ne plus exis­ter. La société sans clas­ses, par défi­nition, ce n’est pas une société de prolét­aires mais une société sans prolét­aires. Mais ce mou­ve­ment social ne se pro­duit pas seu­le­ment au niveau de la défi­nition éco­no­mique, mais aussi du vécu, des atti­tu­des.

Dans le capi­ta­lisme, le tra­vailleur a géné­ra­lement intérêt à ne pas pren­dre plus de res­pon­sa­bi­lités que ce qu’on lui octroie, et apprend rapi­de­ment que toute par­ti­ci­pa­tion de sa part n’est qu’une étape sup­plém­ent­aire dans son acquies­ce­ment tacite à l’exploi­ta­tion qu’il subit. Son atti­tude géné­rale par rap­port au tra­vail est dét­erminée par cela (et c’est sans doute ce rap­port au tra­vail qui oppose le plus clai­re­ment les « cou­ches moyen­nes » aux « ouvriers » au sein du prolé­tariat, autre ques­tion à creu­ser). Mais dans une société libérée du capi­ta­lisme, le même « tra­vailleur » est amené chan­ger son atti­tude, à pren­dre des ini­tia­ti­ves sur la manière même de tra­vailler. Se nier en tant que classe n’est pas seu­le­ment une for­mule théo­rique, mais un chan­ge­ment pro­fond dans la pra­ti­que.

L’iden­tité ouvrière est donc une dét­er­mi­nation imposée de l’extérieur, comme le sexe ou la natio­na­lité, et que l’Individu-e doit s’en libérer cons­ciem­ment. Mais cette libé­ration cons­ciente est elle-même pro­blé­ma­tique, précisément parce qu’il s’agit de sortir d’un rap­port social. L’Individu-e cons­cient-e des dét­er­mi­nations qui s’impo­sent à lui cher­che à leur éch­apper, mais il se retrouve face à elles dans toute son exis­tence, dans sa réalité sociale, dans la manière dont il est perçu, etc. Il ne peut sortir de la dét­er­mi­nation qu’en détr­uisant le rap­port social lui-même, et non seu­le­ment en pre­nant cons­cience de celui-ci. Et ce rap­port social, il ne peut - par défi­nition - le détr­uire seul.

On appro­che alors du cœur du pro­blème de la révo­lution sociale. Entre le moment où un-e Individu-e prend cons­cience des rap­port sociaux qui le dét­er­minent et le moment où ces rap­ports sociaux sont détruits, il peut se passer un cer­tain temps, puisqu’ils ne s’achè­veraient d’après les « préd­ictions » que par la révo­lution sociale totale : on peut pour le moins cons­ta­ter qu’elle n’a pas encore eu lieu ! Autrement dit, cet-te Individu-e se trouve sans cesse confronté-e à une situa­tion qui est d’autant plus abo­mi­na­ble qu’il / elle la perçoit clai­re­ment, sans le secours d’un quel­conque « opium du peuple » poli­ti­que ou reli­gieux. Il / elle va alors cher­cher à agir sur la situa­tion, d’une manière ou d’une autre. La par­ti­ci­pa­tion, sous une forme ou une autre, à un groupe révo­luti­on­nar­iste / rup­tu­riste est une ten­ta­tive pour agir sur sa propre vie.

Mais cela ne prouve ni que les grou­pes révo­luti­onn­aires ser­vent à quel­que chose, ni qu’ils ne seront pas dan­ge­reux en défi­ni­tive pour la révo­lution elle-même (« la révo­lution n’est pas une affaire de parti », selon la for­mule d’Otto Rühle). L’acti­visme, la polé­mique, etc. sont por­teurs d’un anta­go­nisme entre l’uti­lité qu’on leur attri­bue (pré­ci­piter la rup­ture révo­luti­onn­aire / accroître la cons­cience de classe / former des cadres révo­luti­onn­aires / etc.) et son rôle actuel d’occu­pa­tion, de course contre le temps, de désir d’être utile à l’huma­nité, etc. C’est « le mili­tan­tisme, stade suprême de l’alié­nation » (selon le titre d’une bro­chure célèbre).

Il y a donc une contra­dic­tion entre le mou­ve­ment réel et néc­ess­aire qui amène des Individus à se regrou­per autour d’un projet révo­luti­onn­aire, et l’impos­si­bi­lité de réa­liser ce projet tout de suite, ou même dans un délais pré­vi­sible. Cette contra­dic­tion est lourde d’impli­ca­tion, parce qu’elle amène à recher­cher des rac­cour­cis, soit en allant plus vite (acti­visme, lutte armée), soit en essayant de rac­cour­cir le chemin, par exem­ple en pro­cla­mant que le capi­ta­lisme est au bord de l’effon­dre­ment (trots­kisme, ultra­gau­che). Cette contra­dic­tion que chaque groupe cher­che à rés­oudre à sa manière, ne peut trou­ver sa solu­tion que dans la réunion entre le désir de chan­ge­ment et le chan­ge­ment réalisé, c’est-à-dire dans la révo­lution en mou­ve­ment.

Pourquoi des conseils de tra­vailleurs ?

Marx, pré­cis­emment, a montré pour­quoi et com­ment le prolé­tariat était la seule classe révo­luti­onn­aire, et même qu’il n’exis­tait comme prolé­tariat qu’en étant révo­luti­onn­aire (la « classe pour soi ») : parce que le système capi­ta­liste repose, en der­nière ana­lyse, sur le pro­duit du tra­vail qu’il s’appro­prie. C’est ce qui est résumé dans un slogan fameux : « le patron a besoin de toi, tu n’as pas besoin de lui ». Les conseils de tra­vailleurs ont donc pour fonc­tion de com­bat­tre le capi­ta­lisme là où il se situe réel­lement, c’est-à-dire sur le lieu même de l’exploi­ta­tion. Il ne s’agit pas seu­le­ment de contrôler la pro­duc­tion, d’orga­ni­ser soi-même le tra­vail, mais bien de briser le capi­tal comme rap­port social, comme manière d’orga­ni­ser la société.

On peut remar­quer que la Commune de Paris, qui cons­ti­tue le modèle de la prise du pou­voir par la classe ouvrière pour Marx, n’a pas réel­lement brisé le cadre du capi­ta­lisme. L’un des éléments les plus trou­blant, par exem­ple, c’est que la Bourse de Paris n’a jamais été fermée, même si le volume d’acti­vité a dimi­nué. A l’inverse, durant les révo­lutions conseillis­tes des années 1917-1921 (Allemagne, Russie, Italie), les conseils de tra­vailleurs ont réussi a pren­dre le contrôle de la pro­duc­tion, mais pas à détr­uire l’appa­reil d’état. C’est ce double pro­blème qu’il fau­drait dép­asser… à la pro­chaine.

Il faut noter que dans l’esprit des conseillis­tes alle­mands, le conseil de tra­vailleurs n’est pas un conseil d’entre­prise, mais la réunion des délégués man­datés par les conseils d’entre­pri­ses au niveau d’une ville ou d’une région. Sa compét­ence n’est donc pas res­treinte au contrôle de l’entre­prise, mais à tous les aspects de l’acti­vité révo­luti­onn­aire. En Italie, les conseils d’usine ras­sem­blaient non seu­le­ment les ouvriers, mais aussi l’ensem­ble des per­son­nes qui en dép­endaient, y com­pris les bou­ti­quiers du quar­tier. Il faut rap­pe­ler que cette orga­ni­sa­tion était liée aux « for­te­res­ses ouvrières » qui struc­tu­raient toutes la vie de la ville. D’autre part, tou­jours pour les conseillis­tes alle­mands, les conseils de tra­vailleurs doi­vent être com­plétés par des conseils de consom­ma­teurs, garan­tis­sant la dis­tri­bu­tion des biens. Cette notion peut faci­le­ment être étendue au duo conseil de tra­vailleurs muni­ci­paux / conseils d’habi­tants, pour ce qui est de la ges­tion de la ville, mais il ne peux rem­pla­cer les pre­miers.

Enfin, last but not least, « tout le pou­voir aux conseils de tra­vailleurs » dit bien ce qu’il veut dire. Il s’agit effec­ti­ve­ment d’exclure les non-tra­vailleurs, c’est-à-dire les capi­ta­lis­tes, les bureau­cra­tes et la petite bour­geoi­sie. C’est bien de la dic­ta­ture du prolé­tariat qu’il s’agit. Opposant la concep­tion anar­chiste des conseils au bol­che­visme, l’anar­chiste alle­mand Eric Mühsam écrivait dans « La société libérée de l’état » : « Les anar­chis­tes son avisés, qui uti­li­sent aussi peu que pos­si­ble l’expres­sion de dic­ta­ture du prolé­tariat, bien qu’une juste com­préh­ension du concept de Conseil, excluant toute arrière-pensée sour­noise, ne puisse guère enten­dre autre chose par ce terme que la répr­ession par la classe prolé­tari­enne des rés­ist­ances à la révo­lution prolé­tari­enne. (…) La dic­ta­ture révo­luti­onn­aire d’une classe contre l’autre est indis­pen­sa­ble au cours du combat, mais cette dic­ta­ture n’est pas autre chose que la révo­lution elle-même ».

Les deux concep­tions, pou­voir des conseils contre pou­voir du parti, se sont heurtées vio­lem­ment à Krondstadt en 1921. Quand on lit les « Nouvelles du conseil de Kronstadt », on ne trouve rien de spé­ci­fiq­uement anar­chiste, mais un seul mot d’ordre : « tout le pou­voir aux conseils d’ouvriers et de sol­dats rouges ». On trouve la même exi­gence exprimée dans l’insur­rec­tion makh­no­viste. Le pou­voir des conseils de tra­vailleurs s’oppose donc au pou­voir d’un parti dis­tinct de la classe elle-même. C’est la société réunie avec elle-même, la fin de la sépa­ration entre société et état, et par là-même la fin de l’un et de l’autre en tant qu’entités.

Les conseils cons­ti­tuent la forme de base de toute lutte auto­nome, sous différents noms (comités de grèves, coor­di­na­tions, assem­blées géné­rales, etc.). En soi, leur exis­tence est liée à la lutte de classe, sans avoir forcément une orien­ta­tion révo­luti­onn­aire. Mais ils cons­ti­tuent une forme essen­tielle de réapp­ropr­iation de la vie quo­ti­dienne, du pou­voir de décision, d’auto­no­mie de l’indi­vidu confronté, sou­vent pour la pre­mière fois, à la pos­si­bi­lité de pren­dre une décision impor­tante, au droit d’expri­mer un avis. Briser la ser­vi­tude volon­taire.

Problèmes posés par les conseils de tra­vailleurs

Il faut exa­mi­ner de plus près l’idée selon laquelle les conseils de tra­vailleurs sont aujourd’hui dis­qua­li­fiés par la dis­pa­ri­tion de la valeur tra­vail. Cela revient à prou­ver que le capi­ta­lisme ne repo­se­rait plus aujourd’hui sur la pro­duc­tion, ou que celle-ci ne repose plus sur le tra­vail. Car en dehors de cela, ce n’est pas parce que les tra­vailleu­ses ne s’iden­ti­fient pas à leur tra­vail que la ques­tion de la des­truc­tion du capi­ta­lisme sur le lieu même de sa pro­duc­tion ne se pose pas : au contraire, c’est même cette non-iden­ti­fi­ca­tion qui est sub­ver­sive.

Je ne crois pas que les tra­vailleu­ses aient jamais beau­coup adhéré à la valeur tra­vail, et quand elles l’ont fait, c’est en créant ce masque d’illu­sions qui seul permet d’affron­ter la misère de la vie quo­ti­dienne - le Spectacle. Dans les années 30, les ouvriers russes moles­taient volon­tiers les Stakhanovistes, et plu­sieurs d’entres eux furent mêmes assas­sinés, en raison de leur adhésion au système d’inten­si­fi­ca­tion du tra­vail. D’autre part, l’ana­lyse sur la fin du modèle des clas­ses moyen­nes ne fonc­tionne que dans le « pre­mier monde » occi­den­tal, mais pas vrai­ment dans les autres pays, et notam­ment dans les pays du « tiers-monde », où les pay­san­nes pau­vres et les ouvrières agri­co­les savent par­fai­te­ment que le tra­vail est une tor­ture (c’est son sens éty­mo­lo­gique !).

C’est éga­lement ce que je vou­lais dire en disant que les " cou­ches moyen­nes " différaient des autres tra­vailleurs dans leur rap­port au tra­vail. Ceux qui par­vien­nent, à l’issue d’études, à attein­dre le métier qui cor­res­pond à la for­ma­tion qu’ils ont choi­sis, peu­vent trou­ver une cer­taine forme d’adéq­uation entre leur tra­vail et leur acti­vité, s’accom­plir dans la réa­li­sation de leur tra­vail, le trou­ver intér­essant, et même utile. Mais quand on passe sa journée à rép­ondre au télép­hone sans inter­rup­tion (call cen­ters), à net­toyer les cou­loirs du métro ou a couper la canne à sucre, c’est déjà beau­coup plus dif­fi­cile…

Une fois de plus, l’idée de conseils de tra­vailleurs n’est donc pas liée à un mythe du pro­duc­teur - même s’il n’est pas exclu que ce mythe ait pu jouer un rôle pour cer­tains conseillis­tes - mais à la recher­che par les tra­vaill­leurs eux-mêmes, au cours des révo­lutions du XXe siècle, de trou­ver une forme d’orga­ni­sa­tion qui leur per­mette de pren­dre leur vie en mains, de ne pas déléguer l’orga­ni­sa­tion de la société aux syn­di­cats ou au parti, fusse-t-il anar­chiste ou com­mu­niste. Il ne s’agit pas pour autant d’une panacée, puis­que jamais les conseils n’ont été vic­to­rieux. On peut réfléchir sur les rai­sons de cet échec.

Deux pro­blèmes essen­tiels se sont posés aux conseils de tra­vailleurs : primo, ils ont servi de marche-pied aux partis sociaux-démoc­rates (SPD, USPD, KPD en Allemagne, Bolcheviks en Russie, PSI en Italie). Secundo, ils ont été can­tonnés dans un rôle pure­ment de conseils d’usines (façon auto­ges­tion Yougoslave ou révo­lution polo­naise de 1956). Le pre­mier pro­blème est par­ti­cu­liè­rement cru­cial. C’est à peu près ce que j’expri­mais dans un texte pré­cédent des­tiné à un cama­rade du Réseau de dis­cus­sion inter­na­tio­na­liste : le pro­blème n’est pas de pren­dre le pou­voir, mais de faire en sorte qu’il ne soit pas pris. Dit comme cela, c’est simple. Dans la pra­ti­que, c’est beau­coup plus com­pli­qué, parce que grande est la ten­ta­tion de pren­dre le pou­voir pour qu’il ne soit pas pris par d’autres, ou de créer des orga­ni­sa­tions anti-orga­ni­sa­tions (comme le suggère Paul Mattick). Il faut remar­quer que les conseils se sont tou­jours affirmés contre les partis (le cas de l’Allemagne est assez par­lant). Aujourd’hui, c’est l’une des ques­tions plus com­plexe à laquelle nous devons rép­ondre.

L’autre pro­blème est plus ou moins lié au pre­mier. Ne pas se lais­ser can­ton­ner dans les ques­tions de contrôle de la pro­duc­tion, dans la sphère pure­ment éco­no­mique, c’est déjà poser la ques­tion du pou­voir, la ques­tion poli­ti­que (c’est en gros ce que Bordiga repro­chait aux conseils). Par contre, cela pose une série d’autres ques­tions : com­ment orga­ni­ser une société mon­diale sur la base des conseils. On peut se ras­su­rer en se disant que, quel­ques soient les dif­fi­cultés, ça ne peut pas être pire que ce que font les capi­ta­lis­tes ! Mais ça n’est pas abso­lu­ment sûr : l’expéri­ence russe montre exac­te­ment le contraire. On peut par­fai­te­ment, au nom du com­mu­nisme, ins­tau­rer une forme de capi­ta­lisme pire que les autres, encore plus absurde et ubues­que. (cf. tém­oig­nage de Victor Serge).

Cette ten­dance à rester sur le seul ter­rain éco­no­mique se double d’une ten­dance à s’en tenir au stade local ou rég­ional. Elle porte donc en elle la menace du loca­lisme, alors que les pro­blèmes à rés­oudre sont par nature mon­diaux. C’est éga­lement la cri­ti­que prin­ci­pale à l’encontre du fédé­ral­isme : il insiste sur le niveau local au dépens du niveau global. Il faut donc aujourd’hui poser la ques­tion de savoir com­ment trou­ver une forme d’orga­ni­sa­tion pra­ti­que de la révo­lution qui détr­uise de fond en comble le système capi­ta­liste au niveau même des rap­ports sociaux, qui ne se can­tonne pas sur le ter­rain éco­no­mique mais occupe l’ensem­ble des lieux de la vie, qui ne cher­che pas la prise du pou­voir mais sa des­truc­tion au niveau mon­dial.

Ne tra­vaillez jamais !

Le projet révo­luti­onn­aire fondé sur les conseils de tra­vailleurs n’est, en tant que tel, un projet de société. Il nous faut tou­jours rés­oudre le pro­blème, relevé par Gilles Dauvé (Back to the S.I.), de la contra­dic­tion chez les Situationnistes, entre « Ne tra­vaillez jamais » et « Tout le pou­voir aux conseils ouvriers ».

Cette contra­dic­tion est en partie résolue si l’on exa­mine les choses dans le sens du mou­ve­ment réel. Nous sommes dans une société fondée sur le tra­vail et nous aspi­rons à en sortir, non seu­le­ment à abolir le tra­vail sala­rié, mais aussi et sur­tout à éman­ciper l’humain du tra­vail. J’aurais donc ten­dance à penser que si « l’éman­ci­pation des tra­vailleurs sera l’œuvre des tra­vailleurs eux-mêmes », cette éman­ci­pation est d’abord et avant tout une éman­ci­pation des contrain­tes du tra­vail. Les prolét­aires se niant en tant que prolét­aires s’affir­ment en temps qu’Individu-e-s libres. Le droit à la paresse, le refus du tra­vail expri­ment exac­te­ment cette idée, dans les termes les plus concrets : on cesse d’être un tra­vailleur en ces­sant de tra­vailler.

L’expéri­ence russe a montré à quel point il ne suffit pas de détr­uire la bour­geoi­sie pour détr­uire le capi­ta­lisme. Celui-ci réside avant-tout dans un rap­port social, un rap­port d’exploi­ta­tion et d’alié­nation. Le refus du tra­vail, c’est donc la forme pra­ti­que la plus simple et la plus directe de lutte contre ce rap­port social. Il s’exprime col­lec­ti­ve­ment dans la grève, indi­vi­duel­le­ment dans l’absenté­isme ou la recher­che de temps libre dans le temps de tra­vail. Le mou­ve­ment ouvrier, même sous sa forme la moins cri­ti­que par rap­port au tra­vail, a tou­jours fondé ses espoirs sur l’auto­ma­tion géné­ralisée des tâches, ce qui expri­mait indi­rec­te­ment la même idée (ou, plus pro­ba­ble­ment, concré­tisait une sorte de com­pro­mis entre l’aspi­ra­tion des tra­vailleurs à ne plus tra­vailler et le tra­vaillisme impé­nitent des réf­or­mateurs sociaux).

Nous nous trou­vons aujourd’hui devant un para­doxe entre cette idée d’auto­ma­tion géné­ralisée et la dif­fi­culté à la réa­liser d’une manière com­pa­ti­ble avec un dével­op­pement dura­ble, avec une prés­er­vation de l’envi­ron­ne­ment (ce qui amène les com­mu­nis­tes-pri­mi­ti­vis­tes à pro­po­ser l’éli­mi­nation pure et simple de la tech­no­lo­gie). C’est un pro­blème réel, sur lequel il nous reste à réfléchir séri­eu­sement.

Il avait été posé sous une autre forme au début du siècle pré­cédent dans les débats entre socia­lis­tes et anar­chis­tes-indi­vi­dua­lis­tes néom­alt­husiens. Ces der­niers sou­te­naient, à la suite de Malthus, que l’Humanité pro­liférait d’une telle manière que la pro­duc­tion ne pour­rait jamais suf­fire à la nour­rir toute entière, et pro­po­sait l’usage de la contra­cep­tion comme remède. Les socia­lis­tes considéraient que la pro­duc­tion suf­fi­rait si elle n’était pas entravée par les capi­ta­lis­tes pour leurs pro­pres pro­fits. L’étude com­parée de la pro­pa­gande néo-mal­thu­sienne et des cour­bes de nata­lité mon­trent que les ouvrières ont lar­ge­ment écouté le sage avis des Individualistes, malgré les morigé­nations pudi­bon­des et nata­lis­tes des socia­lis­tes. Aujourd’hui, le pro­blème se pose au niveau mon­dial : on peut envi­sa­ger plus faci­le­ment une crois­sance tech­no­lo­gi­que non-des­truc­trice à condi­tion qu’une révo­lution démog­rap­hique amène pro­gres­si­ve­ment l’Humanité à un nombre plus res­treint d’indi­vi­dus. Les femmes du tiers-monde ont tout à y gagner.

La ques­tion du lien entre prés­er­vation de l’envi­ron­ne­ment et auto­ma­tion géné­ralisée semble pou­voir être résolue à condi­tion que l’envi­ron­ne­ment, c’est-à-dire en défi­ni­tive la santé et la qua­lité de vie des Individues, soit posé comme un impé­ratif essen­tiel. Mais l’auto­ma­tion géné­ralisée pose un second pro­blème : née de l’anta­go­nisme entre tra­vailleurs et capi­ta­liste (une machine ne fait jamais grève), elle n’a jamais libéré les tra­vailleurs, mais les a éliminé de la pro­duc­tion (chômage massif) et aliéné de plus en plus, en les dépossédant de tout contrôle sur leur propre acti­vité, en éclatant le savoir-faire. La divi­sion du tra­vail a joué un rôle néf­aste. Croire aujourd’hui en les bien­faits uni­latéraux de la machine et de l’auto­ma­tion paraît non seu­le­ment illu­soire, mais sur­tout contraire au rejet massif dont elle fait l’objet par les tra­vailleurs eux-mêmes.

Ce rejet est contra­dic­toire, puisqu’il ne s’agit pas d’un refus de la tech­no­lo­gie (qui est au contraire bien­ve­nue dans la vie quo­ti­dienne), ni d’une reven­di­ca­tion d’un retour aux formes antéri­eures du tra­vail (tout aussi alién­antes et sou­vent plus fati­gan­tes phy­si­que­ment, sinon ner­veu­se­ment). Cette contra­dic­tion est au cœur du pro­blème de la tech­no­lo­gie. Elle se trouve éga­lement, ce qui est logi­que, au cœur de la lutte de classe. L’iné­galité dans la rép­ar­tition du pro­grès tech­ni­que dans la vie quo­ti­dienne et l’omni­prés­ence de celle-ci dans le tra­vail - au moins dans les pays « indus­tria­lisés » - sont des aspects eux-aussi contra­dic­toi­res, mais essen­tiels du capi­ta­lisme.

Cette contra­dic­tion (rejet de l’auto­ma­tion / désir de pro­grès tech­no­lo­gi­que) ne peut se rés­oudre de manière abs­traite, a priori, même si on ne doit pas la nég­liger. Elle cons­ti­tue l’un des éléments dyna­mi­ques de la société future, l’une des ques­tions qu’elle devra rés­oudre, l’un des moteurs du débat démoc­ra­tique. Elle ne peut donc trou­ver de solu­tion que dans le mou­ve­ment réel de la société. La révo­lution n’est pas seu­le­ment un moment, et la société future n’est pas un but figé, mais une évo­lution per­ma­nente, une révo­lution en per­ma­nence.

Les aspi­ra­tions des tra­vailleurs et tra­vailleu­ses actuel­les (ne plus tra­vailler, ne plus être esclave des gros­ses­ses répétées, ne plus être l’uti­li­sa­teur passif des machi­nes, béné­ficier du pro­grès tech­ni­que) por­tent en elles, comme une vue en négatif, la société future, dans toute sa com­plexité et ses pro­pres contra­dic­tions. C’est ainsi que les tra­vailleu­ses et tra­vailleurs por­tent dans leurs reven­di­ca­tions et même leurs frus­tra­tions quo­ti­dien­nes, non seu­le­ment la négation du capi­ta­lisme, mais leur propre négation en temps que tra­vailleu­ses et tra­vailleurs.

Nicolas (Mai 2000)

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 09:23

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 19:37

 ENcontinuation d'une discussion et camaraderies avec le CAN 71, on propose ce texte  chercher  ici

Terrain pour une rencontre : l’anarchisme social et la communisation

Ce qui suit a été publié comme une introduction et une amorce pour une lecture anarchiste du texte « Qu’est-ce que la communisation » de Léon de Mattis ; par conséquent, il suppose une certaine compréhension des concepts de la théorie de la communisation (décrite dans ce texte) tout en étant une présentation plutôt rapide des controverses qui s’y trouvent. Néanmoins, nous le reproduisons tel que comme un point de départ utile pour une recherche plus approfondie et un débat au sein de la relation entre ces théories révolutionnaires.

 

La communisation comme une conception du processus de transformation révolutionnaire est intrinsèquement liée à l’histoire de la pensée utopique. Par conséquent, il est possible de retrouver de nombreuses approches communisatrices aussi loin que chez les pré-modernes, les idéaux agraires des Diggers, les écrits de Thomas More, Babeuf, Robert Owen et beaucoup d’autres premiers socialistes utopiques.

Cependant, en tant que courant du communisme moderne, et donc de ces idées nées de l’expérience de la Première Internationale (l’anarchisme et le marxisme inclus), la communisation est plus particulièrement comprise comme un produit de l’ »ultra-gauche » dite française  des années 1970. La communisation, dans ce sens, développée comme une critique de la théorie marxiste orthodoxe de la transition socialiste et le rôle d’un État « socialiste », estime plutôt que le communisme n’est pas une «étape» à atteindre après la révolution, mais l’essentiel du contenu de la révolution elle-même. Ceci, naturellement, a été affirmé par l’expérience réelle des États «socialistes» – qui étaient autoritaires, impérialiste et bureaucratique -, mais aussi par une réflexion poussée sur la théorie marxienne de la marchandisation du travail et du fonctionnement de la loi de la valeur comme étant essentielle à la compréhension de la persistance des formes d’organisation capitalistes au cours même des bouleversements révolutionnaires et de la dynamique que le prolétariat doit briser. Les auteurs clés au sein de cette tradition sont Théorie Communiste (TC) et Gilles Dauvé.

 

Alors que TC et Dauvé maintiennent leurs influences sur la théorie contemporaine de la communisation, des collectifs tels que SIC offrent une compréhension beaucoup plus éclectique des diverses influences théoriques qui conduisent à la réalisation d’un «courant de la communisation ». Cela a même justifié l’inclusion de traditions révolutionnaires non-marxistes. Noys, par exemple, décrit la communisation comme un « mélange de l’anarchisme insurrectionnel, de la gauche communiste, des post-autonomistes, et des courants anti-politiques», entre autres.

L’inclusion de l’anarchisme dans cette liste ne devrait pas être une grande surprise pour toute personne ayant une bonne compréhension de l’anarchisme social. Bien que des différences subsistent encore en termes de principe et de cadre général théorique entre l’anarchisme et même les traditions libertaires du marxisme, le contenu essentiel de la communisation – le rejet de la transition et du réformisme (souvent désigné comme «programmatisme»), crise de la loi de la valeur et communisation comme processus révolutionnaire – représentent en fait une base commune. En fait, ce sont plusieurs des principes clés que les anarchistes ont toujours tenus en opposition aux marxistes en termes de débats pendant et après l’effondrement de l’Internationale. Bakounine (1870), par exemple, n’a pas tardé à critiquer le rôle supposément progressiste sur le mouvement ouvrier que les marxistes alléguaient au sujet de la démocratie sociale, en indiquant clairement que quiconque croyait une à «révolution politique» (c’est à dire la formation d’un État « socialiste ») pourrait procéder d’une révolution sociale ne sont pas plus que les défenseurs du «socialisme bourgeois».

Les partisans du communisme anarchiste, en particulier, ont eu dans l’expérience de sa formation à considérer exactement ces questions en termes de solutions de rechange aux théories économiques principalement liés à l’anarchisme – collectivisme et coopérativisme. Chacun des deux, qui ont plaidé pour la poursuite d’une certaine forme de médiation du marché dans une société post-révolutionnaire, avaient rendu nécessaire d’envisager la nature et le contenu exact du processus révolutionnaire. C’était Kropotkine (1892) qui a fait valoir à l’encontre des salaires et des systèmes comptables préconisés par les collectivistes des dangers de la poursuite de l’un des systèmes existants de consommation ou de production, ou de conquêtes partielles du système actuel et la nécessité d’un processus d’expropriation révolutionnaire universel -

Citation:

«Le jour où nous nous attaquerons à la propriété privée, en vertu de l’une quelconque de ses formes, territoriale ou industrielle, nous serons obligés de les attaquer toutes. Le succès total de la Révolution l’exigera « 

Le communisme (ou la communisation) devait être à la fois un processus universel et immédiat de transformation de tous les aspects de l’intersubjectivité sociale de l’humanité et de sa relation avec son environnement. Prétendre le contraire était ouvrir la porte à la réaction et aux mesures contre-révolutionnaires. Pour dire les choses simplement, comme Cafiero (1880) l’a fait, «l’anarchie et le communisme sont les deux termes essentiels de la révolution » 1.

Il serait injuste, cependant, de caractériser simplement la communisation comme une réaffirmation générale des principes de l’anarchisme social (ce qui ouvrirait la question en fait de savoir quels intérêts nous aurions à avoir ce débat). D’une part, comme le souligne Noy, les affirmations centrales de la communisation sont aussi des «positions litigieuses» et en ce sens il est préférable de parler de conceptions de la communisation que d’une théorie unifiée. Ceci est particulièrement le cas en ce qui concerne la différence entre la politique volontariste « du retrait » (dénommé «désertion») de Tiqqun (à voir plus loin) et les idées fortement structuralistes de Théorie Communiste (avec le collectif britannique End Notes quelque part entre les deux). Peser le pour et le contre entre ces «conflits» donnent une idée beaucoup plus claire de ce qui est précieux dans le projet de la communisation pour nous, en tant qu’anarchistes sociaux, comme les questions essentielles qui se posent nous concernent tous – comment l’immédiateté (le communisme comme une réponse au capitalisme mondial) et l’immanence (le communisme comme une relation sociale qui émerge à l’intérieur du capitalisme) contenues dans nos visions du changement politique se traduisent dans la théorie et la pratique des révolutionnaires ?

Faisant partie de ce débat, c’est également une toute aussi importante question de savoir d’où ces idées proviennent. Alors que les anarchistes classiques pouvaient déclarer dans un but de propagande que le communisme anarchiste était à la fois une alternative souhaitable et possible au capitalisme, il est également nécessaire de situer où et comment un mouvement incarnant ces idées peut surgir au travers des actions des classes populaires. Les anarchistes ont donné à cette question des réponses variables en référence aux conditions du capitalisme au XIXe siècle et au début du XXe siècle, et les problématiques mis en évidence en rapport à ces moments sont illustratives, par exemple, de la question de la participation des masses par rapport à l’action minoritaire, l’usage de la violence politique, etc, mais ce doit aussi être un processus continu. La question de l’immédiateté et de l’immanence doit se traduire par une analyse plus concrète du capitalisme et de la classe telle qu’elle existe actuellement. En tant que parties prenantes nous pensons que c’est un élément essentiel de l’action politique de l’organisation anarchiste spécifique.

En ce qui concerne cela, comme le souligne l’article, la communisation présente une analyse convaincante de la nature changeante à la fois du capitalisme et du prolétariat dans une économie post-fordiste mondialisée. Cette analyse s’appuie sur un rôle historique plus ou moins déterminant selon l’auteur qui en fait la présentation ; indépendamment de cela, ce sont encore des lectures essentielles pour les anti-capitalistes contemporains. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne la situation de crise profonde des idées révolutionnaires (en particulier dans la dislocation de l’identité ouvrière et l’effondrement des bases matérielles du «pouvoir ouvrier») dans laquelle la communisation trouve sa base, ainsi que son appel à créer de nouveaux modes de penser les luttes contemporaines, des choses qui résonnent à la fois fortement avec notre expérience dans l’action collective.

 

Pistes de réflexion – organisationnelle, le moment subjectif et le déterminisme historique

Enfin, nous introduisons un certain nombre de pistes de réflexion par rapport à ce par quoi nous voyons un potentiel d’échanges critiques important dans le contexte des idées que met en avant la communisation.

Alors il faut dire clairement que nous devons de multiples et fortes critiques vis-à-vis des politiques de « retrait  » prônée par Tiqqun, les considérant comme erronées, partielles et fondamentalement en décalage par rapport à l’expérience et les activités de l’ensemble de la classe, le crédit devant être donné à une (peut-être inconsistante) vision de la communisation, telle que traduite dans la pratique. Comme Noy (2011) le note, il y a un risque avec des visions alternatives pour lesquelles ce qui est essentiellement en train d’être décrit, c’est le contenu nécessaire et l’ampleur de la transformation révolutionnaire à l’égard du contexte actuel en tenant peu compte des actions possibles ou concrètes pouvant y mener. Comme il l’explique,

Citation:

« Il y a un risque que la communisation devienne une valorisation des seuls moments fugaces de la révolte, de petites fentes dans laquelle la lumière pénètre dans l’obscurité de la révolution capitaliste, ou qu’elle devienne la promesse d’une révolution totale qui atteindra son objectif en cours, sans tenir compte véritablement des moyens qui pourraient y mener. Ce n’est pas pour appeler à un retour à la la forme «parti», ou à ressasser des débats concernant le léninisme (débats qui pourrait bien être importants), mais plutôt de suggérer que la difficulté de préciser les agents du changement peut aussi découler des difficultés à préciser le contenu du changement. Certes, la communisation a eu raison de critiquer le formalisme de la gauche, ce que TC appelle son «programmatisme», qui ne peut jamais que prétendre qu’une fois que nous avons la bonne forme (parti léniniste , conseils ouvriers, etc) le communisme devrait se réaliser. Ce qui est encore flou c’est la forme de la lutte qui fera « la poésie de l’avenir » (Noy, 2011: 14-15)

En réponse à ceci, EndNotes ré-affirme seulement que la communisation « ne prend pas la forme d’une ordonnance pratique », mais plutôt que ce qui est en jeu, c’est « ce que la révolution est ». Il s’agit d’une critique qui peut exposer les limites d’une pratique qui vise à créer la «communisation maintenant », mais laisse encore ouverte la question de la subjectivité et des tâches potentielles (le cas échéant) des révolutionnaires.

Notre réponse est d’élever la critique: quelles sont les conditions qui font de la communisation une action crédible et raisonnable pour les prolétaires ? Quels sont les processus et les interventions qui jouent un rôle dans la traduction des tendances vers le communisme qui existent dans de nombreux mouvements sociaux (même mineur) et leur traduction dans la pratique ? En réponse, nous regardons vers notre propre tradition de l’anarchisme organisationnel et le rôle des minorités révolutionnaires en tant que catalyseurs dans un combat plus large. Nous voyons cela comme distinct des caractéristiques formalistes que TC attribue au mouvement traditionnel de gauche et anarcho-syndicaliste. Le problème avec ces conceptions n’étaient pas nécessairement qu’elles ont mis en avant l’idée de leadership en tant qu’atout au sein de la lutte révolutionnaire, mais plutôt, c’est que cela a eu un rôle substitutionniste visant à remplacer le prolétariat en tant qu’agent du changement révolutionnaire.

Au contraire, nous voyons le rôle d’un « parti pour l’auto-abolition du prolétariat » émergeant dans le contexte des mouvements autonomes de la classe où ils pourraient apparaître, comme ce qui cherche à consolider l’autonomie et à propager les pratiques d’expropriation révolutionnaire et la communisation comme étant la seule réponse raisonnable à l’assaut du capitalisme mondial. Ce qui est le plus important c’est que c’est un mouvement qui doit émerger dans le contexte de la composition de la classe elle-même et non quelque chose d’apporté de l’extérieur par les idées ou les organisations des minorités révolutionnaires. Bien qu’il ne faille non plus minimiser le rôle important que peuvent jouer les minorités révolutionnaires tant émergentes qu’existantes dans ce processus de recomposition.

Le contenu de notre programme, le programme anarchiste, ne cherche pas à reproduire le programmatisme identifié par TC – la reproduction des identités capitalistes – principalement celle des travailleurs – et l’intégration dans les sphères de la médiation capitaliste. Le programme anarchiste est en lien avec le désir de voir la formation d’un nouveau mouvement de sortie de crise dans le programmatisme en insistant sur le contenu – l’autonomie sociale – considéré plus que comme moyens. Pour revenir à l’œuvre de Marx, toute activité pratique de classe des ouvriers conscients doit s’insérer (si elle a l’intention d’être socialement pertinente) dans le processus d’une classe agissant en elle-même à une classe agissant pour elle-même. Cependant, nous identifions l’autonomie sociale en tant que moyen [ou comme médiation ? NDT] de cette lutte – concrétisation du contre-pouvoir de la classe – et non pas comme un objectif déclaré du processus révolutionnaire. Notre rôle est d’identifier comment ce contenu est porté par les luttes existantes de la classe, un processus qui vise à réaliser un véritable programme consolidé réalisé à l’intérieur et à travers l’expérience de la classe en cours.

Que nous voyons en effet émerger un tel « nouveau mouvement » reste complètement une question en suspens. Nous sommes, bien sûr, tout en étant en même temps réaliste sur les problèmes auxquels nous sommes confrontés, réticents à accepter entièrement le pronostic négatif de certains au sein de la tradition de la communisation. Le capitalisme peut être un système social hautement adaptatif, mais il est aussi, comme les événements actuels le montrent clairement, un système consumé par les crises. Dans ce contexte, il est le contenu de la communisation – de l’appel à la résolution directe et immédiate de l’injustice, l’humiliation et la pauvreté quotidienne infligées aux prolétaires – qui est peut-être le plus pertinent.

RÉFÉRENCES

Bakounine, M. (1870) Critique du programme social-démocrate allemand Dans:. Dolgoff, S. (Ed.) sur l’anarchisme de Bakounine. Black Rose Books, 1971.

Cafiero, C. (1880) Révolution. Black Cat presse: Edmonton, 2012

Kropotkine, P. (1892) Conquête du pain. Black Rose Books, 1990.

Noy, B. (2011) La communisation et ses mécontents: les luttes contestation, Critique et contemporain. Compositions minoritaires: New York

 

  • 1. Pour en savoir plus sur la compréhension de Cafiero de la nature communiste de la révolution anarchiste voir: « Dada, A. (1992)« théorie anarchiste communiste et de la stratégie et de l’écart anti-organisationnel: Les origines de l’anarchisme communiste », Comunismo Libertario, Anno 6 n ° 32 Avril 1992http://www.fdca.it/fdcaen/historical/vault/comorig.htm

 

 

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 19:11

 

lu sur non fides,  il y a aussi plusieurs informations -textes à lire dont celles concernant christine qui a un moment était "arbitrairement" internée à l'hopital psychiatrique du valmont 

« Quoi d’étonnant si la prison rassemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux qui tous ressemblent aux prisons »


Actuellement Marco Camenisch purge une longue peine en Suisse pour sa participation active à la lutte antinucléaire des années 70 et pour ses délits liés à sa cavale pendant les années 80. En mai 2011, sa demande de remise ne liberté au 2/3 de sa peine (qui est généralement accordée) lui a été refusée. Les motivations portent sur le risque de récidive et annoncent la volonté de le soumettre à l’internement à durée indéterminée, dès la fin de sa peine, en 2018. En effet, il n’ a jamais regretté ses actes et participe depuis l’intérieur aux luttes écologistes et anti-carcérales.

L’épouvantail de la répression a pour rôle d’effrayer celles et ceux qui refusent de se résigner à leur condition sociale et qui voudraient satisfaire leurs besoins et désirs malgré les lois visant à maintenir les privilèges des riches et des bons citoyens.

Depuis une dizaine d’années, en occident, le discours dominant en matière d’ordre public est celui de la tolérance zéro. Pour n’importe quel crime le risque de récidive devient l’enjeu principal. Actuellement la prison se base ainsi sur l’idée de réinsertion sociale. « L’anormalité » de l’accusé a toujours été un facteur aggravant lors d’un jugement. La détention administrative (possibilité de garder quelqu’un en prison au delà de sa peine pour des raisons « psychiatriques ») existe en Suisse depuis longtemps. Mais l’entrée en vigueur du nouveau code pénal en 2007 a élargi son champ d’application. Maintenant n’importe quel détenu peut subir une expertise psychiatrique qui calcule arbitrairement s’il risque de récidiver ou simplement de ne pas se réinsérer socialement. Dans la pratique ceci se traduit par des « mesures thérapeutiques » (CP art. 59-61) pour ceux et celles qui sont jugés « soignables » et par l’internement (CP art. 64) pour celles et ceux qui sont jugées « irrécupérables ». Ces deux mesures s’appliquent à durée indéterminée et peuvent ainsi durer une vie entière.

C’est ainsi que Skander Vogt a passé plus de dix ans en prison alors qu’il était condamné à seulement 9 mois pour brigandage. En 2010 il met le feu à son matelas du quartier haute sécurité de Bochuz, les matons et le DARD (Détachement d’action rapide et de dissuasion) n’interviennent pas, délibérément, et le laissent crever.

En juin 2012 un homme subissant l’article 59 menace de s’immoler devant le siège pénitentiaire vaudois à Penthalaz. Il se met le feu lorsque le DARD intervient en lui tirant dessus au flash-ball.

Faut-il attendre ces gestes désespérés pour réagir ? Soyons solidaires face aux matons, aux flics et aux commissions psychiatriques !

Avec Marco Camenisch et toutes celles et ceux qui sont révoltés par ces mesures et qui s’opposent aux prisons.

PETONS DES CÂBLES !

Affiche reprise du Réveil.

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 18:48

recopié sur Rebellyon.infostu peux te reporter vers les commentaires de cet article. il reste à construire la solidarité aux inculpé(E)s de ce côté des Alpes

Lors de la rencontre entre les chefs d’Etats français et italien, le pouvoir a mis en place un dispositif policier spectaculaire largement relayé par les médias dominants, sur le thème « grâce à nos formidables policiers, la magnifique ville de Lyon a été protégée des affreux opposants au projet grandiose de ligne à très grande vitesse reliant la France à l’Italie ».

Voir l’arti­cle du suivi de la jour­née : Sommet franco-ita­lien : la police étouffe et réprime mas­si­ve­ment l’oppo­si­tion au Lyon-Turin.
Lire aussi Lutte no-TAV : la PJ lyon­naise à la manœu­vre.
Tous les arti­cles en rap­port avec le No Tav : Dossier no-tav.

Si la police a effec­ti­ve­ment beau­coup tra­vaillé durant ces quel­ques jours, elle n’a en défi­ni­tive rien trouvé de sérieux à mettre sous la dent des juges. La machine a certes tourné, mais à vide puis­que les No-Tav n’étaient pas assez bêtes pour se jeter sous les che­nilles du rou­leau répres­sif.

C’est tout de même l’occa­sion d’obser­ver les roua­ges du main­tien de l’ordre en situa­tion excep­tion­nelle.

Sommaire

- Suspension de l’espace Schengen
- Surveillance et fila­ture
- Arrestations pré­ven­ti­ves
- Déploiement sur la métro­pole
- Dispositif sur la place des Brotteaux
- Le coup de la nasse
- Suites judi­ciai­res ?
- Suspension de l’espace Schengen
- Suspension de l’espace Schengen
- Suspension de l’espace Schengen

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Le 3 décembre à Lyon

Suspension de l’espace Schengen

Une cho­ré­gra­phie de gestes poli­ciers se déploie avant même le jour du sommet et le moment de la mani­fes­ta­tion et créé une ten­sion par­ti­cu­lière.

Avant toute chose, l’État fran­çais reprend le pou­voir de choi­sir qui entre ou non sur son ter­ri­toire. En l’occur­rence, les per­son­nes avec un casier ou « connues des ser­vi­ces de police » dans le cadre de la lutte NO-TAV ne sont pas les bien­ve­nues.

Dès le samedi, soit deux jours avant le sommet et la manif, un mini-bus d’Italiens venus par­ti­ci­per à des débats gen­ti­ment citoyens, et qui avaient prévu de repar­tir le soir même est retenu à la fron­tière à Modane, par les ser­vi­ces fran­çais, côté fran­çais. Trois per­son­nes sont iden­ti­fiées grâce à des photos comme ayant déjà par­ti­cipé à des mani­fes­ta­tion NO-TAV. Cela prouve que les poli­ces euro­péen­nes col­la­bo­rent concrè­te­ment et avec une réelle effi­ca­cité.

Les ser­vi­ces ita­liens ont en effet fourni les bonnes photos aux ser­vi­ces fran­çais qui les ont bien uti­li­sées. Il faut savoir qu’en Italie une vague de procès avec des dos­siers cons­ti­tués en bonne partie par des photos (de tatoua­ges, de signes dis­tinc­tifs ves­ti­men­tai­res...) a déferlé ces der­niers mois.

Les trois per­son­nes iden­ti­fiées, dont le chauf­feur du mini-bus ont inter­dic­tion de péné­trer le ter­ri­toire fran­çais, ce qui revient à ren­voyer tout le monde. Fin de cette liberté de cir­cu­ler si chère aux Européens. Dans la foulée, le préfet du Rhône fait savoir qu’il en sera de même pour les bus ayant prévu de venir lundi, ce qui ne sera pas exac­te­ment le cas.

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Le 3 décembre à la frontière franco-italienne

Les 11 bus ita­liens ont bien été inter­cep­tés par la police fran­çaise, du côté fran­çais de la fron­tière, mais les auto­ri­tés met­tent en œuvre une stra­té­gie qui permet de ne pas déclen­cher un scan­dale poli­ti­que avec 500 ita­liens prêts à tout blo­quer si on les empê­chait de passer. En effet les flics se conten­tent d’un contrôle poin­tilleux de toutes les per­son­nes à bord des bus, ce qui jus­ti­fie une perte de temps de 5h. Ce retard inter­mi­na­ble sème le doute et retarde la ren­contre tant atten­due entre cama­ra­des fran­çais et ita­liens.

Surveillance et filature

Plusieurs lieux col­lec­tifs ont été mis sous sur­veillance durant les deux jours avant le sommet : autour de tel squat, une BMW tourne pour en obser­ver les sor­ties, la police muni­ci­pale tape à la porte d’un autre pour obte­nir offi­ciel­le­ment un « simple recen­se­ment » des per­son­nes sur place (une dis­cus­sion enten­due entre deux poli­ciers évoque une note de ser­vice en lien avec le sommet franco-ita­lien), devant tel autre lieu des flics sont vus en train de pren­dre des photos.

En plus de cette sur­veillance fixe, plu­sieurs per­son­nes ont capté qu’elles étaient sui­vies, notam­ment en voi­ture. Ce qui nous invite à faire un point sur la ques­tion des fila­tu­res en véhi­cule :

- Comment savoir si on est filé ?

Le sen­ti­ment de para­noïa étant fré­quent, il vaut mieux s’assu­rer que l’on est effec­ti­ve­ment suivi. Pour cela, quel­ques tac­ti­ques : faire des tra­jets impro­ba­bles et inco­hé­rents, des tours de ronds-points, des retours en arrière, pren­dre des rues déser­tes, accé­lé­rer ou ralen­tir exa­gé­ré­ment, faire mine de cher­cher à se garer, éviter de mettre les cli­gno­tants pour annon­cer où on tourne, pren­dre une sortie au der­nier moment en tra­ver­sant le zébra, s’arrê­ter sur la bande d’arrêt d’urgence avec les war­nings, etc. Il faut avoir en tête que les flics uti­li­sent sou­vent plu­sieurs véhi­cu­les, pour rem­pla­cer une voi­ture qu’ils esti­ment « grillée ». Idem pour les chauf­feurs : un pas­sa­ger se fait dis­cret à l’arrière ce qui leur permet de chan­ger de conduc­teur.

Les flics ont uti­lisé cette fois des modè­les de voi­ture variés : les clas­si­ques, type BAC : Citroën C4 ; Peugeot 207, 307, 407 ; Renault Mégane, Clio ; Ford Mondeo mais aussi des gros­ses cylin­drées : BMW, Mercedes Class A, Passat der­nier cri, ce qui laisse à penser que des ser­vi­ces natio­naux ont été mobi­li­sés (DCRI, SDAT...)

Côté cou­leur, on n’a pas relevé d’extra­va­gance par­ti­cu­lière : noir, blanc ou gris métal­lisé.

- Que faire quand on est filé ?

L’impé­ra­tif pre­mier est de ne pas griller d’autres per­son­nes, par exem­ple ne sur­tout pas se pré­ci­pi­ter vers des lieux amis pour trou­ver de l’aide. Au lieu de pani­quer, le plus simple est de s’arrê­ter boire une bière dans un bis­trot. S’il faut vrai­ment se rendre quel­que part et lar­guer la fila­ture, on peut pren­dre les trans­ports en commun (des­cen­dre du métro juste avant que les portes se fer­ment, chan­ger de bus, etc).

Cette fois, les fila­tu­res ont été gros­siè­res (par exem­ple sur le périph’, la voi­ture filée prend une sortie au der­nier moment, la voi­ture de flics s’arrête et fait marche arrière pour pren­dre la même sortie et conti­nuer à suivre). On peut donc ima­gi­ner que le but n’était pas tant de faire du ren­sei­gne­ment que de mettre la pres­sion pour que rien ne se passe.
La peur pro­vo­que une désor­ga­ni­sa­tion des per­son­nes inti­mi­dées qui sont ainsi auto-neu­tra­li­sées. Il s’agis­sait donc ici d’une sur­veillance ponc­tuelle, par­ti­cu­lière, à dis­tin­guer des sur­veillan­ces de fond, plus fines qui visent à accu­mu­ler dis­crè­te­ment de l’infor­ma­tion pour cons­truire des dos­siers.

Arrestations préventives

Autour d’un squat, la veille au soir, la police natio­nale passe, on ne sait pas trop pour­quoi : ils éclairent juste la porte avec leurs lampes tor­ches, deman­dent à entrer. Évidemment les gens font les sourds et ne les lais­sent pas ren­trer. Et on en reste là.

Le len­de­main matin, jour du ras­sem­ble­ment, le dis­po­si­tif est activé : le civil qui plan­que sur la place proche de ce lieu, et qui avait déjà lancé la veille au soir une fila­ture sur des per­son­nes qui sor­taient du squat, observe tou­jours les entrées et sor­ties. Quand le matin il cons­tate que « ça bouge », deux four­gons (sans doute prêts) arri­vent rapi­de­ment sur place et inter­pel­lent une grosse ving­taine de per­son­nes aux abords de leurs véhi­cu­les. Des ren­forts sont appe­lés, en cinq minu­tes, dix véhi­cu­les de police en tout genre (bana­li­sés et séri­gra­phiés) bou­clent le péri­mè­tre, avec appui de l’héli­co­ptère qui fait à ce moment sa pre­mière sortie.

Fouille rapide des per­son­nes et de leurs affai­res, mais aussi des véhi­cu­les. Suite au refus de donner les clefs, un véhi­cule est même frac­turé par la police pour être fouillé. (Et plus tard on retrou­vera ce véhi­cule avec un pneu crevé...).
Tout ce petit monde est embar­qué dans un bus de police prévu à cet effet. Les arres­ta­tions se font sur des pré­tex­tes foi­reux, tels que « port d’arme » pour une paire de ciseaux médi­caux.

L’objec­tif est bien d’empê­cher des gens de par­ti­ci­per au ras­sem­ble­ment.

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Montluc

Un groupe de per­son­nes se fait aussi arrê­ter par le GIPN dans leur véhi­cule en arri­vant sur Lyon, accu­sés de déten­tion d’explo­sifs tout sim­ple­ment parce qu’ils ont un bidon de gasoil dans leur voi­ture. Il s’agit d’un motif d’arres­ta­tion vrai­ment bidon car, sachez-le, on ne fait pas d’explo­sif avec du gasoil...

Toujours dans la mati­née, cinq per­son­nes sont arrê­tés par... le RAID ! En tenue civile, le RAID pour­rait res­sem­bler à la Bac, cagoule trois trous et écusson RAID en prime. Encore un fois, ces agents qui por­taient l’écusson de ce ser­vice spé­cial n’étaient pas là par hasard. En tout cas, cela amène le nombre de per­son­nes arrê­tées à 34 avant midi.
Elles sont dépo­sées à l’hôtel de police de MontLuc (l’espèce de châ­teau fort) où elles décou­vrent qu’un gym­nase des poli­ciers a été amé­nagé pour la jour­née en vue d’arres­ta­tions mas­si­ves. Dans ce QG de l’iden­ti­fi­ca­tion, des tables ont été ins­tal­lées der­rière les­quel­les des poli­ciers en civil s’agi­tent, dres­sent des listes, rem­plis­sent des tableaux.

Aucune paroi ne sépare les per­son­nes arrê­tées, ce qui leur permet de com­mu­ni­quer et même par­fois d’enten­dre les audi­tions des cama­ra­des, avant d’être dis­pat­chées dans les dif­fé­rents com­mis­sa­riats de ville et dans un local de police à Maisons Neuves trans­formé en cel­lule de gardav pour l’occa­sion.

Ces moments de com­mu­ni­ca­tion entre per­son­nes arrê­tées ont sou­vent lieu au tout début de l’inter­pel­la­tion et sont très impor­tants. Il faut pro­fi­ter de ces quel­ques minu­tes ou secondes pour se donner des infos clefs, mettre au point une ver­sion ou se rap­pe­ler qu’on se tait com­plè­te­ment.
Cette fois, ce sont ces com­mu­ni­ca­tions qui ont permis à la Caisse de soli­da­rité de faire le point sur les arres­ta­tions. En effet, les flics ont opposé aux avo­cats un silence total : on ne savait donc pas qui était arrêté, pour­quoi, etc. Chaque per­sonne libé­rée au compte-goutte nous don­nait des infor­ma­tions fraî­ches et sérieu­ses sur ceux qui étaient encore à l’inté­rieur, et dans quels com­mis­sa­riats ils avaient été envoyés.

Déploiement sur la métropole

Le préfet de région, Jean-François Carenco annonce la cou­leur : « C’est un sym­bole de ras­sem­ble­ment et un grand exer­cice de cohé­sion. » En effet.

Globalement il faut rete­nir trois axes de col­la­bo­ra­tion poli­cière :
- police/gen­dar­me­rie
- ser­vi­ces locaux/natio­naux
- ser­vi­ces fran­çais/ita­lien

A Lyon, plu­sieurs ser­vi­ces fran­çais se sont retrou­vés à coo­pé­rer.
Le Centre Opérationnel Zonal (COZ), dirigé par Jean-Pierre Cazenave-Lacrouts, a super­visé les ini­tia­ti­ves.
Un centre de coor­di­na­tion de tous les ser­vi­ces de police a été mis en place en centre-ville (rue Rabelais) : le SDIS. Il a super­visé la grande parade poli­cière sur Lyon Métropole.

Tous les plus beaux véhi­cu­les sont de sortie, tout le monde est sur le pont pour le grand bal sécu­ri­taire. La presqu’île est entiè­re­ment qua­drillée, avec contrô­les d’iden­tité en rafale et fouilles des sacs (dès le ven­dredi, mais accen­tués le lundi). Les contrô­les aux points d’entrée de la métro­pole sont ren­for­cés : péages, mais aussi gares, dont notam­ment la Part-Dieu, satu­rée de poli­ciers. Sur tous les ponts et pas­se­rel­les du péri­phé­ri­que et de la rocade, la police natio­nale est osten­si­ble­ment pré­sente. Y a pas à dire, ils ont mis le paquet. Jusqu’à l’aéro­port St-Exupéry, des four­gons de police patrouillent.

Dispositif sur la place des Brotteaux

D’abord, il y a le choix du ter­rain : les poli­ciers ont pro­posé cette place car ils savent en contrô­ler les accès sans trop per­tur­ber la métro­pole et sans offrir trop de visi­bi­lité aux mani­fes­tants. Personne ne pou­vait igno­rer que le sec­teur allait être bouclé puis­que les auto­ri­tés avaient annoncé que la sta­tion de métro Brotteaux serait fermée.

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Les barrières des flics le 3 décembre à Lyon

Dès la fin de mati­née des cen­tai­nes d’hommes sont mobi­li­sés sur le quar­tier des Brotteaux, des dizai­nes de véhi­cu­les sont à la manœu­vre et pren­nent posi­tion. Des camions équipés de grilles anti-émeutes sont postés aux abords de chaque issue de la place, prêts à la fermer. Toutes les rues adja­cen­tes sont rem­plies de véhi­cu­les en tout genre : les voi­tu­res de BAC, des Jeep de police, les véhi­cu­les plutôt réser­vés à la tech­ni­que, un camion équipé d’un mât por­tant une caméra 360°, un camion équipé d’une énorme pelle pour virer les bar­ri­ca­des, 2 camions avec canons à eau, etc. Bref tout le matos de guerre, pour quel­ques cen­tai­nes de per­son­nes qui boi­vent du thé et dis­cu­tent des luttes contre les nou­vel­les infra­struc­tu­res du capi­ta­lisme. A noter que le dis­po­si­tif était tourné vers la place mais aussi en partie vers l’exté­rieur. Contrairement à la situa­tion de la prison Bellecour où il y avait « juste » un cordon de CRS avec leur véhi­cule, on a cette fois des grilles en avant et en plus des CRS, des BAC cas­qués prêts à inter­ve­nir sur la place, et encore en arrière, des civils coa­gu­lés diri­gés vers l’exté­rieur de la place, qui contrô­lent tout ce qui est louche ou s’appro­che. Pour obser­ver le tout d’un œil atten­tif (photos) et poser une ambiance sonore de type guer­rière, l’héli­co­ptère de la gen­dar­me­rie a tour­noyé toute la jour­née, allu­mant son pro­jec­teur dès la nuit tombée.

Sur la place, devant les mani­fes­tants étaient pré­sents les « RG » habi­tuels. Ce sont en fait les hommes ET femmes avec tal­kies-wal­kies qui gèrent la cir­cu­la­tion des manifs. Il y avait aussi des bour­geois gradés peu cou­tu­miers du ter­rains mais des­cen­dus pour l’occa­sion, et quel­ques gros bras de la BAC avec sac à dos (sans doute plutôt en escorte des civils expo­sés qu’en inter­pel­la­tion).
En tout cas tout ce petit monde était dans l’entre-deux : pas de bras­sard, mais clai­re­ment iden­ti­fia­bles. Faut aussi comp­ter sur la place un ou deux pho­to­gra­phes qui bos­sent pour la police (à dis­tin­guer des poli­ciers visi­bles qui pren­nent des photos) et sans doute aussi des vrais « RG », invi­si­bles, qui lais­sent traî­ner leurs oreilles au sein des oppo­sant.e.s.
Dans le quar­tier de la Préfecture, lieu de la ren­contre diplo­ma­ti­que, un autre dis­po­si­tif est mis en place, avec GIPN, RAID et com­pa­gnie.

Le coup de la nasse

Peu de temps après l’arri­vée tant atten­due des bus ita­liens sur la place, cha­leu­reu­se­ment accueillis par les cris et un beau feu d’arti­fice, le dis­po­si­tif s’est refermé sur les mani­fes­tants. Ainsi de 15h à 19h on ne pou­vait plus entrer et sortir libre­ment de cette place. Le ras­sem­ble­ment, auto­risé, a lieu, mais il est cir­cons­crit de façon étanche : aucun mou­ve­ment n’est pos­si­ble, aucun début de mani­fes­ta­tion.
Immédiatement, le spec­tre de Bellecour res­sur­git. Mais les auto­ri­tés ne créent pas un nou­veau scan­dale : dans une posi­tion ambi­guë, ils n’annon­cent pas que les gens peu­vent quit­ter les lieux sans contrôle, mais c’est ce qui se pas­sera dans la soirée.

L’objec­tif des flics est de faire déga­ger les Italiens. Sauf que les Italiens ne veu­lent pas aban­don­ner les Français dans ce filet, et les Français ne veu­lent pas lais­ser partir ces bus sans savoir com­ment eux aussi ils vont sortir de ce mer­dier. Plusieurs char­ges de police ont donc lieu pour dis­so­cier les bus ita­liens des No Tav fran­çais restés sur la place.
Des tirs de lacry­mo­gène ont lieu. A noter que ces tirs étaient étrangement dis­crets : pas de gaz appa­rents ni de lan­ceurs visi­bles, et pour­tant ça piquait. Deux per­son­nes sont sau­va­ge­ment cap­tu­rées par la BAC qui bondit sur le côté, comme d’hab. L’une de ces deux per­son­nes est sévè­re­ment passée à tabac, c’est d’ailleurs la seule per­sonne qui risque des pour­sui­tes judi­ciai­res.

On reconnaît là le style des BAC loca­les avides de coups et d’outra­ges et rébel­lion pour arron­dir les fins de mois. À l’inverse ce sont les GM (Gardes Mobiles, gen­dar­me­rie) qui sont uti­li­sés pour pous­ser les mani­fes­tants et ainsi les écarter des bus. C’est leur pro­fes­sion­na­lisme de mili­tai­res imper­tur­ba­bles qui a été pri­vi­lé­gié sur la sau­va­ge­rie des poli­ciers, sans doute pour limi­ter les dégâts (pas de bles­sés sérieux).
Des Italiens vont tenter de des­cen­dre des bus pour rejoin­dre les Français : ils sont vio­lem­ment blo­qués dans les bus. Des flics mon­tent à bord pour contrain­dre les chauf­feurs à avan­cer. L’un refuse, il paraî­trait que c’est alors un keuf qui se met à conduire le bus ! La menace ita­lienne est donc ex-fil­trée sous haute sur­veillance, avec une escorte serrée sur l’auto­route : des dizai­nes de motards et four­gons, un Land Rover 4x4 Defender siglé Police, jusqu’à l’Isle d’Abeau.

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Manifestants et camion à eau le 3 décembre à Lyon

Finalement, sans que les flics ne l’annon­cent, les oppo­sants au TAV pour­ront pro­gres­si­ve­ment sortir de la nasse, tra­ver­ser les lignes de police par 1, 2 ou 3, avec un petit sen­ti­ment très désa­gréa­ble, mais sans contrôle. Un véhi­cule aux vitres tein­tées posté près d’une sortie laisse sup­po­ser qu’une caméra fil­mait des visa­ges qui sor­taient. À la toute fin du ras­sem­ble­ment, une ving­taine de per­son­nes a été arrê­tée, mais elles ont été relâ­chées dans la soirée.

Suites judiciaires ?

Aussi ruti­lante soit-elle, l’omni­pré­sence poli­cière ne peut rien contre la déter­mi­na­tion col­lec­tive.
Par exem­ple, la ving­taine de per­son­nes arrê­tée avant le ras­sem­ble­ment a réussi à tenir col­lec­ti­ve­ment, et ce, pen­dant des dizai­nes d’heures (jusqu’à mer­credi matin pour cer­tain.e.s !), le refus de donner son iden­tité. C’est donc une ribam­belle de « X », refu­sant tout fichage (emprein­tes, photo, ADN) qui a usé la patience des dif­fé­rents OPJ et com­mis­sai­res en for­ma­tion. Et qui a fini par sortir sans être iden­ti­fiée !
Toutes les dif­fé­ren­tes arres­ta­tions ne débou­chent (à notre connais­sance) que sur une convo­ca­tion en février, pour vio­len­ces sur agent. Et pour cause : per­sonne n’a rien fait.

Finalement le but de la police était plus de neu­tra­li­ser et de dis­sua­der que de porter une atta­que jusqu’au bout. En effet, le len­de­main tout ce dis­po­si­tif s’est évaporé comme par enchan­te­ment, fin du spec­ta­cle, on rem­balle. Pour autant, il ne fau­drait pas oublier que la police mène aussi un tra­vail de fond contre les oppo­sants au Tav et les milieux poli­ti­ques, qui passe notam­ment par des ten­ta­ti­ves de recru­ter des indics et de la sur­veillance dif­fuse.

Du point de vue de la visi­bi­lité publi­que, cette his­toire a plutôt tourné au défilé de flics que de No-Tav. Comme si la France vou­lait impres­sion­ner l’Italie qui de son côté a beau­coup de mal à cana­li­ser la rébel­lion contre le TAV. Mais Hollande fait moins le fier du côté de la cam­pa­gne nan­taise. Ils ont neu­tra­lisé du vide ce lundi-là, car tout se jouait dans l’inti­mité des retrou­vailles entre com­bat­tant.e.s de dif­fé­ren­tes lignes (Italie, Lyon, Nantes), et la pro­messe de gagner dans les situa­tions pro­pi­ces, à Notre Dame des Landes par exem­ple.

Lire Du TAV au TOP : contes­ta­tion contre bul­do­zer autour des dif­fé­ren­tes luttes contre les Grands Projets Inutiles.

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 10:08

lu sur contrainfo.fr

Revendication pour l’explosion de la bombe posée au siège du local du parti nationaliste à Aspropyrgos dans les premières heures du 4 décembre 2012 :

Le Front Antifasciste/Fédération Anarchiste Informelle (FAI) revendique la responsabilité de la pose d’un dispositif explosif dans le bâtiment abritant les bureaux régionaux d’Attique de l’Ouest d’Aube Dorée, dans la banlieue d’Aspropyrgos, au kilomètre 17 de la route nationale Athènes-Corinthe. Les caractéristiques particulières de l’emplacement (c’est une zone où il n’y a quasiment pas de circulation, en particulier la nuit) nous a donné l’avantage de poser l’engin explosif sans avoir à faire un appel téléphonique d’avertissement – qui aurait pu inciter les flics à désactiver le dispositif d’horlogerie que nous avons utilisé, afin de protéger les bureaux de leurs collaborateurs et amis, les chrissavgites/partisans d’Aube Dorée.

Par ailleurs, les compagnons qui ont déclenché l’engin explosif avaient vérifié le périmètre de la zone avant l’attaque, de sorte qu’aucun passant lambda ne soit blessé.  Il n’était pas dans notre intention de porter préjudice à l’atelier d’enseignes situé au rez-de-chaussée, car notre objectif était exclusivement de viser les bureaux d’Aube Dorée situés au premier étage. Mais soyons clairs, que ceux qui tolèrent d’être logés dans le même bâtiment que des fascistes sont responsables d’amener  le problème sur leur palier. Par conséquent, nous leur recommandons de demander à être indemnisés par leurs ignominieux voisins néo-nazis.

Nous avons choisi de frapper les bureaux de l’Aube Dorée parce que nous croyons que, quand il s’agit des fascistes, il faut frapper le premier et ne pas attendre qu’ils fassent le premier pas. Nous n’allons pas nous asseoir et attendre et ne rien faire en attendant que le serpent soit tué. Nous refusons d’accepter la passivité des dénonciations publiques, ainsi que le rôle des victimes éternelles qui ne peuvent  pas trouver les tripes de s’opposer ouvertement aux fascistes. Nous détestons l’hypocrisie humanitaire et la respectabilité professionnelle des hommes politiques et des journalistes qui diabolisent Aube Dorée afin de consacrer la démocratie de la démagogie. Nous avons la rage contre le recours systématique à la légalité ainsi que le ridicule plaidoyer selon lequel « Aube Dorée devrait être interdit ».

Pour nous, il n’est même pas une question qu’Aube Dorée soit interdit mais qu’il devrait être anéanti. C’est alors seulement qu’Elias Kasidiaris – ce gamin maniéré avec ses milliers de tics nerveux [sic] – comprendra qu’il fait une énorme erreur quand il affirme [en tant que porte-parole du parti] que « ni les bombes, ni les balles ne peuvent arrêter Aube Dorée ». En outre, de grandes paroles n’ont jamais aidé quiconque.

Bien sûr, nous sommes conscients qu’aujourd’hui, en dehors de quelques dizaines de tas de viande aux crânes rasés avec une cacahuète à la place du cerveau, Aube Dorée possède une structure de parti organisé (ce qui implique aussi le financement public de millions d’euros) et une assise populaire encrée dans une partie de la société. Nous sommes également conscients du fait que tout le monde parmi les milliers de personnes qui ont votés pour eux ne sont pas des néo-nazis. Leur corps électoral est la mosaïque pittoresque d’une foule réactionnaire, composée de fossiles tels que les partisans de la monarchie et/ou de la dictature, de jeunes gens lâches subjugués par le mode de vie militariste des partisans d’Aube Dorée, de démocrates déçus éblouis par la surface brillante et le populisme redresseur de tord, de nouveaux pauvres dont les fantasmes nationalistes sont le seul bien qui leur reste, de petits-bourgeois apeurés qui ont projeté le sujet de leur mort financière sur les étrangers et l’ont transformé en haine, et de dizaines d’autres graves caricatures sociales qui tentent de compenser leur misère et lâcheté en adoptant l’attitude pseudo-machiste d’Aube Dorée.

La majeure partie de ces électeurs ne sont pas des néo-nazis, mais cela ne signifie pas qu’ils sont innocents. Ils sont juste la queue du serpent. Bien sûr, il n’y a pas d’immunité pour eux, mais la tête vient en première.

Très souvent, Aube Dorée utilise une rhétorique anti-système afin de garder intacte cette queue. L’aube dorée anti-système est l’Aube Dorée qui reçoit des fonds publics, qui est dirigée par un membre du service de renseignement K.Y.P (c’est à dire Michaloliakos Nikolaos qui était dans la masse salariale officielle de l’agence grecque de renseignement dans ses premiers temps), qui se compose de bandits, qui mouchardent sur leurs propres anciens sbires – comme dans le cas de Haris Kousoumvris [qui a été dénoncée par la racaille nazie après la publication d'un livre sous le titre « La démolition du mythe de l’Aube Dorée »] – et fait ses affaires avec la police par des vas-et-viens de renseignements au sujet de leurs nouvelles recrues, afin qu’ils puissent faire une cartographie de la « scène de l’extrême-droite ». C’est également un fait notoire que le parti Aube Dorée, au-delà des escarmouches avec les flics mises en scène, est en excellents termes avec les forces de répression, puisqu’elle tire de la police une grande partie de ses électeurs. Ainsi, ayant les flics pour les couvrir, ils font leurs rondes en toute impunité, paradant leur machisme à coups de pied dans les cartons vides que les vendeurs ambulants immigrés utilisent ou en poignardant d’autres…

Dans un antipode apparent, les bouffons professionnels de la gauche essaient de traiter la question des immigrés en diffusant l’éclat magique de « l’humanitarisme ». Cependant, s’occuper des réfugiés ne peut faire disparaître la scélératesse. Il ne peut y avoir aucune excuse pour quiconque viole (que cette personne soit « grecque » ou « immigrée »), ni aucune pitié pour ceux qui ligotent, bâillonnent et torturent d’autres personnes pour leur voler de l’argent au lieu d’aller dévaliser une banque. Donc, tout conservatisme  et accélération sociale du fascisme est, en fait, augmenté par la rhétorique de la défense des gauchistes et des anarchistes, telle qu’elle est exprimée dans de vagues généralisations « innocentantes » comme le slogan « nous sommes tous des immigrés ».

L’ethnicité et la diversité ne peuvent être ni un critère de culpabilité, ni une présomption d’innocence. Toute personne doit être appréciée sur la base de ses choix et de ses actions, et non sur des motifs de race ou de couleur de peau.

Aujourd’hui, les membres d’Aube Dorée et leurs partisans se réfugient dans la lâcheté du patriotisme. C’est le moment de la cohésion contre la peur. Le Front Antifasciste/Fédération Anarchiste Informelle se bat contre le régime de la peur. Rompant avec les plates-formes bureaucratiques, de la défense, nous passons à l’attaque. Nous n’attendons rien ni personne. Il n’y a pas d’excuses. Il est temps de mettre fin à la passivité et au défaitisme. Nous attaquons les fascistes par tous les moyens – tabassages, couteaux, tournevis, incendies, attaque à la bombe et balles.

Nous sommes des cartographes anticipant les mouvements des partisans d’Aube Dorée, nous leurs tendons des embuscades, nous les rouons de coups de poings et de pieds, nous brûlons leurs motos, et nous les « privons par-là » de leurs prétendues intimidations. Mieux vaut en jeter quelques-uns d’entre eux vers le sol maintenant, avant qu’ils commencent à croire qu’ils peuvent lever la tête pour de bon. Cela ne requière aucune spécialisation militariste ; cela ne requière que la conscience, le courage et la détermination… Il n’y a aussi pas besoin de lycophilia (amitié factice) ou d’aucun aventurisme pour l’appât du gain opportuniste au sein des alliances éphémères « contre la menace fasciste » qui mettraient en évidence l’Aube Dorée en tant que contrepoids de la démocratie, acquittant ainsi la dictature parlementaire de tous ses crimes.

Cependant, le fascisme le plus dangereux n’est pas celui des crânes rasés pittoresques d’Aube Dorée, mais le genre de fascisme qui n’est pas visible pour tout le monde, le fascisme qui se cache derrière les politesses de velours du totalitarisme démocratique, le fascisme statutaire des patrons, des multinationales, des tribunaux, des prisons, de l’armée, de la police, de la connaissance stérile de l’école, de l’église, des lois, des publicités, du contrôle de la vie quotidienne, de l’ennui et de la solitude qui règnent dans les camps de concentration modernes que sont les métropoles. Autant ils peuvent se cacher derrière un mur d’uniformes et d’armes à feu, tous ces tyrans de notre vie seront toujours dans la ligne de mire du Front Antifasciste/Fédération Anarchiste Informelle.

L’attaque contre Aube Dorée est aussi (quoique prématurément, avant les dates annoncées) un salut et une participation active à l’appel que la Fraction Anti-Civilisation du Front de Libération de la Terre (FAI) a fait en perpétrant un double attentat à la bombe au Mexique en invitant à une semaine d’action directe internationale pour notre frère anarchiste Mario López, qui est emprisonné là-bas.

Salutations fraternelles à tous nos frères et sœurs qui font de la Fédération Anarchiste Informelle une réalité…

Que notre insurrection pour la liberté mette le feu à nos cœurs.

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 09:57
lu sur indymedia.paris
Souriez vous êtes irradié(e)s :- (Ceci est une simulation)
jeudi 13 décembre 2012

« Si vous ne souriez pas, les radiations auront un effet sur vous. Cela a été prouvé par l’expérimentation animale. » Shunichi Yamashita, conseiller pour le risque sanitaire et vice président du centre hospitalier universitaire de Fukushima. « Plus vous sourirez, moins les radiations vous atteindront. »

" Chez nous aussi, il y a des centrales nucléaires dans des régions sismiquement instables, mais elles sont construites sur des patins en caoutchouc et ne craignent pas les chocs même extraordinaires. Et aux personnes qui craignent les séismes, nous conseillons : dès que les secousses commencent, courez vers la centrale atomique ! ". M. Pellerin, "Kiev-Soir" (19 juin 1989)

Des étudiants britanniques au CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) à Genève ont tourné un film d’horreur dans les sous-sols du centre de recherche. Selon le scénario du film imaginé par les étudiants britanniques, le LHC devient incontrôlable et produit des radiations qui rongent le cerveau humain et transforment les gens en zombies. Dans le film, le directeur général du CERN est présenté comme un personnage sans scrupules, qui fait passer l’avancée de la science avant les intérêts de l’espèce humaine. http://www.youtube.com/watch?v=n-Nw...

Amiral Thierry d’Arbonneau(11/12/2012) "Il faut remettre l’arme nucléaire au goût du jour" F. Mitterrand au Pakistan, il tentait de négocier la vente d’un réacteur nucléaire. Au cours d’une conférence de presse à Dacca des journalistes lui firent " remarquer que certains experts français continuent à avoir des doutes sur la livraison d’une centrale nucléaire au Pakistan ".D’après le Monde il rétorqua " S’ils ont des doutes pourquoi sont-ils là ? L’expert c’est moi ". Quant aux protestations américaines " S’ils ont envie de protester, qu’ils protestent ".

F. Hollande à bord du Terrible : (...)bien peu de nations peuvent disposer d’une dissuasion totalement autonome et indépendante comme la nôtre(...) Vous allez bientôt rentrer, c’est pourquoi vous m’accueillez avec le sourire. Heureusement que je ne suis pas venu au milieu de la patrouille, j’ai compris que c’était le moment où cela se relâchait un peu sur le plan moral.

Le film du Groupe LOuise BEcquerel, "Ceci est une simulation", enfin disponible sur le net : http://www.dailymotion.com/video/xv... "Mais encore une fois, je suis extrêmement gênée, j’ai aucun brief(...), c’est ma conscience professionnelle, moi je ne m’exprime pas quand on ne m’a pas demandé de le faire", chargée de communication, EDF Recherche et Développement.

ARKADI FILINE OUBLIER FUKUSHIMA Les Editions du bout de la ville Arkadi Filine est l’un des 800 000 liquidateurs de Tchernobyl. Svetlana Alexievitch lui donne la parole dans son livre La Supplication. Pour ce livre, trois personnes de la génération Tchernobyl ont choisi d’emprunter son nom. Elles se reconnaissent dans son sens de la dérision, au bord du gouffre, son attitude désespérée mais pas résignée. http://courtcircuit-diffusion.com/O... Fukushima Paradise Pour une critique radicale du nucléaire (2005-2011) La Canaille edcanaille@riseup.net Mutines Séditions c/o Bibliothèque Libertad 19, rue Burnouf 75 019 Paris http://mutineseditions.free.fr mutineseditions@riseup.net "Pour que le paradis qui a engendré Fukushima soit enfin bouleversé de fond en comble."

PDF - 615.3 ko
Bulletin 1 de la CCSN
PDF - 734.2 ko
Bulletin 2 de la CCSN
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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 00:35
Les gabegies des municipalités "socialistes"...

Pat Valence 1.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

Un exemple parmi d'autres : Valence...

Pat Valence 3.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors que les besoins sociaux sont nombreux, en particulier au niveau du logement social et du logement d'urgence, ce cher Alain Maurice prépare une belle patinoire éphémère.

Pat Valence 4.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand nos édiles vont-ils arrêter de patiner sur les droits sociaux ?

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 16:38

Alerté par une amie du laboratoire, nous publions ce communiqué,.on peut lire ce communiqué sur indymedia-lile.

Ajout : dans la nuit de jeudi à vendredi, la préfecture du Nord a envoyé un communiqué de presse suite à un entretien avec le CSP59, mentionnant notamment "La préfecture a indiqué que le préfet souhaitait engager un processus de discussion avec le CSP sur tous les sujets de préoccupation, dans le nouveau cadre posé par la circulaire du 28 novembre 2012 du ministre de l’Intérieur relative à l’admission au séjour des étrangers."

Communiqué du Groupe D’Anarchistes de Lille et Environs
Fédéré à la Coordination des Groupes Anarchistes

1groupeanarlille@no-log.org
http://gdale.cybertaria.org/

Incapable & violent, voilà le gouvernement !
Solidarité avec les grévistes du Comité des Sans-Papiers 59 !

6 décembre 2012

Chaque jour qui passe démontre que le gouvernement est incapable ou ne
veut pas de répondre aux demandes de la population : finance, emploi,
sans-papier-es, liberté.

Chaque jour qui passe démontre que le gouvernement est violent : à Notre
Dame des Landes contre l’opposition au nouvel aéroport de Nantes, à Lyon
avec les manifestant-es contre la liaison ferroviaire vers Turin, et le
soir du mardi 4 décembre à Lille avec les personnes du CSP59 (Comité des
Sans-Papiers 59) en grève de la faim.

Incapable de répondre aux demandes simples du CSP59, il laisse la
préfecture du Nord continuer à refuser sa participation aux réunions
d’étude des dossiers des sans-papier-es.

Violent, aux frais de la société, il dépense des millions d’euros en
opérations policières aux six coins de la France, et plus encore tout
autour du monde pour participer à des guerres néo-coloniales.

Incapable de reconnaître qu’il s’est trompé, qu’il n’est plus nécessaire,
il persiste à vouloir construire un nouvel aéroport pour Nantes à Notre
Dame des Landes.

Violent jusqu’à la caricature, il envoyait mardi les membres du GIPN
(Groupe d’Intervention de la Police Nationale), les "troupes d’élite" de
la police, utilisées en cas de terrorisme, pour déloger des grévistes de
la faim affaibli-es par plus de 30 jours de jeûne.

Les incapables d’un gouvernement de gauche sont aussi violent-es que les
incapables des gouvernements de droite. Il est temps de reconnaître que
nous avons fait le tour de la question.

Mettons-les dehors et organisons-nous de manière anarchiste, solidaire !
Ouvrons les frontières et permettons enfin la liberté de circulation et
d’installation pour tou-tes !

Et aujourd’hui, soutenons les grévistes de la faim du CSP59, brutalisé-es
par un gouvernement qui ne sait qu’aggraver leurs difficultés.

La solidarité est d’autant plus nécessaire que les grévistes de la faim
sont actuellement jeté-es des hôpitaux de la région et abandonné-es sous
la neige, la pluie, la nuit en décembre à Lille en 2012.

Site du CSP59 : http://leblogducsp59.over-blog.com/
Contact pour soutenir de manière organisée les grévistes : csp2@gmail.com
Besoins : eau, sucre, sel, café, thé, couvertures, tentes et bâches,
transports.

GDALE-CGA

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